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VIP-Blog de happy-halloween
  • 137 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 08/10/2007 00:27
    Modifié : 14/12/2023 03:49

    Fille (0 ans)
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    Conte : Est-ce une maison hantée ?

    10/10/2007 20:33

    Conte : Est-ce une maison hantée  ?


    Est-ce une maison hantée ?

    Jimmy connaît bien son quartier, il n'y a qu'un endroit où il n'est jamais allé, la maison du vieux fermier, disparu mystérieusement il y a cinq ans. Ce vieil homme n'avait apparemment pas de famille, car sa demeure resta à l'abandon depuis son décès, les gens du village raconte que cette vieille demeure serait hantée par des esprits malfaisants.

    Mais ce soir Jimmy est bien résolu à découvrir la vérité, c'est d'un pas décidé qu'il franchit le portail grinçant dont le métal est complètement rouillé par le temps, puis longe le chemin qui mène à la vieille bâtisse. La nature a reprit ses droits, les ronces ont recouverts les dalles du sentier et le jardin est un méli-mélo de fleurs et d'herbes en tous genres.

    Quand à la vieille demeure, elle est peu accueillante, sombre, volets clos, toiles d'araignées à l'entrée. Jimmy s'avance lentement sur le perron pour saisir la poignée de porte quand brusquement la porte s'ouvrit toute seule en grinçant. Il sursauta, fit un pas en arrière et aperçu une faible lueur qui provenait de l'une des pièces de la maison.

    Jimmy entre sur la pointe des pieds dans la maison et se dirige vers cette lueur qui l'intrigue. Mais soudain, Vlan ! La porte se referme aussitôt derrière lui, la peur l'envahit, et pour se rassurer il se dit que c'est sûrement un courant d'air. Il poursuit sa recherche et remarque que la lueur est causée par les flammes d'un feu de cheminée.

    Devant lui, un grand foyer tout en pierres et un grand chauderon qui bouillonne au dessus du feu. De l'autre côté au fond de la pièce, il y a une autre porte, Jimmy l'ouvre délicatement, voit des marches et les descend puis s'enfonce dans un long couloir qui paraît interminable. A plusieurs reprises des toiles d'araignées viennent se déchirer en lui frôlant le visage, les minutes s'écoulent, il hésite à continuer se demande si il ne doit pas rebrousser chemin.

    Quand enfin il se rend compte que le chemin s'élargit et qu'une lumière l'attend au bout du couloir, il voit en face de lui, des yeux dans le noir. Ces yeux le fixent, il y en a quatre en tout. Jimmy est figé, pétrifié par ces regards, il a si peur qu'il ne peu plus bouger. Les yeux s'approchent tout près de lui...

    Il sent aussi quelque chose lui frôler les jambes et reconnait des bruits de ronronnements, soulagé de constater que ces yeux appartiennent à deux chats, il caressa le premier qui se frottait contre lui et s'approcha du second qui était resté couché sur une meule de foin. Ses émotions passées et le calme retrouvé, il aperçoit un vieux tracteur.

    - Je dois être dans la grange se dit-il.

    Au même instant, une personne pénètre dans la ferme. C'est une vieille femme, elle referme la porte derrière elle et allume la lumière.

    - Que fais-tu là ? crie-t-elle à Jimmy.

    Jimmy tente de lui expliquer les vrais raisons de son intrusion, mais en vain il n'y arrive pas, il bredouille, puis s'excuse simplement d'être entré chez elle sans permission. Elle lui dit de ne plus jamais entrer chez elle comme un voleur tout en déposant une écuelle de lait pour ses chats.

    Cette vieille femme n'est autre que la veuve de son défunt mari mort il y a cinq ans, elle vit toute seule, recluse et n'est pas habituée à cotoyer les gens du village. Elle aussi a été effrayée par la présence de Jimmy, elle lui indique par où il doit passer pour retourner à la vieille grille toute rouillée de la propriété.

    Jimmy repart en promettant de ne plus jamais s'introduire dans une maison sans y être invité auparavant.

    FIN








    Histoire de vampire ! (1)

    10/10/2007 20:36

    Histoire de vampire ! (1)


    Le goût du sang

    Partie 1



    Dijon, une ruelle sombre 23 h 17, un soir d’automne.

