A l'abattoir
A l’abattoir, les poulets sont entassés, à la douzaine, dans de petites cages. Les accrocheurs ont deux cages devant eux. Ils plongent une main dans chaque cage et accrochent donc deux poulets à la fois. Ils ont une cadence d’environ mille poulets par heure.
Un jour, un chat se retrouve par erreur dans une de ces cages de l'abattoir. Pris par le rythme répétitif de ses gestes, l’accrocheur le plante sur le crochet sans s’en apercevoir. Heureusement, le contremaître de l'abattoir qui fait une ronde, voit le pauvre petit chat suspendu. Mais le temps qu’il intervienne, il est trop tard. Le chat est hors de porter, pendu à son crochet qui l’amène au prochain poste.
Finalement, ils interceptent le chat juste avant l'emballage grâce à l’employée de l'abattoir chargée de mettre les poulets dans leur emballage sous vide.
De surprise, elle fait un bon de grenouilles et pousse un cri, car, dans l'abattoir, à ce stade de la chaîne les poulets sont mort, débarrassés de leur plumes (de sa fourrure dans le cas de ce chat) et vidés, mais ils ne ressemblent pas à ce qu'elle à sous les yeux. Ceux d’entre vous qui mangent ces poulets sous vide peuvent dire merci à l’attention de cette emballeuse. Sans elle, vous auriez mangé un poulet un peu spécial.
Cependant, il est une question en suspens. Est-ce que l'écorcheur, à force de tuer des poulets, a-t-il tué, dépecé et vidé un chat sans s'en rendre compte ? Ou bien s'est-il pris pour un trappeur qui dépèce les animaux pour leur fourrure ? A-t-il pensé que ce serait une bonne blague de laisser passer ce félin jusqu’aux emballeuses, voir jusqu'aux consommateurs ou, plus certainement, le travail à la chaîne, comme dans cette abattoir, vidant tellement la tête, par des gestes automatiques, milles fois répétés, il ne s'est pas rendu compte que ce poulet était un peu différend.