| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |
newsletter de vip-blog.com S'inscrireSe désinscrire
http://happy-halloween.vip-blog.com


Tout sur Halloween
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

Tout sur Halloween

VIP-Blog de happy-halloween
  • 818 articles publiés
  • 411 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 08/10/2007 00:27
    Modifié : 14/12/2023 03:49

    Fille (0 ans)
    Origine : Genève
    Contact
    Favori
    Faire connaître ce blog
    Newsletter de ce blog

     Juillet  2025 
    Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
    30010203040506
    07080910111213
    14151617181920
    21222324252627
    282930010203
    [ Les origines ] [ Sorcières et créatures ] [ Video : histoires d'outre-tombe ] [ Images diverses ] [ Gifs scintillants ou animés ] [ Les Superstitions ] [ Bricolages - Maquillages ] [ Un peu d'humour ! ] [ Objets - divers ! ] [ Des recettes ] [ Légendes -Contes ] [ Récits effrayants ]

    Conte : La mort d'un imbécile

    29/10/2007 01:21

    Conte : La mort d'un imbécile


    La mort d'un imbécile

    Une histoire arménienne raconte le voyage d'un homme, dont l'intelligence était assoupie. Un misérable, qui travaillait en vain, prit la décision d'aller se plaindre de son sort auprès de Dieu. Il se mit en route et rencontra un loup, qui lui demanda sa destination. "Je vais me plaindre à Dieu, dit l'homme. Il s'est montré très injuste envers moi.

    - Veux-tu me rendre service ? demanda le loup. Du matin au soir, et aussi la nuit, je cours de tous les côtés pour chercher ma pitance. Demande à Dieu : pourquoi as-tu créé le loup, si tu le laisses crever de faim ?" L'homme promit de poser la question et se remit en chemin.

    Un peu plus loin, il rencontra une jeune fille charmante. Elle lui demanda le but de son voyage. Il répondit et celle-là répliqua :

    - "Je t'en prie, si tu vois Dieu, parle-lui de moi. Dis-lui que tu as rencontré sur la terre une jeune fille charmante, douce, belle, riche, en très bonne santé, et pourtant malheureuse. Que dois-je faire pour connaître le bonheur ?

    - Je poserai la question, dit l'homme pauvre."

    Un peu plus loin, il s'arrêta pour se reposer, au pied d'un arbre. Or cet arbre, bien que planté dans une bonne terre, restait rabougri, presque sans feuilles. Il interrogea l'homme et lui dit :

    - "Pourrais-tu parler de moi, si tu vois Dieu ? Dis-lui que je ne comprends rien à ma destinée. Vois, cette terre est fertile, et pourtant, hiver comme été, mes branches sont nues. Que faire pour porter des feuilles vertes comme les autres arbres, et aussi des fruits ?" L'homme promit à l'arbre qu'il parlerait à Dieu. Et il poursuivit son chemin.

    Après une longue marche et des péripéties qui n'ont pas été révélées, il parvint auprès de Dieu, le salua et lui présenta sa supplication.

    - "Tu traites tous les hommes de la même façon, lui dit-il. Mais regarde-moi : je travaille de toutes mes forces, le jour comme la nuit, je me prive de tout et je mène une vie de malheur. J'en connais d'autres qui travaillent beaucoup moins que moi et qui mènent une vie douce.

    Peux-tu me dire où est l'égalité ? Où est la justice ?

    - Je t'offre ta chance, lui répondit Dieu. Saisis-la et tu seras riche et heureux. Va, rentre chez toi !"

    Avant de prendre congé, l'homme exposa le cas du loup, de la jeune fille et de l'arbre maigre. Dieu lui fournit les réponses nécessaires. L'homme repartit.

    En chemin, il rencontra l'arbre et lui dit :

    - "Dieu m'a révélé qu'une grande quantité d'or se trouve cachée juste dessous tes racines. Voilà pourquoi tu ne peux pas te développer. Qu'on enlève cet or et tu auras des branches vertes.

    - Merveilleux ! s'écria l'arbre. Vite, creuse entre mes racines et prends l'or !

    - Non, non, je ne peux pas, Dieu m'a offert ma chance. Je dois rentrer chez moi et en profiter !

    L'homme partit. Il rencontra la jeune fille insatisfaite qui lui demanda :

    - "Alors, que t'a dit Dieu ?