    Il faisait un froid glacial, la pluie tombait averse. Les immeubles de la zone étaient tous gris et lugubres, l’odeur qui se dégageait par temps pluvieux, lorsque les égouts débordaient était nauséabonde. Dans la peine ombre, caché dans une ruelle qui séparait deux immeubles, un journaliste vérifiait son équipement. Florent tenait là son scoop, il pourrait enfin percer dans le monde de la presse. Il sentait déjà l’excitation qui montait et la sueur qui perlait dans son dos. Cette fois, il en était sûr, il deviendrait riche et respecté. Cela faisait trois jours qu’il ne dormait plus, trois nuits passées à pister ce salaud, cet assoiffé de sang, ce démon des temps modernes. Un tueur en série frappait chaque soir depuis une semaine et ne laissait aucune empreinte exploitable par la police.

    Le lieutenant chargé de l’enquête n’avait rien trouvé, aucun indice. Les cinq premières victimes avaient été vidées de leur sang et pourtant elles semblaient heureuses, comme si la mort était venue les prendre pendant un pur moment de bonheur, une extase. Les policiers les avaient retrouvées, le visage paisible, les yeux fermés et les traits reposés. Leurs vêtements étaient couverts de sang et parfois arrachés. Cependant il n’y avait aucune trace de violence sur leur corps, seul deux petits trous étaient visibles au niveau de la gorge.

    Ces informations avaient alimenté les plus folles rumeurs sur l’existence de vampires venant donner la purification divine. La presse avait relancé d’anciennes croyances populaires, d’anciens mythes. Les contes sur les vampires, les divers jeux de rôle, les romans vampiriques étaient devenus les lectures favorites des adolescents en moins d’une semaine. Mais Florent savait que ces créatures étaient imaginaires, inventées par des conteurs pour captiver l’attention du public. Pourtant, il restait très prudent. Il avait troqué son imper beige pour un long manteau noir dans lequel il avait dissimulé un crucifix et un petit bereta. Cela le rassurait quelque peu, mais il se sentait ridicule. Ses amis auraient sans doute beaucoup rit s’il leur avait dit qu’il traquait une sorte de vampire, car ceux-ci n’existent pas. Soudain, ses pensées furent interrompues par une scène qu’il attendait depuis un long moment.

    Il était là, à quelques mètres devant lui, plongeant ses crocs dans la gorge de sa sixième victime qui ne se débattait même pas. Il la soulevait avec une apparente facilité. C’était pourtant un homme de forte corpulence qui devait peser dans les cent dix kilos. Florent avait pensé à prendre sa caméra infrarouge. Même s’il était plus de deux heures du matin, il savait que les images seraient parfaites et feraient un superbe reportage. Il filmait la scène du crime avec dégoût, la nausée au ventre.

    Il ne comprenait pas comment un homme âgé d’environ 25 ans, en pleine possession de ses moyens, pouvait mordre et sucer le sang de sa proie sans ressentir le moindre haut le cœur. Tel un animal, il s’abreuvait du fluide vital de l’humanité. Le tueur s’arrêta soudainement, il leva la tête et balaya l’obscurité du regard pendant que sa victime haletait, il avait senti une présence et cherchait l’intrus. Florent ne pouvait s’empêcher de fixer le meurtrier, il était fasciné, comme hypnotisé, il se sentait incapable de se dissimuler, il avait envie de crier mais il n’arrivait même pas à remuer les lèvres.

    Une question lui traversa l’esprit. Etait-il possible que les vampires existent ? Non  évidemment. Florent se ressaisit et se concentra sur le meurtrier. Il était brun, les cheveux courts, vêtu d’un pantalon et d’une longue veste de cuir noir. Il mesurait plus d’un mètre quatre-vingt, et le sang de sa proie coulait de ses lèvres jusque sur son cou. Il était très certainement courtisé par de nombreuses femmes. Les quelques bijoux et la marque des vêtements qu’il portait en disait suffisamment sur sa situation pour penser qu’il venait d’un milieu aisé. Il avait tout pour lui. Pourquoi gâchait-il sa vie en tuant des personnes ?

