Warquignies : Village à sorcières
D’où vient le fait que l’on parle de sorcières à Warquignies ?
La légende des sorcières de Warquignies est en partie inspirée par les affres de la Contre-réforme que subirent à la fin du 17ème siècle les nombreux protestants du Borinage, contraints de pratiquer leur culte clandestinement et de se déplacer incognito pour se retrouver la nuit dans des endroits isolés.
Plus tard, à l’époque où les gens se déplaçaient encore à pied, la population de Warquignies se rendait le plus souvent vers la ville de Dour, grosse commune la plus proche, pour effectuer leurs achats, notamment le lundi, jour du célèbre marché.
Pour atteindre Dour il fallait traverser :
- Soit le bois : imaginez-vous l'hiver, à la nuit tombante, emmitouflé dans un large foulard pour vaincre le froid, parcourant le bois, aux aguets d'un craquement de branche par là, d'un oiseau de nuit qui se pose par ici, du bruit d’un chevreuil qui se déplace au loin...
- Soit, plus directement en passant par Petit-Hornu, en empruntant l’actuel rue Bal, rue du Tas et l'avenue Lambert puis en direction de la rue du Peuple sur Dour.
Mais saviez-vous qu'avant d'y arriver, plus loin juste après la petite place de L’Escouffiaux et la rue du Sahutiaux sur Petit-Hornu, vous trouvez la rue de l’Enfer ! Imaginez, Warquignies, situé non-loin de l’enfer ! Que demander de plus aux habitants de la région pour venir grossir la légende ?
Ce climat fut suffisant pour que les esprits les plus imaginatif inventent des histoires effrayantes à raconter aux enfants le soir au coin d’un bon feu et traitant des déplacements nocturnes de sorcières dans le village ou de pratiques de sorcellerie dans le bois tout proche !
De fil en aiguille, la légende dut s’installer dans le village et ses alentours pour se confondre avec la réalité et devenir, avec le temps, ce que nous connaissons actuellement de Warquignies : un village à sorcières !

Mythes et légendes
Voici quelques mythes tournant autours du village ou de la région :
Ail :
L’ail était souvent associé à une bonne santé et au gain de courage. Le mois d’avril était de ce fait un vrai cauchemar : au nom d’une quelconque croyance, on devait croquer une gousse d’ail chaque matin à jeun pendant 30 jours. On était alors protégés des sortilèges maléfiques pendant toutes l’année.
Araignée :
En septembre, les chasses aux araignées étaient fréquentes : pour gagner à la loterie, il fallait enfermer une araignée toute une nuit dans une boîte avec des carrés de papiers numérotés. Le lendemain matin, les carrés retournés par l’araignée était synonyme de numéros gagnant pour la loterie du vendredi de la semaine en cours.
Chat noir :
Les chats noirs, tout comme aujourd’hui, étaient mal acceptés, mais non pas pour la malchance. En d’autres temps, on disait que le chat noir qui passait la nuit dans une maison invitait le Diable en personne pour un Sabbat.
Chauve-souris :
D’après un rite sorcier, on disait souvent qu’il fallait se promener avec le cœur d’une chauve-souris callé sous son bras pour que l’on devienne invisible des autres personnes.
Chouettes :
Les chouettes qui approchaient trop près des maisons le soir étaient chassées avec panache. On disait de ces animaux de la nuit qu’ils quittaient le cimetière pour venir se poser près de la maison où quelqu’un allait mourir dans les trois jours.
Corbeau :
Le corbeau, tout comme la chouette, était souvent associé à la mort. Si on l’entendait croasser le matin de bonne heure, la journée se terminerait par un malheur et si celui-ci s’aventurait trop près d’une habitation, la mort allait frapper à la porte. Tout était donc mis en œuvre pour éloigner ces oiseaux de malheur : tirs de carabine et autre épouvantails changés régulièrement pour que l’animal ne s’y habitue pas !
Crapaud :
L’haleine de crapaud était mortelle pour les enfants sages. Il suffisait simplement de fixer l’animal avant qu’il ne vienne vous lécher et vous empoisonner jusqu’à l’évanouissement.
Le pain :
Evitez, lorsque vous êtes à table, de déposer celui-ci à l’envers sur la table, il paraît que le diable vient s’y asseoir dans la minute qui suit !
Voici quelques légendes tournant autours du village ou de la région :
Le tunnel :
Une légende raconte qu’un tunnel reliant Warquignies à la gare de St Ghislain et dont l’entrée serait située aux alentour de la rue du Progrès existerait. D’autres disent qu’il s’agit en fait de l’ancienne entrée de la cave à fûts de la Brasserie Quenon. Enfin, il s'agirait de l’entrée de l'ancienne glacière du château creusée dans le sol de façon à disposer en permanence de glace durant toute l’année. Dans un cas comme dans l’autre, il y a effectivement un monticule de terre au lieu susmentionné (sur l’ancien terrain de football près des garages).
Secte :
Plusieurs personnes rapportent des témoignages similaires au sujet d’un groupe de personnes masquées de cagoules et se retrouvant dans le bois aux alentours de Warquignies autours d’un feu pour exécuter des rituels et autres actes douteux. D’aucuns parle de secte, d’autres de simples groupes de gens passant la nuit à délirer.
Sorcière à Warquignies :
Il paraît qu’une sorcière habitait effectivement à Warquignies. Même si cela devait être l’invention des enfants du village, celle-ci ne se déplaçait jamais sans son chat noir, était toujours vêtue de vêtements sombres et disposait d’une vieille poussette en métal dans laquelle elle y déposait ses « affaires ». Enfin, le plus troublant, habitant au Pavé de Warquignies, au même moment chaque année durant tout un week-end, portes et volets de sa maison étaient clos et personne ne l’apercevait du vendredi au dimanche. Ce week-end, c’était le fameux troisième de septembre, soit celui du Sabbat.