    - Il m'a dit que, pour connaître le bonheur, tu dois rencontrer un époux qui partagera tes joies et tes peines.

    - Epouse-moi ! lui dit la jeune fille. Epouse-moi et nous serons heureux ensemble !

    - Je ne peux pas, je n'ai pas le temps ! Dieu m'a offert ma chance et je dois rentrer chez moi pour en profiter ! Adieu ! Cherche un autre époux !"

    Et il s'en alla. Un peu plus loin, il rencontra le loup affamé qui lui demanda :

    - "Alors, as-tu parlé à Dieu, pour moi ?

    - Laisse-moi d'abord te raconter ce qui m'est arrivé, répondit l'homme. J'ai rencontré une jeune fille malheureuse et je lui ai donné la réponse de Dieu : elle doit trouver un époux. J'ai rencontré un arbre sans feuillages, auquel Dieu fait dire : un tas d'or bloque tes racines.

    La jeune fille voulait m'épouser, l'arbre voulait me faire creuser pour retirer l'or, mais bien entendu j'ai dit non ! Dieu m'a offert ma chance, il me l'a dit et je dois rentrer chez moi pour en profiter !

    - Et moi ? demanda le loup. Est-ce que Dieu t'a donné la solution de mon problème ? Réponds-moi, avant de partir !

    - Oui, dit l'homme. Dieu a répondu ceci : le loup marchera affamé sur la terre jusqu'à ce qu'il rencontre un imbécile qui pourra assouvir sa faim.

    - Où veux-tu que je trouve plus grand imbécile que toi ?" Il se jeta sur l'homme et le dévora.

    FIN








    Incroyable nuit d'Halloween ! 1/4

    29/10/2007 04:15

    Incroyable nuit d'Halloween ! 1/4


    Toute l'histoire d'une incroyable nuit d'Halloween

    Partie 1

    Alors que le soleil disparaît à peine derrière le sommet des montagnes, j'ouvre les yeux. Au dehors, j'entends l'excitation des gens, et c'est normal, ce soir, c'est Halloween. Déguisements et farces pour tout le monde, les rues sont pleines d'hommes, de femmes, et d'enfants à l'apparence de monstres. Cette agitation communicative, les musiques pleines de gaieté qui filtrent de dehors finissent par évacuer les brumes de ma journée de sommeil. Quel malheur de devoir travailler toutes les nuits et de ne jamais pouvoir vivre le jour, soupirais-je en me levant.

    Mais je n'ai pas de raison de grogner, après tout j'ai rendez-vous à une fête, et avec des amis de très longue date ! Des amis que je n'ai pas vus depuis une année, car nous avons pris pour rituel de nous rencontrer chaque soir d'halloween pour faire le point sur nos existences. La vie est parfois compliquée, et on risque souvent de perdre de vue des êtres qui pourtant partageaient le même caractère que nous, et parfois les mêmes malédictions.

    En pensant cela, j'ajuste ma cape, veillant à la blancheur de ma chemise, mettant en place mon col. Je suis le portrait craché de Lestat le vampire et cette comparaison est loin de me déplaire.

    Au dehors la fête bat son plein, les gens rient comme rarement c'est le cas, et avec mélancolie, je songe que notre 21ème siècle est bien sombre. Heureusement que l'homme sait encore se divertir à quelques rares occasions, j'ai parfois l'impression que c'était plus simple à une époque plus lointaine, quand on ne s'embarrassait pas de machines. Mais comment réellement savoir ? Je ne suis différent de personne et je passe mon temps à critiquer ce qui est, en pensant que c'était mieux dans d'autres temps.

    Comme pour m'arracher à ces songes douloureux, je m'efforce de vite franchir la porte, mes bottes résonnent dans l'escalier qui me permet d'atteindre l'ascenseur. En temps normal, je préfère descendre les 20 étages à pied, ça me maintient en forme comme on dit, mais ce soir c'est Halloween, et je veux profiter des rencontres que je vais pouvoir faire.

    L'ascenseur descend trop lentement à mon goût, puis s'immobilise au 15ème, pour laisser rentrer dans ce petit univers deux jeunes femmes d'une vingtaine d'année, l'une déguisée en fée, l'autre en sorcière. Elles accompagnent deux enfants : un chevalier et un magicien. Mon déguisement les surprend et l'espace d'un instant, ils semblent tous les quatre prêts à fuir.