    Le contraste de sa peau blanche et du sang rouge écarlate qui coulait de sa bouche accentuait l’effet de monstruosité. Tel un lion dévorant une biche, il ne se préoccupait pas du sang qui recouvrait ses lèvres. Pourtant aucune haine ne trahissait son regard. Ses yeux bleus semblaient emplis de tristesse. Il fixa alors le journaliste et s’arrêta immobile. La peur envahit Florent qui se crispa et entendit ses propres battements de cœur. Pour la première fois de la soirée, il pensa plus à sa vie qu’à son article et faillit presque lâcher son caméscope.

    Une fraction de seconde plus tard, l’odeur du sang le mis mal à l’aise, puis il sentit un souffle chaud derrière sa nuque. Il s’aperçut que le tueur n’était plus devant lui comme s’il avait disparu. Seul le cadavre gisait sur le sol, allongé dans un bain de sang. D’abord paralysé par la peur, il décida de courir le plus longtemps possible, laissant tomber sa caméra, il ne se retourna que lorsqu’il fut devant chez lui.

    Le monstre retourna lentement vers sa victime qu’il allongea soigneusement, les bras le long du corps, puis récita une prière. Cette cérémonie paraissait quelque peu desaproprié. Derrière lui, un homme blond, un peu moins grand, le regardait. Il s’adressa à l’assassin :

    - Lucas ! Je ne sais pas comment tu fais. Aurais-tu perdu ton âme ?

    Le démon se retourna vers l’être qui connaissait son nom. Il avait à peine vingt ans et était vêtu d’un long manteau de cuir rouge et d’un pantalon noir qui lui donnait une apparence de justicier. Sa longue chevelure blonde retombait sur ses épaules et une lueur de défi brûlait dans ses yeux. Il avait quelque chose de surnaturel, un charisme indescriptible, emprunt de puissance et de mélancolie.

    - Alors que réponds-tu ? N’as-tu aucune conscience ?

    - Il faut pourtant bien nous nourrir. Julien, je ne comprends pas ce qui nous arrive, mais je veux vivre tant  que je n’aurais pas de réponse.

    Lucas savait qu’il avait raison. Sa conscience pesait lourdement. Il ne pourrait pas tuer impunément encore longtemps, chaque jour était plus dur que le précédent. Il ne s’habituerait jamais à donner la mort.

    Depuis cet accident tout avait changé. Eux qui ne croyaient pas en Dieu, ni même en une quelconque instance supérieure avaient dû se rendre à l’évidence. Ils avaient rencontré un être surnaturel en la personne de Léonia, descendante de Caïn. C’était une femme très belle, habillée d’une longue robe de soie rouge qui laissait découvrir son dos. Sa peau semblait douce, blanche et nacrée, son regard et ses cheveux noirs trahissaient une forte personnalité atténuée par la douceur des traits de son visage. Elle aurait pu obtenir ce qu’elle voulait de n’importe quel homme.

    Pourtant, elle dégageait un charisme et une aura impressionnante capable de terrifier quiconque se trouvant en face d’elle. Apparemment âgée d’une trentaine d’années, elle en avait en fait 315. Elle avait connu l’apogée de la monarchie. Issue d’une famille noble, elle en avait gardé tous les gestes et la grâce habituellement nécessaire à un membre de la cour royale. Chacun de ses gestes était étudié avec précision, son regard passant alternativement de Lucas à Julien, elle leur avait promis puissance et gloire. Pour cela, il devait retrouver un homme, Frezia, dont la véritable identité est Gérard Conteru.

    C’est un traître qui a tué nombre de démons. Julien et lui avait accepté la proposition car la vision alternative que leur avait proposée Yavese un archange leur avait fortement déplut. Il était question de supprimer les libertés pour rendre chacun l’égal de l’autre. Un monde sans inégalité, sans misère peut être même sans guerre, en quelque sorte le paradis. Cependant, tout n’était pas aussi beau, toute utopie possède un talon d’Achille. Ce monde n’avait aucune saveur, aucun goût ; chacun étant l’image du premier, tous n’étant que des copies, sans évolution. La nature même de l’homme ne pourrait se contenter de vivre, il lui faut des passions, des émotions, des innovations...

