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Qui sont les ogres ?
15/10/2007 00:11
Les ogres

Les Ogres sont dépeints comme des brutes géantes, hirsutes, inintelligentes et cruelles. Si dans l'imaginaire breton, l'Ogre géant est constructeur de mégalithes et de dolmens, sa figure a été popularisée par Charles Perrault dans les Contes de ma mère l'Oye :
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un des Ogres les plus fameux y est celui du conte le Petit Poucet.
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un autre Ogre apparaît dans le Chat botté. Il a le pouvoir, tel Protée, de prendre une forme quelconque. Le Chat botté le mange après l'avoir mis au défi de se transformer en souris.
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une des variantes de l'Ogre est le personnage de la Barbe bleue, qui tue les femmes qu'il épouse sans toutefois les manger.
La mythologie grecque, à travers le personnage de Cronos (Saturne chez les Romains) dévorant ses propres enfants, préfigure l'ogre primaire, qu'on retrouve dans les peintures noires de Francisco Goya.
Perrault n’abuse pas de la figure de l’ogre et n’y a recours qu’à trois reprises, avec deux ogres mâles et une ogresse. Dans les trois cas, les ogres occupent une position sociale élevée et sont riches :
l’Ogre du Petit Poucet possède quantité d’or et d’argent dont le héros finit par s’emparer
celui du Chat botté est maître d’un château entouré de vastes terres et vit dans l’opulence
quant à l’Ogresse de la Belle au bois dormant, elle n’est rien de moins que la reine.
Le cannibalisme, qui engraisse leur corps et les accroît jusqu’à en faire des géants, s’accompagne ainsi d’une profusion de richesses et de pouvoirs exceptionnels : mobilité extrême pour le premier grâce aux bottes de sept lieues, métamorphose pour le second et régence pour la dernière.
Les Ogres n'ont qu'une obsession : manger de la chair fraîche. Leurs mets de prédilection sont les petits enfants. A la différence du Loup, qui dévore ses victimes crues, l'Ogre aime que la viande soit préparée et cuite, en sauce, comme on accommode le veau ou le mouton.
On voit les Ogres bons amis. Celui du Petit Poucet se prépare à régaler ses amis Ogres de chair fraîche. Il est décrit comme « bon mari » et père de sept petites filles qu’il élève comme des princesses. Il finit cependant par s’évanouir, non par le trépas, mais dans son sommeil dès lors qu’on lui ôte ses bottes de sept lieues, comme s’il perdait alors tout pouvoir avec la disparition de ce signe extérieur de fortune et puissance.
Malgré leur taille, leur appétit, leurs richesses et leur position sociale élévée les rendant d'autant plus à craindre, les Ogres se laissent facilement berner : l’un par un marmot, l’autre par un chat, la dernière par son maître d’hôtel, même si elle finit par découvrir la supercherie : le Chat botté convainc sans mal l'Ogre de se transformer en souris, quant au Petit Poucet, il échange son bonnet de nuit et celui de ses frères contre les couronnes des filles de l'Ogre, ce qui conduira ce dernier à tuer sa progéniture.

Les ogresses
Dans les contes, le personnage de l’Ogresse est tour à tour le pendant féminin du personnage de l’Ogre, c'est-à-dire un être déployant un appétit féroce pour la chair fraîche (mère du prince dans la Belle au Bois dormant, sorcière dans Hänsel et Gretel des frères Grimm), ou bien plus simplement la femme ou les filles d’un Ogre (Le Petit Poucet).

Dans la belle au bois dormant
Le personnage de l’Ogresse apparaît dans la seconde partie du conte de Perrault, bien souvent méconnue et abandonnée dans les adaptations postérieures. Elle est l’épouse du roi et mère du prince. Même si cette femme est d’un abord normal, quelques indices mettent le lecteur sur la voie : elle semble trop curieuse, des rumeurs courent sur son compte et son fils même se méfie d’elle :
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« Le prince la craignait quoiqu’il l’aimât, car elle était de race Ogresse, et le Roi ne l’avait épousée que pour ses grands biens ; on disait même tout bas à la Cour qu’elle avait les inclinaisons des Ogres, et qu’en voyant passer de petits enfants, elle avait toutes les peines du monde à se retenir de se jeter sur eux ».