    - Voyons c'est Halloween ! leur dis-je pour les mettre en confiance.

    Finalement c'est le petit chevalier qui rentre le premier, de son épée en mousse, il me menace et me prenant au jeu, je fais semblant d'avoir peur, cela suffit à tous les détendre, et notre ascenseur repart. Les deux demoiselles me regardent, mais la fée plus particulièrement m'observe, scrute mes mouvements, un instant elle semble se perdre en contemplant mes yeux. Je sens son émoi, et je me retiens de sourire, le succès fait toujours plaisir.

    Puis les portes s'ouvrent, et la magie de l'instant est brisée.

    Les demoiselles et les enfants partent d'un côté, et moi je m'engouffre dans la rue avançant à grands pas. La chaussée fermée à la circulation est noire de monde. Les gens rient et dansent. Sous mes yeux, je vois défiler des hordes de zombies, de sorcières, de momies, mais aussi des super héros comme Spiderman, ou Batman. Je me fraye un chemin entre les Dark Vador, et autres princesses guerrières. Je sens les coeurs battre, je sens la bonne humeur ambiante, la chaleur qui envahit cette grande ville si lugubre en temps normal. J'aime cette ambiance, je sens les regards qui glissent sur mon costume, on me trouve élégant, plein de magnétisme. On se demande où j'ai pu trouver pareil déguisement et comment j'ai été aussi bien maquillé.

    Mais je reste un mystère se faufilant entre deux pensées.

    J'arrive enfin à mon lieu de rendez-vous, et là dans ce petit restaurant décoré aux couleurs de Halloween, je vois à la table mes vieux amis. Eux aussi attirent l'attention tant ils semblent réels. Il y a là Logan, le loup garou, Annabella la sorcière, Cendrie la succube, Stella la vampire.

    Tous des amis de longue date, du moins nous partageons des choses en commun qui nous ont rapprochés. A la vitesse où le monde change, des êtres sauvages comme nous ont dû évoluer pour ne pas disparaître. Être en pensée ou physiquement différent exige une certaine force d'âme, et fréquenter des gens qui peuvent vous comprendre aide à supporter l'étrangeté de sa propre existence.

    C'est pourquoi nous tenons à venir trinquer ensemble chaque année à la période de Halloween. On se retrouve et on parle de nos vies, on voit le temps qui défile. Logan a beaucoup vieilli, et sa barbe vire au gris. Cendrie prend de l'âge et paraît moins vive dans ses mouvements. Par contre, Stella est toujours aussi troublante, et Annabella toujours la reine des manipulatrices.

    L'espace d'un soir nous ne craignons pas d'être ce que nous sommes. Nous paraissons au grand jour, sans crainte, ni doute. Nos vies font que nous fondre dans la société n'est pas évident, alors nous profitons de ce plaisir de paraître sans masque auprès de gens qui nous ressemblent, qui ont une histoire, un passé en commun. Ce mode de vie que nul autre ne peut comprendre.

    Le repas défile à une vitesse hallucinante, certains mangent énormément, d'autres pas du tout. Stella fait les yeux doux à un jeune serveur, à tel point qu'elle le dévore littéralement des yeux. Le jeune homme au supplice, n'attend que le moment où elle souhaitera le déguster... Il ne sera pas déçu !

    Pour ma part, je ne touche pas à la nourriture, bien que ma faim soit grandissante. Furtivement je songe à la demoiselle qui m'a regardé dans l'ascenseur, et me demande si j'aurais l'occasion de la revoir cette nuit.

    Nous continuons à papoter ainsi, évoquant des vieux souvenirs, puis nous nous séparons. Stella entraînant derrière elle le jeune serveur. Je souris en voyant qu'elle aime toujours autant la chair fraîche.

    Cette pensée toutefois éveille ma faim, et c'est avec rapidité que je rejoins mon quartier. Contrairement à mes compagnons, je regrette de ne pouvoir paraître au "grand jour" que la nuit d'Halloween. Pendant tout le repas, j'ai songé à cette beauté brune qui m'observait dans l'ascenseur. J'ai lu dans son regard un petit quelque chose, comme une promesse, comme un goût de fantaisie, une vague possibilité.