    La vision de Léonia était quelque peu extrémiste, au seuil de l’anarchie. Elle était pourtant beaucoup plus réaliste, plus humaine, laissant l’homme maître de lui-même, livré à sa seule conscience. Tout ceci en apparence, car l’homme restait encadré par des démons dont certains étaient hélas de véritables tyrans sans foi ni loi. Un peu comme le monde que nous connaissons aujourd’hui, décoré par la corruption et gouverné par l’argent. Rien de bien réjouissant, mais ce monde pouvait subir des modifications, car les hommes disposait du choix d’élire leur représentant. Cet idéal était maintenant leur raison de vivre.

    Elle leur avait donné le don ténébreux, l’immortalité, le pouvoir mais aussi le besoin de sang, le prix à payer pour l’immortalité. Leur humanité ne s’était pas totalement dissipée, Lucas ne pouvait s’empêcher de penser aux siens. Ses parents, sa petite amie décédée un mois plutôt dans un tragique accident ferroviaire, sa famille, personne ne connaissait sa nouvelle identité : Lucas démon vampire au service de Léonia.

    Il était devenu une sorte de croisement humano-vampirique qui lui permettait de supporter la lumière et de repousser les limites du corps humain. Mais pour rester en vie et garder ses pouvoirs, le prix était cher : il devait boire du sang, se nourrir du fluide vital de ses propres frères, les hommes.

    Julien, lui, était en plein désarroi. Comment pouvait-il passer du temps avec sa nouvelle petite amie Cécile alors que son esprit restait traumatisé par sa nouvelle expérience ? Il était devenu Julien le démon vampire.

    Ils n’avaient pas osé en parler à leurs amis, Michael, Alexandre et Jérôme qui étaient sortis tous trois indemnes de l’accident qui s’était produit quinze jours plutôt, au mois de mai.

    Comment pourrait-il comprendre que deux simples étudiants étaient devenus les serviteurs de puissants démons ? On les auraient sans doute pris pour des fous en se moquant d’eux et de leur stupide croyance. Ils avaient donc décidé de garder leur secret et de ne le dire à personne.

    FIN








    Histoire de vampire ! (2)

    10/10/2007 20:40

    Histoire de vampire ! (2)


    Le goût du sang

    Partie 2


    15 jours auparavant, hôpital général de Dijon 15 h 20 

    Alexandre ouvrit péniblement les yeux. Sa vue était trouble et mis plusieurs minutes à se stabiliser. Il se trouvait dans une pièce complètement blanche. De nombreux infirmiers et médecins l’entouraient. Ceux-ci semblaient totalement perdus, il venait d’assister à un miracle. En effet la violence de l’impact lors de l’accident aurait dû les tuer tous les cinq sur le coup. Pourtant, Alexandre ne ressentait aucune douleur, mais lui savait pourquoi. Après quelques minutes, il se rappelait ce qui à son réveil n’avait été q’un lointain souvenir, un rêve.

    L’accident avait été d’une incroyable violence, la voiture pulvérisée après cinq tonneaux avait fini sa course dans un mur, mais presque immédiatement il s’était retrouvé dans un endroit clair, remplit de lumière. Une légère brise lui avait rafraîchit l’esprit. Michael et Jérôme étaient à ses cotés aussi surpris que lui. Un colosse se dressait devant eux. Son charisme était impressionnant. Une courte barbe et de longs cheveux blancs couvrait un visage marqué par de nombreuses cicatrices. Cet homme avait connu de nombreuses batailles tout comme l’armure qu’il portait. C’était Michel archange de la guerre. Ils l’avaient tous trois choisit pour défendre ce qui leur paraissait le plus juste : un monde sans inégalité. L’archange leur parlait comme un dieu, avec force et assurance.

    Leur première mission était de supprimer un traître qui échappait aux forces du bien depuis plus d’un mois : Gérard Conteru.