Elle n’a qu’une idée en tête, assouvir sa pulsion cannibale en dévorant la petite Aurore et le petit Jour, c’est-à-dire ses propres petits-enfants et leur mère. Elle va pour cela s’aider de la complicité de son maître d’hôtel en profitant de l’absence du père des enfants :
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« Je veux manger demain à mon dîner la petite Aurore.
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– Ah ! Madame, dit le Maître-d’Hôtel.
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– Je le veux, dit la Reine (et elle le dit d’un ton d’Ogresse qui a envie de manger de la chair fraîche), et je la veux manger à la Sauce Robert. »
Il suffit ainsi que sa rivalité de marâtre avec une bru trop belle se trouve renforcée par les pouvoirs de régente que lui donne l’absence du roi son fils pour que ses instincts se déchaînent. Comble de tout, sa perversion s’exerce au sein de sa propre famille. Le maître d’hôtel attendri prend cependant la précaution de mettre les enfants et la princesse à l’abri dans son propre foyer et d’accommoder un petit agneau en remplacement d’Aurore, un petit chevreau à la place de Jour et une jeune biche au lieu de la jeune reine.
Dans Hänsel et Gretel
Les deux enfants, perdus par leurs parents, gagnent, après avoir erré dans la forêt, une maisonnette de pain et gâteau, demeure de la sorcière Ogresse. Celle-ci veut engraisser le garçonnet et utilise la fillette comme domestique. Gretel la pousse dans le four, allumé pour cuire Hänsel. Les deux enfants finissent par regagner la maison de leur père en voyageant à dos de canard, non sans avoir auparavant mis la main sur les perles et pierres précieuses de l’Ogresse.
Dans le petit Poucet
Les sept filles de l’Ogre sont qualifiées de « petites Ogresses » et présentées en ces termes dans le conte de Charles Perrault :
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« L’Ogre avait sept filles, qui n’étaient encore que des enfants. Ces petites Ogresses avaient toutes le teint fort beau, parce qu’elles mangeaient de la chair fraîche comme leur père ; mais elles avaient de petits yeux gris et tout ronds, le nez crochu et une fort grande bouche avec de longues dents fort aiguës et fort éloignées l’une de l’autre. Elles n’étaient pas encore fort méchantes ; mais elles promettaient beaucoup, car elles mordaient déjà les petits enfants pour en sucer le sang ».
La femme de l’Ogre est également présentée comme Ogresse, mais seul son mariage lui vaut ce statut. Loin de se nourrir de chair fraîche et de vouloir manger les enfants, elle se fait leur complice en tentant de les cacher à son mari.
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Histoire de l'Ogre lumineux
15/10/2007 00:54
L'ogre lumineux
Il était une fois un ogre très gros, très laid et très poilu. Il était si imposant et si impressionnant qu’il terrorisait tous les enfants des contrées voisines. Pourtant, tous ses amis ogres se moquaient de lui et il était la risée de toute sa famille. L’ogre velu, qui se prénommait Boris, ne savait pas crier. Il avait une voix fluette et n’aimait pas la chair fraîche. Il se nourrissait essentiellement de noisettes et de feuillages.
Etrange, pour un ogre, un ogre végétarien. Un jour qu’il se promenait dans la forêt, il croisa son voisin Grégoria.
- Hé Boris ! Bouh ! Tu m’as fait trop peur ! Dit-il en ricanant.
- Bonjour Grégoria
- Alors, on chasse des noisettes ?!
Il partit en rigolant bêtement. Boris savait bien que tous ces ogres étaient stupides, mais il était très triste que sa famille ne le comprenne pas. Sa mère disait souvent :
Un ogre aussi grand, aussi fort, aussi terrifiant et impressionnant, le plus costaud de mes sept fils et l’aîné de surcroît ! Il n’est même pas fichu de faire de mal à une mouche !
Son père lui avait même dit que si le dimanche suivant à la chasse il ne ramenait aucun petit enfant perdu pour le repas, il le chasserait définitivement du domaine familial. Boris était fort en peine, il ne voulait pas faire de mal. Malgré tout, les enfants avaient très peur de lui. Il était donc condamné à errer seul à tout jamais et rejeté de tous.