    Je me sens seul ce soir, ce qui doit influencer mes pensées, mais je me dis qu'elle m'a vu sans masque, elle a vu qui j'étais au-delà du déguisement.

    Il y a des gens intuitifs en ce monde, des gens capables de voir au-delà des apparences, et d'oser s'investir dans des histoires abracadabrantes, et ce uniquement car elles sentent un courant particulier se former. Il y a un langage silencieux, je le sais mieux que personne, moi qui passe mes nuits à écouter les battements de coeur des mortels. A cela s'ajoute ma longue expérience, je ne suis pas un débutant, je sais lire les âmes.

    Comme pour me faire souffrir, comme pour refuser mes pulsions animales, je décide de ne pas manger cette nuit, dans quelques heures le soleil se lèvera et j'irai dormir avant de reprendre ma vie nocturne. J'aime en me privant de repas, me prouver que je suis maître de mes instincts, que ma nature profonde n'est pas si indomptable.

    Pourtant, au bas de mon immeuble, je rencontre cette étrange jeune femme, cette petite fée. Se pourrait-il qu'elle m'ait attendu ? Une chose est certaine, elle sourit en me voyant approcher, sourire que je lui rends. Elle me retient alors en me proposant d'aller boire un café dans le bar juste en face. Je ne me sens pas de résister, et puis c'est Halloween je dois en profiter.

    Nous parlons longuement, elle m'observe, scrute mes mouvements et les heures défilent. En peu de temps, j'en apprends beaucoup sur elle, sur sa vie, sur ses rêves. Pour ma part je suis évasif, parfaitement maître de ce que je révèle. Je sais que la nuit va bientôt toucher à sa fin, et demain tout sera différent. J'ai également très faim, et je sens ce sang chaud qui bat dans les veines de cette jolie demoiselle. Pourtant, je n'ose y toucher. Moi qui suis un vampire, moi qui généralement me nourrit chaque nuit du sang de femmes, ne faisant que répondre à mon besoin le plus primaire, cette nuit, avec cette presque inconnue, je ne peux pas !

    Un étrange dialogue s'installe entre nous. Une sensation qu'elle se montre également à découvert. Pour elle aussi Halloween est peut-être le seul jour de l'année où elle peut se montrer telle qu'elle est véritablement. Je le comprends à la façon dont elle parle, gardant souvent certaines choses secrètes, je le pressens aux battements de son coeur... Toutefoi, mes dispositions de prédateur, et ma connaissance de la race humaine ne me permettent pas de savoir si elle sait ce que je suis. Je lui laisse pourtant des indices, et à son regard franc qu'elle fixe sur moi, je pense avoir été clair. Mais notre jeu continue. Cherche-t-elle la mort ou bien est-elle une âme en peine en recherche de réconfort ?

    Nos sujets de discussion semblent inépuisables, mais l'aube ne va pas tarder, je dois partir. Il est temps de me retirer dans ma demeure. J'hésite avant de la quitter à lui révéler mon identité...

    Elle ressent mon trouble, mais ne fait rien pour l'apaiser. Elle tient à me faire la bise avant que l'on se sépare, et son parfum enivrant et charnel est un supplice. Elle éveille ma faim, sa peau paraît brûlante et je ressens le froid qui m'habite constamment, mais je suis incapable de mordre. En s'écartant de moi, au pétillement de son regard, je crois lire un soupçon de quelque chose... M'aurait-elle testé ?

    Je n'ai pas le temps d'attendre, et bien vite, je pars. Arrivé à mon appartement, à ma demeure, en fouillant dans ma poche pour trouver ma clé, je trouve un petit bout de papier avec griffonné dessus ce qui ressemble à un numéro de téléphone... Il ne peut être qu'à la petite fée dont je ne connais toujours pas le nom. Comment a-t-elle pu glisser cela dans ma poche sans que je m'en rende compte ? Au moment de se quitter, je présume, quand j'étais tenaillé par la faim...