    Les premiers jours furent difficiles, ce statut d’êtres surnaturels était lourd à porter, d’autant plus qu’il devait rester secret. Même les plus proches parents ne devaient pas être au courant. Au fil des jours, ils prenaient de l’assurance et surtout, leur nouvelle identité leur plaisait. Michael, Jérôme et Alexandre étaient devenus Misard, Cécil et Merguir anges au service de Michel. Investis de nombreux pouvoirs, ils étaient prêts à accomplir leur mission divine. Un nouveau monde s’était ouvert à eux, une nouvelle chance qu’ils n’allaient pas manquer.

    Après maintes discussions et investigations sur internet qui durèrent près de dix jours, Michael était parvenu à le localiser. Ils s’étaient tous les trois préparés à utiliser leurs nouveaux pouvoirs. Ce soir, le problème serait réglé...

    Rocade Dijon Nord à l’extérieur de la ville.

    La route était calme, il y avait peu de circulation. Julien observait le paysage que lui offrait la zone industrielle. Lucas mis le clignotant et pris la sortie numéro 19. Au bout d’une dizaine de kilomètres, alors qu’il n’avait plus croisé de voiture depuis la rocade, il emprunta un chemin sinueux et s’arrêta à la lisière d’un bois situé à une centaine de mètres d’une villa isolée.

    Monsieur Conteru était chez lui. Les lumières du premier étage étaient allumées. Il vivait dans une superbe villa à l’extérieur de Dijon. Le domaine s’étendait sur près de deux kilomètres. Lucas regarda Julien :

    - Bon, maintenant, il faut y aller !

    Julien eu un léger rictus. Depuis quelques jours il s’habituait à sa nouvelle situation. Il avait même goûté du sang humain et il adorait le moment ou ses crocs perçaient la chair et le sang inondait sa gorge. Il avait bu sa première gorgée lorsque Lucas avait trouvé le moyen de ne pas tuer sa victime. Il s’arrêtait juste avant le dernier battement de cœur, laissant sa victime inconsciente. Cette dernière se relevait le lendemain, fortement affaiblie, sans aucun souvenir, juste la sensation d’un plaisir intense. Ainsi, la tourmente des premiers jours s’était évanouie.

    Julien fit le tour de la demeure pour vérifier qu’il n’y avait pas de caméra et trouver une entrée discrète. C’est en voyant un petit portillon qu’il se décida. Il était dans la peine ombre. Il serait facile de pénétrer dans l’enceinte sans être vu. Lucas vint discrètement le rejoindre. Ils attendirent quelques minutes en observant les alentours. Pas un bruit ne venait déranger la quiétude de cette nuit. Les nombreux arbres du parc faciliteront leur déplacement jusqu'à la somptueuse villa. Leurs sens très développés de vampire leur apprirent que celle-ci n’était pas gardée. Le portillon donnait sur l’arrière cour. Julien percevait la porte d’entrée en chêne massif qui était entre ouverte. Cette mission était trop facile. Cependant quelque chose le tracassait, la nuit était trop calme. Seul le bruit du vent sur les branches était perceptible. Il se retourna vers Lucas. Les expressions de son visage trahissaient une certaine inquiétude derrière son apparente tranquillité ; un danger approchait.

    - Nous ne sommes pas seuls. Des anges sont ici.

    Julien acquiesça. Ils pouvaient reconnaître des anges aux traces laissées par leur aura. Cette empreinte imperceptible pour l’œil humain ne faisait aucun doute, ils allaient devoir combattre. Ils décidèrent de passer à l’action...

    Alexandre proposa d’entrer par la porte et de tout défoncer. Il sentait sa main le démanger. C’était son premier combat, il bouillait d’impatience. Après quelques instants de réflexion, Michael et Jérôme jugèrent que cette solution était fortement envisageable puisque la première maison se situait à plusieurs kilomètres. Il y avait donc peu de danger et la discrétion était inutile. Ils arrivèrent rapidement devant une gigantesque porte en chêne massif qui ne résista pas plus de quelques secondes. En pénétrant dans la villa, ils furent éblouis par tant de richesses. Le hall d’entrée était magnifique. Une longue fresque parcourait tout le plafond. Elle semblait représenter l’histoire d’un roi déchu, lynché par les siens. De nombreux vases en or et en argent ornés de pierres précieuses étaient exposés. Soudainement, monsieur Conteru apparut accompagné de deux gardes du corps. Il était pâle, et un peu endormi. Sa robe de chambre trop courte laissait deviner un embonpoint fort mal dissimulé. S’interrogeant sur le pourquoi de cette intrusion, il fut d’abord surpris, mais il compris très vite que les individus étaient des anges. Avaient-il découvert sa véritable identité ? Dans ce cas, il savait que se n’était qu’une question de temps. S’il survivait aujourd’hui, d’autres seraient envoyés. Les deux gardes tout de noir vêtu étaient équipés de fusils et mettaient en joue les trois anges.