Un beau jour, il croisa une petite fille avec des couettes rousses. A sa vue, elle partie en courant à toutes jambes, puis voyant qu’il ne la poursuivait pas, elle le fixa de loin.
Le dimanche suivant, Boris participa à la chasse traditionnelle, et comme ce qui devait arriver arriva, il rentra bredouille et fut expulsé du domaine. Il passa ses nuits, seul, dans la forêt. Les lutins, les lapins de garenne et autres licornes à poils longs se riaient de lui, de cet ogre différent.
- Eh ! L’ogre ! Attrape-moi si tu peux ! Disaient-ils tous en chœur.
Boris ne réagissait pas. Alors que le matin se levait tout juste, Boris sentit un chatouillement sur le mollet, une petite fille le tapait sur la jambe.
- Salut l’ogre !
La petite fille avait deux couettes rousses attachées par des gros nœuds rouge et vert, elle portait une jupe-culotte en soie et un joli collier en pierres précieuses.
A son habitude, Boris ne réagissait toujours pas.
- Je sais bien moi que tu es un ogre gentil !
- Va t’en petite sotte sinon je vais te manger toute crue !
- Viens me chercher alors ?
L’ogre se mit à fondre en sanglot. La petite fille le consola.
- Un ogre gentil ça n’existe pas. Qui es-tu donc ? Reprit l’ogre.
- Je m’appelle princesse Lolisa du domaine de LuCyillol. Ravie de faire ta connaissance. Es-tu bien un ogre de la contrée voisine ?
Elle fit une révérence à l’ogre.
- Oui, je suis Boris et je suis bien un ogre, un vrai…
Après quelques échanges, ils se lièrent d’amitié et passèrent ainsi de nombreux jours ensemble à s’amuser comme des petits fous à travers les bois, les villages…Ils rirent beaucoup. Si bien qu’un jour, Lolisa voulut le présenter à sa famille.
- Non, je ne veux pas. Ils auront peur de moi.
- Mais non ! dit Lolisa. Tu es mon ami.
Lolisa arriva dans son village avec Boris. Dès que l’ogre mit un pied dans les terres tous les gens prirent la fuite en criant. La famille de Lolisa eût très peur, si peur, qu’elle chassa l’ogre à coup de pierre et Boris repartit seul se tapir dans les recoins les plus éloignés du bois voisin. Lolisa dit à sa famille qu’ils étaient tous méchants de réagir ainsi.
Mais, elle fut punit et ne put sortir de sa tour pendant un long temps. Lolisa était la fille du Roi et de la Reine et vivait dans un magnifique château dans les hauteurs d’un village qui s’appelait « LuCyillol ». Elle se devait de montrer l’exemple et d’avoir une tenue digne de son ascendance royale.
Boris, pour sa part, crut que Lolisa l’avait oublié et il pleura toutes les larmes de son corps (c’est-à-dire beaucoup car il était bien gros et grand). Il pleura tellement qu’il fit déborder le ruisseau voisin ! Lolisa de son côté eut une idée. Une fois sa punition levée, elle partit aussitôt à la recherche de Boris.
Elle marcha à travers bois et forêt, parcourut plusieurs villages à dos d’âne ailé.
Epuisée, fatiguée mais motivée, elle ne lâcha pas prise. Au bout d’un certain temps, elle finit par le trouver. Quant il l’aperçut souriante, il lui sauta au cou ! Elle fut légèrement étouffée par ce geste, forcément…quant un ogre vous saute au cou !
- Ecoute-moi, allons ensemble trouver le sorcier pour qu’il te donne forme humaine.
- Mais il n’existe pas, voyons ! Ce sont des légendes !
- Bien sûr que si ! Suis-moi…
Ils marchèrent longtemps, pendant des heures entières… Le jour allait bientôt tomber quand ils virent une cabane en bois. Ils racontèrent le problème au sorcier. Ce dernier concocta une potion. Cependant, il y eut un problème. Il manquait un ingrédient essentiel : de la poudre d’étoile.
- Comment ? dit la petite Lolisa. Cela n’existe pas !
Le sorcier ricana dans sa barbe (alors qu’il n’en avait pas !)