    Je n'ai plus le temps de réfléchir et je me glisse rapidement dans ce cercueil qui me sert de lit, avec toutefois pour dernière pensée : Halloween c'est bien, ça permet aux gens peu ordinaires de paraître sous leur forme naturelle. Mais existe-t-il un avenir à cette journée d'Halloween ? Que se passera-t-il quand demain les masques, les vrais masques, ceux que l'on porte tous les jours, dissimuleront à nouveau les âmes libres qui s'égayaient cette nuit ? Cette fête n'est finalement pas une fête où l'on se déguise, pour moi c'est le seul moment où l'on paraît sans déguisement...






    Incroyable nuit d'Halloween ! 2/4

    29/10/2007 04:55

    Incroyable nuit d'Halloween ! 2/4


     

    Toute l'histoire d'une incroyable nuit d'Halloween

    Partie 2

    Mon réveil est tourmenté. A peine les yeux ouverts, alors que le soleil s'est retiré, j'ai l'esprit submergé de pensées. Je songe à cette étrange rencontre, qui par un effet du hasard a su troubler ma profonde nature solitaire.

    Je ne suis pas certain d'avoir rêvé, les rêves sont rares pour ceux de ma race. Sans doute un moyen inventé par notre créateur, pour nous permettre de ne pas souffrir de notre différence. Pourtant, j'ai l'épuisante sensation d'avoir pensé toute la nuit. Chose qui ne m'était pas arrivée depuis bien des années, lorsque j'étais encore humain. C'était il y a une éternité me semble-t-il.

    Je me sens comme frustré, et même si mon besoin de sang est impérieux. Je sais bien qu'une seule chose éveille mon désir, je n'ai envie que d'une chose : Revoir cette petite fée.

    Comment a-t-elle pu s'immiscer si rapidement dans mon esprit ? Pour moi qui aime jouer à ce jeu de séduction, qui me plaît à toujours marquer de ma singularité les esprits, cette question reste sans réponse.

    Je sais pourtant pertinemment que la revoir serait une erreur. Généralement tout ce qui éveille mes désirs finit sous mes crocs. C'est ce que je suis qui le réclame. Un prédateur n'oublie jamais qu'il se trouve avec une proie, et si parfois il parait faire preuve de douceur, ce n'est que pour mieux la dévorer ensuite.

    Un bruit de clé dans le couloir me sort de mes pensées, ce doit être une de mes voisines, mère de famille qui rentre les bras chargés de sacs plastiques. De la nourriture ! Cela me rappelle que j'ai terriblement faim, et tandis que je sors de mon cercueil, je me dis que la saveur du sang pourrait peut-être apaiser mon âme tourmentée.

    Le sang bouillant offre cette étonnante vigueur, cet enivrement qui dépasse l'imagination. C'est plus fort que l'alcool. Si j'étais homme, j'irai sans doute dans le premier bar venu pour me noyer sous des sceaux de whisky, mais je suis vampire, et cette boisson n'aurait aucun effet sur moi. Toutefois, c'est dans un bar que je vais me rendre.

    Comme je suis toujours vêtu de mon costume d'Halloween, il me faut quelques minutes pour me changer. Un jean, une chemise bleue foncé, et un long manteau noir disposant, au besoin, d'un haut col pour dissimuler mes dents et me voilà prêt pour une nouvelle nuit d'errance.

    Je franchis rapidement la porte, m'engageant avec autant d'empressement que de discrétion dans l'escalier. Je descends rapidement les deux premiers étages, ne faisant aucun bruit sur les marches, comme si j'étais à l'affût d'une proie à surprendre. Mais arrivé au 17ème, une étrange sensation se présente à mon esprit, je sens sa présence.

    Un instant, je me rappelle son parfum obsédant et charnel, sa peau brûlante capable d'éveiller ma faim. J'entends plus bas des voix, et sans un bruit, je m'arrête au palier juste au-dessus. Elle parle avec son amie "la sorcière". Je ne peux malheureusement pas les observer, mais d'une oreille attentive j'écoute leur conversation, tandis que mes sens se mettent à l'écoute des langages du corps.

    Je ressens leurs battements de coeur, et n'ai aucun mal à identifier ceux de la petite fée. Leur discussion est anodine, et je n'y prête guère d'attention. Je me laisse par contre bercer par les pulsations de la demoiselle qui éveille mon intérêt. En comparaison son amie paraît si insignifiante, elle ne possède pas cette passion latente, ni cette flamme prête à brûler jusqu'à son paroxysme.