    - Que faites-vous ici ? C’est une propriété privée ! Sortez...

    Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Alexandre fit apparaître son épée longue dans sa main droite et trancha net la gorge du premier garde. Sa tête roula contre le sol dans une mare de sang. L’épée semblait réagir au sang de son ennemi, elle réclamait son dû. Au même instant, Michael ferma les yeux, de sa tunique blanche il sortit un cimeterre et d’un geste ample il découpa le second garde. En quelques secondes, le hall s’était transformé en tombeau et le sol était teinté de rouge.

    Impassible, Jérôme se contentait de fixer sa cible qui sentait la fin venir. Conteru tendit le bras et un éclair jaillit que Clément n’eut aucun mal à esquiver en se téléportant dans le dos de son adversaire. Il sortit une épée et l’enfonça dans le cœur de sa victime. Un large sourire se dessina sur son visage. Conteru s’écroula et le calme recouvrit la pièce.

    - Bon travail les gars. Le patron sera content. déclara Michael.

    Alexandre était très satisfait, il ne pensait qu’à sa prochaine mission. Il adorait tuer pour le bien de l’humanité alors qu’en dehors des missions il était incapable de blesser quelqu’un.

    Quelques instants plus tard, Michael entendit des pas venant de l’étage. il s’adressa dans une langue angélique à ses amis :

    - Les renforts arrivent. Partons...

    Julien et Lucas dépassèrent en même temps la porte en chêne. Le sol était recouvert de sang. L’atmosphère qui se dégageait du hall était chaude et pesante, la mort venait de frapper. Il y avait trois cadavres allongés au milieu dont celui de monsieur Conteru. Qui pouvait être à l’origine de ce carnage ?

    Il n’eurent pas le temps de réfléchir à cette question, car deux anges suivis de trois hommes entrèrent dans le hall. Ils leur firent rapidement face. La haine mais aussi la peur se lisaient dans leurs yeux. Les trois hommes étaient terrifiés et firent feu immédiatement. Julien répliqua  en faisant apparaître deux socoms semi-automatiques. Tout en s’élevant dans les airs, il tira plusieurs fois sur les trois hommes, fit un salto et s’arrêta net devant l’un des anges en posant l’un des socoms sur la tempe de l’être de lumière. Un centième de seconde après, la détonation résonna dans le hall et l’ange s’écroula. Julien se retourna et rangea ses armes dans son long manteau rouge. Il ne regarda même pas l’autre ange.

    Celui-ci fit face à Lucas et lança une boule de feu. Le démon vampire ne chercha même pas à l’éviter, la boule traversa son corps. L’ange se rua alors sur le démon et lui asséna plusieurs coups d’épée, mais aucun ne toucha sa cible. Terrifié, l’ange recula, il comprit trop tard que Lucas s’était rematérialisé juste derrière lui. Un sourire aux lèvres, il toucha le dos de son adversaire. L’ange sentit juste une brûlure intense se propager dans son corps puis se désintégra. Le regard de Lucas en disait long, il était fier de sa boule de feu nettement supérieure à celle de celui qui fut son adversaire.

    - Je crois que nous sommes seuls, profitons en pour fouiller la villa. Nous en apprendrons un peu plus sur Conteru,  conseilla Julien.

    - Et peut-être sur ceux qui l’ont tué.