- Bien sûr que si ! Ca existe ! répondit Boris. Suis-moi…
Lolisa sourit. L’ogre l’emmena au bord de la rivière mitoyenne. Il écrasa des pierres, plus exactement des ardoises argentées. Il en fit de la poudre, qu’il mit soigneusement dans un petit sac en osier renforcé par un fin tissu de soie que lui avait confié le sorcier. Ils retournèrent ensuite à la cabane. Le sorcier leur dit à peu près ces mots :
- Bravo ! De la poussière d’étoile ! Aussi vrai que ce qui arriva, l’ogre devint humain, encore plus humain qu’il n’était déjà.
- Mais tu n’as pas changé ? Tu es le même ! s’exclama Lolisa.
Le sorcier dit tout bas :
- Va voir ta famille et conte leur l’histoire de l’ogre lumineux qui trouva la poussière d’étoile.
Lolisa, l’ogre Boris et le sorcier se saluèrent.
En chemin Lolisa et Boris croisèrent Grégoria qui poursuivait deux petits enfants égarés.
- C’est Foli et Boulo ! Non d’une licorne à pois ! Boris ! S’il te plaît fais quelque chose !
A ces mots Boris rugit ! Il rugit si fort qu’on aurait dit que sa voix avait enfin muée. Il attrapa les pieds velus et larges de Grégoria et ce dernier tomba la tête la première sur un rocher. Grégoria vit plein de petits oiseaux et perdit connaissance. Boris dit aux deux enfants égarés de fuir à toutes jambes. Foli et Boulo firent un signe de la tête et racontèrent à tout le monde ce qui s’était passé. Mais Grégoria se releva et prit dans sa main Lolisa.
- Repose-là immédiatement ! dit Boris
- Je vais en faire mon quatre heure ! Miam ! Elle a l’air si jeune et si fraîche. Peut-être devrais-je là garder pour la faire mijoter avec un peu de sarriette… ?
A ces mots, Boris arracha un arbre et frappa sur Grégoria de toutes ses forces. Avant que son corps n’atteigne le sol, il réussit à prendre possession de Lolisa, effrayée mais heureuse. Il lui jeta délicatement de la poussière d’étoile sur le corps et Lolisa se sentit revivre.
Il l’accompagna discrètement jusqu’à LuCyillol où la petite fille retrouva sa famille et ses amis. Puis, il partit. Ils prirent rendez-vous pour le jour suivant à l’orée des bois fauves pour aller ensemble s’imposer à LuCyillol. Boris était très angoissé, mais Lolisa paraissait apaisée et confiante. Pendant la nuit, autour d’un feu, elle avait raconté à sa famille et aux gens de son village l’histoire de Boris sauvant les deux garnements Foli et Boulo et la sauvant elle des griffes de l’infâme ogre Grégoria.
Lorsqu’ils arrivèrent ensemble, main dans le doigt, ils entendirent de la musique, des cris de liesse, des odeurs de repas, de gâteaux. C’était la fête ! La fête pour Boris. En effet, tous portaient un regard neuf sur l’ogre Boris, il était devenu le sauveur, le héros. Il n’était plus ogre malgré son apparence mais un humain parmi les humains.
De plus, tous connaissaient la légende de la poussière d’étoile : il y a bien longtemps un sorcier avait jeté un sort maléfique dans la forêt et toutes les terres avoisinant LuCyillol, le sortilège apportait misère et pénurie sur le royaume, auquel s’ajoutait la menace constante des ogres. Seul celui qui réussirait à trouver de la poussière d’étoile deviendrait le protecteur lumineux du royaume.
Ainsi, l’ogre Boris fut celui-là. A partir de ce jour, ils virent tous Boris comme un protecteur et ils vécurent heureux tous ensemble. Malgré tout, ils n’eurent pas « beaucoup d’enfants ». La légende se poursuit tout de même, celle d’un ogre lumineux, qui aurait trouvé de la poussière d’étoile.
FIN
Moralité :
Le regard n’est pas figé, il faut juste lui montrer le chemin…La Confiance en soi et la Confiance donnée aux autres est au centre de l’humain.
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Un peu d'humour
15/10/2007 05:49



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