    Je ne serais pas un prédateur habitué à écouter le corps des mortels, je me dirai que j'invente tous ces ressentis. Mais ce n'est pas le cas. Tout comme, bien qu'elle fasse image d'une bonne humeur parfaite, je distingue cette petite tristesse au fond du coeur. Une profonde douleur, un je ne sais quoi de lassitude.

    Leur conversation prend fin alors que son amie s'engouffre dans l'ascenseur. Je sais donc à présent que la petite fée vit au même endroit que moi. Elle avait tenu secrète cette information, mais je sens une hésitation, elle ne ferme pas tout de suite la porte, et j'ai l'impression qu'elle porte son regard dans la cage d'escalier.

    Pourrait-elle avoir devinée ma présence ?

    Son coeur bat plus vite, mais je décèle également comme une déception, et finalement elle referme sa porte. Pendant quelques instants je n'ose pas bouger, je crains de trahir ma présence en reprenant ma route.

    Pour la première fois de mon existence de vampire, je rencontre des limites à mes capacités interprétation. Je sais lire la peur, la passion, l'amour, la tristesse dans ce qui se dégage des mortels... Mais soit cette fille est différente de toutes les autres humaines, soit mes instincts sont incapables de comprendre ce qui l'anime.

    Avec précaution, je me remets à descendre l'escalier, ne pouvant m'empêcher de savourer dans un mélange étrange de plaisir et de frustration son parfum.

    Une fois son palier franchit, j'éprouve le besoin de m'éloigner au plus vite. Ma faim est impérieuse, et ma pensée ne cesse de revenir à cette drôle de nuit de Halloween. J'ai besoin de m'enivrer, j'ai besoin de fuir loin de mes tourments, j'ai besoin de m'enfuir loin d'elle.

    Me glissant parmi les passants dans les rues, je redeviens ce que je suis : un prédateur ! Comme la veille et comme chaque nuit que le monde connaît, je suis furtif, rapide, je suis ce mystère se faufilant entre deux pensées.

    Il ne me faut pas longtemps pour arriver à un bar. Il y a beaucoup de monde et la salle est mal éclairée. Un match de football est retransmis à la télé. Je prends immédiatement place au comptoir, épiant déjà la pièce à la recherche de celle qui fera mon dîner de ce soir.

    J'ai toujours préféré le sang de femme. Mon initiatrice à la vie de vampire, m'a toujours affirmé que ça causerait ma perte, car je choisis mes victimes en fonction de mes anciennes attirances sexuelles, et non pas par goût du jeu ou par simple besoin de me nourrir. Elle trouvait cette tendance trop humaine. Elle n'avait pas tort, d'autant que je ne prends du plaisir qu'en dégustant le sang féminin. Mon baiser ne pouvant se terminer par ma morsure, j'en éprouve parfois du remord, mais l'habitude a fini par chasser mes soupçons de moralité. Je me suis en quelques sortes fait à l'idée de ma nouvelle différence. Ma nature de vampire ne me permettant pas de me lier, j'ai accepté très tôt qu'aller vers les autres m'était interdit...

    - Monsieur ? M'interpelle la Barmaid, me tirant de mes réflexions.

    Comme un étrange fait du hasard, elle aussi est brune, belle et séduisante. Immédiatement, je pense à la petite fée. Je commande un verre de whisky. L'alcool n'a aucun effet sur moi, mais c'est une habitude humaine, et ça fait également parti de mon personnage.

    Du coin des yeux, je suis la barmaid qui derrière son comptoir s'active à servir les différents clients. A l'observer ainsi je sens ma faim grandir, elle possède tout ce que j'aime chez une femme. Pourtant, même si je scrute ses réactions, si j'attire son attention, je reste relativement froid. Elle est ma proie, et je suis son chasseur. Il n'y a pas cette étrange ambiguïté que j'ai connu hier soir.

    Le temps défile, et je me permets quelques allusions avec elle. Je sais qu'il est dangereux d'envisager de me nourrir d'une personne avec qui j'ai passé la soirée. Peut-être certains clients seront-ils capable de me décrire, mais je m'en moque.

    Peut-être est-ce à cause de sa ressemblance frappante avec la fée, peut-être est-ce car c'est la seule femme qui éveille mon intérêt dans ce bar. Je sais néanmoins que c'est elle qui sera ma victime. Je n'aime pas attaquer par surprise, je n'aime pas tuer avec violence, je me fais donc charmeur.