    La villa était superbe, chaque pièce renfermait de somptueux trésors, des tableaux, gravures, pierres précieuses. Mais ils ne trouvèrent rien sur les mystérieux individus qui les avaient devancés. Ils découvrirent de nombreux coffres avec beaucoup d’argent. Finalement, ils décidèrent de s’installer dans cette demeure et d’en faire leur QG. Dès le lendemain matin, il contactèrent leur supérieur qui leur accorda le privilège de créer deux goules chacun pour garder leur nouvelle maison, à la seule condition que ce soit de parfaits inconnus. Ils téléphonèrent également à une société de surveillance pour s’équiper de caméras. En échange d’un petit bonus, les vendeurs ne leur posèrent pas trop de questions. Ils ne leur restaient plus qu’à trouver des humains qui pourraient être des goules potentielles.

    Julien se décida rapidement. Il se rendit dans les quartiers mal famés pour trouver un trafiquant d’armes. De nombreuses prostituées l’aguichaient, des dealers, des voleurs, mais il restait concentré sur sa quête. Sa beauté surnaturelle ne laissait pas indifférent, même les jeunes femmes accompagnées de leurs amants se retournaient pour le voir. Après de longues recherches, il finit par trouver deux hommes, deux frères, qui plus que tout au monde respectaient la loyauté. Ce devait être deux anciens militaires qui refusaient les idées de l’Etat, souvent trop empreint de politique. Les cheveux courts, mal rasés, ils arboraient fièrement leur tenue de combat verte et marron. Dès qu’ils virent l’homme au manteau rouge, il s’empressèrent de lui faire une offre. La conversation s’engagea alors. Plutôt que de les mordre par surprise, Julien décida de leur avouer le pourquoi de sa visite. D’abord réticents, ils décidèrent d’accepter la proposition car insatisfaits de leur condition, ils étaient totalement fascinés par les propos du vampire. Les deux frères, Léo et Luc laissèrent Julien enfoncer ses crocs dans leur chair. Léo enleva son tee shirt nike noir et présenta sa gorge. Sa peau était brûlée par le soleil et ses yeux trahissaient une certaine appréhension. Il sentit une immense vague de plaisir l’envahir comparable à ce sentiment qu’il avait ressenti dix ans plutôt lorsqu’il avait perdu sa virginité, mais il eut une légère crispation lorsqu’il vit son treillis se tacher de sang. Apres quelques instants, le bonheur se lisait sur son visage, il était apaisé. Luc n’eut alors plus aucune hésitation. Il enleva sa chemise et imita son frère. Julien leur donna quelques gouttes de son sang seulement pour ne pas qu’ils soient vampirisés. En traversant leur trachée, le sang réchauffa tout leur corps et il connurent une nouvelle extase qui devait à jamais les lier à leur nouveau maître. Il leur expliqua quel serait leur devoir et ils jurèrent de le servir jusqu’à la mort. Mais comment aurait-il pu en être autrement. Julien était satisfait, il attendait maintenant avec impatience un signe de Léonia qui lui communiquerait sa nouvelle mission. Lorsqu’ils eurent tous trois récupérer, ils attendirent Lucas qui ne devait pas tarder.

    Lucas parcourait les rues en se demandant qui il pourrait bien choisir. Après quelques hésitations, il décida de se rendre à la bibliothèque archéologique. Il pensait qu’il pourrait peut être trouver quelqu’un qui en serait plus que lui sur les origines des démons et des anges. La bibliothèque était immense, sur trois étages et le silence régnait. Seules deux personnes travaillaient. Un vieil homme et une jeune femme se partageaient l’immensité des lieux. Il décida d’aller d’abord converser avec le vieil homme, mais celui-ci s’averra vite sans intérêt, car il se consacrait à l’art romain. En se rapprochant de la jeune fille, il s’aperçut que celle-ci s’intéressait à toutes sortes de phénomènes inexpliqués et semblait totalement absorbée par son travail. Il allait devoir utiliser ses pouvoirs vampiriques pour mettre toutes les chances de son cotés. C’était une femme d’une trentaine d’années, les cheveux longs, châtains et attachés en arrière. Ses lunettes fines et métallisées lui donnaient une assurance et un caractère de petite fille modèle n’étant jamais sortie de chez elle. Sa veste et sa jupe mal assortie laissaient deviner que cette femme ne s’intéressait guère au plaisir du sexe opposé et se contentait de s’épanouir en lisant des histoires et légendes que la plupart trouveraient ridicules. C’était la proie rêvée.

    Dès que Lucas s’approcha, elle éprouva quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti. Il s’adressa à elle avec un langage courtois et lui demanda sur quel thème portait ses recherches. Il était rare qu’un homme lui parle sans avoir pour but de l’emmener chez lui et d’assouvir quelques fantasmes avant de la laisser tomber en comprenant qu’elle souhaitait garder sa virginité. Mais ce grand homme brun tout vêtu de cuir noir devant elle, semblait différent. Une aura de mystère émanait de lui. Très vite, elle fut mise en confiance et se livra peu à peu.  Elle avait l’impression de pouvoir tout lui dire, comme si elle le connaissait depuis des années. Et puis son sourire était si charmant, elle n’aurait rien pu lui refuser. La conversation durait depuis plus de deux heures lorsque Lucas décida que c’était le bon moment. Il sentait qu’il la tenait en son pouvoir.  Il fit semblant de vouloir l’embrasser, tout en déboutonnant son chemisier. Sa peau était douce et chaude, il sentait les battements de son cœur totalement en rythme avec l’excitation de la jeune femme. Cachée par deux étagères pleines de livres historiques, elle s’offrait à lui. Il baisa son cou tout en massant langoureusement la généreuse poitrine de la jeune femme. Elle ferma les yeux prête à s’abandonner pour la première fois de sa vie aux plaisirs défendus. Il saisit alors l’opportunité et déchira la chair de ses crocs. Elle sentit un léger picotement puis se détendit pour se laisser guider par l’extase. Lentement, le vampire s’écarta. Elle ne comprit pas tout de suite ce qui se passait mais fut saisie d’horreur en voyant son sang couler sous son chemisier et recouvrir complètement ses seins. Elle allait se mettre à crier mais sombra dans l’inconscience. Lucas la regarda s’endormir, puis la pris dans ses bras, il sortit de la bibliothèque et se dirigea vers sa voiture, une BMW dernier cri, noire, les vitres teintées. Il la déposa délicatement en prenant soin de l’asseoir confortablement. Il regarda l’heure et se dit qu’il avait très largement le temps de trouver une seconde personne. Il se retourna et son regard s’arrêta sur un orphelinat. Dehors, un jeune garçon fumait et semblait attendre que le temps passe. Il ne devait pas avoir plus de quinze ans, peu gâté par la vie, un blouson en jean recouvrait ses frêles épaules. Son regard était vide, il était résigné. Lucas s’approcha du garçon et lui narra son histoire. Le jeune homme ne crut d’abord pas un mot mais le vampire fit apparaître une boule de feu dans sa main. Ceci eut l’effet d’une bombe dans le cerveau du gamin. Alors Lucas lui expliqua le but de sa visite et lui donna le choix d’accepter ou non le don ténébreux. L’orphelin lui confia sa vie. Il se laissa mordre avec courage et accepta le sang du vampire en retour. Il s’appelait Ludovic et pensait trouver là un avenir meilleur…

    Sophie se réveilla dans une pièce, le goût du sang dans la bouche. Elle se sentait parfaitement bien. Ses cheveux étaient détachés et elle portait des habits propres, Une longue robe de soie couleur rubis très décolletée et un collier de perles nacrées. C’était comme dans les films qu’elle regardait le dimanche après midi, ceux qui parlent d’amour, de prince et de princesse.  Elle se souvint alors du jeune homme mystérieux, de sa conversation, de l’extase puis du sang. C’est alors qu’elle s’aperçut qu’elle n’était pas seule. Un gamin d’une quinzaine d’années se trouvait à son chevet. Il lui raconta tout ce que son maître lui avait dit. Elle se sentit heureuse comme libérée d’un lourd fardeau mais aussi inquiète, qu’était-elle devenue ? Dès qu’elle se sentit prête, Ludo lui présenta deux amis Léo et Luc. Désormais, ils s’occuperaient tous les quatre de gérer les affaires de leurs deux maîtres en échanges d’importantes gratifications.








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