    Lorsque que l'heure de fermer le bar vient, j'ai si bien réussi mon numéro, que c'est naturellement qu'elle accepte que je l'escorte jusqu'à sa voiture garée sur le parking désert.

    Je ne suis dès lors que l'esclave de ma faim. Pendant des heures, j'ai écouté son coeur battre, pendant des heures, j'ai ressenti cette chaleur intense et douce que seul un corps vivant peut créer. Je me suis délecté par avance de sa peau, de sa gorge si douce et fragile. J'ai savouré par avance chaque instant qui allait suivre.

    Sans résister, elle accepte mon étreinte, cédant à ce désir que j'ai fait naître en si peu de temps. Ses lèvres sont brûlantes, et je ne résiste pas à l'idée de prolonger le jeu. Je l'embrasse avec fougue, sans retenue. Son corps me rend fou, je me sens revivre, et lentement tandis que mes baisers glissent vers sa gorge, je ne peux m'empêcher de lui murmurer de ne pas s'inquiéter. Mon pouvoir hypnotique aidant, les baisers également, c'est à peine si elle se rend compte que je viens de déchirer sa gorge pour déguster son sang. Elle est dans un état second, un état proche de l'évanouissement, alors que moi, je me nourris avec dévotion de sa vie. Je savoure chaque instant, j'aime ce goût cuivré, je ne suis plus qu'un animal. Je ressens les battements de son coeur faiblir, tandis qu'ils se transmettent au mien. Je renais, je sens cette vigueur particulière courir dans mes veines. Plus rien d'autre ne compte. Je suis rempli de force, mon âme est libre, mes tourments de vagues souvenirs.

    Bien vite, trop vite, le nectar s'épuise et la gardant dans mes bras, je ne peux m'empêcher de contempler son si beau visage. Elle sourit comme si elle venait de vivre l'instant le plus intense de sa vie... Vie qui est à présent terminée. Je lui glisse à l'oreille un faible : Merci !

    Avec une dévotion amoureuse, je la dépose sur le siège avant de sa voiture. Je ne suis pas fier de subsister ainsi, mais ma nature me l'impose. Il ne me reste plus qu'à partir. Demain, on parlera dans les commissariats de ces étranges meurtres qui surviennent de temps à autre. On me prendra pour un tueur en série, mais je resterai pour tous un mystère entre deux pensées !

    Il ne me reste malheureusement que peu de temps pour rentrer chez moi. Il me faudra être plus rapide la nuit prochaine, même si rien ne vaut le plaisir de la séduction. Plein de ma vigueur retrouvée, je marche à grands pas.

    Je me sens si fort que mes tourments ne semblent pas si évident que ça. Peut-être était-ce la faim qui me rendait si sombre ?

    Pourtant, arrivé devant mon immeuble, je vois la petite fée sortir d'une voiture. Elle est vêtu d'une robe de soirée. Moulante, noire, et cachant si peu ses formes si adorables, si divines. Je me dissimule derrière la haie, profitant de ma position pour l'épier, avant qu'elle ne disparaisse avec grâce dans l'immeuble.

    Dans le hall, je sens son parfum. Je me pensais être redevenu fort et détaché, mais cet arôme qui est si particulier à cette jeune fille, réveille en un instant tous mes désirs. Je lutte pour ne pas aller frapper à sa porte, et une fois de retour dans mon appartement, je ne peux m'empêcher de jouer avec ce petit bout de papier. Celui qu'elle a réussi à glisser dans ma poche et où se trouve son numéro de téléphone.

    Je sais pourtant que ce serait une erreur d'appeler. Je ne peux pas me permettre de m'attacher, je pourrai la tuer. Mes instincts de vampire sont plus forts que ma raison. Je ne suis qu'esclave, je ne suis que bourreau. Ce serait pure folie ! Et pourtant cette folie me paraît si douce quand je me glisse dans mon cercueil, avant de sombrer dans les limbes du sommeil.

    Je ne peux que lui faire du mal, ai-je pour dernière pensée.






    Début | Page précédente | 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 | Page suivante | Fin
    [ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact happy-halloween ]

    © VIP Blog - Signaler un abus