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VIP-Blog de happy-halloween
  • 137 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 08/10/2007 00:27
    Modifié : 14/12/2023 03:49

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    Légende du poulain

    27/06/2008 05:04

    Légende du poulain


    Le poulain

    Au mois de mai 1899, une sorte de poulain, ayant une crinière de lion, se promenait la nuit dans les champs de la ferme de la Hellière, près de Bain-de-Bretagne. On l’a même aperçu, en plein jour, dans une pâture près des habitations.

    Des chiens de garde, très méchants, ont été détachés le soir et n’ont jamais consenti à poursuivre cette bête. Ils rentraient aussitôt en tremblant dans leurs niches, la tête basse, la queue entre les jambes.

    Voici ce que l’on raconte au sujet de cette apparition :

    Il y a environ dix ans, le corps d’une jeune femme, morte sans le secours de la religion, fut trouvé, un matin, à l’entrée de l’avenue qui conduit à la Hellière, ancien manoir converti en ferme. On a supposé que c’était elle qui revenait sur la terre, sous la forme d’un animal fantastique.

    Les gens les plus braves n’osaient sortir, le soir, et tout le monde était effrayé.

    Un prêtre est allé sur les lieux, a dit des prières pour la défunte, a relevé le courage des hommes, a rassuré les femmes et les enfants, et, depuis ce moment, le poulain à la crinière de lion, ne se montre plus, et le calme commence à renaître dans les esprits.

    FIN






    Histoire : Un amour fantôme !

    27/06/2008 05:08

    Histoire : Un amour fantôme !


    Un amour fantôme

    Un jour en Normandie….

    Aurélia, appuyée sur la rambarde en pierre imitation bois qui protégeait le vieil escalier de l’à-pic dominant la falaise, rêvait en regardant moutonner la mer. On était au mois d’août, mais cet après midi, après la forte chaleur des derniers jours, la météo avait viré à l’orage.

    La plage, au dessous d’elle, était quasiment déserte et un vent frais faisait virevolter ses cheveux roux. On voyait quelques parasols avec leur robe repliée en grosse écharpe nouée à la taille. Ils faisaient des tâches de couleurs vives. De rares enfants armés d’un seau et d’une pelle, jouaient comme elle autrefois, à construire d’éphémères châteaux de sable qui défiaient les vagues. La mer remontait, elle était couleur de galet. Le ciel était à l’avenant, mais le fond de l’air restait doux, comme un pyjama en pilou.

    C’était grisant et un peu magique pour elle de se retrouver là. Pendant que Roger, son ami, était resté à la ferme près de Caen, pour déchaumer. Son fils, à Paris, avait trouvé un job d’été, et achevait de réviser pour ses examens de septembre. Alors, elle était venue seule. Le notaire de Benerville l’avait appelée la veille, pour signer le compromis de vente.

    Il lui avait lu la litanie habituelle, et elle avait signé comme dans un rêve ! D’ailleurs, depuis que l’Oncle Barnabé était décédé fortune faite et sans héritier, elle vivait sur un petit nuage. Vingt Millions de francs qui lui tombaient sur la tête, comme ça sans prévenir, cela avait de quoi vous retourner les sangs ! Aurélia réalisait à peine. Elle avait mis l’argent à la banque sur un compte qui lui rapportait 5%, pour ne pas se poser de questions et elle était partie en vacances au bord de la mer. Quelques jours pour faire le point. Seule.

    Et elle avait vu cette maison. Presque abandonnée et qui témoignait d’un passé qui avait dû être prospère autrefois ! Au bord de la falaise, elle montait la garde, comme une sentinelle d’un autre âge. Elle dominait la plage, tout en bas. Du balcon des chambres et de la salle à manger, on voyait les vagues qui festonnaient le rivage en moussant et l’horizon baré d’un ciel gris que sillonnaient inlassablement des silhouettes de cargo. Aurélia l’avait trouvée à son goût. Avec ses colombages délavés, ses ardoises qui lui rappelaient l’éternel ciel gris de Normandie, son toit qui faisait une avancée audacieuse, comme pour vous dire qu’il entendait bien protéger ses habitants des embruns commes des vents et des pluies incessantes qui, ici, viennent, en toutes saisons, vous fouetter le visage.

    La décoration intérieure laissait autant à désirer que l’extérieur. Mais les fenêtres qui s’ouvraient largement sur le ciel et la mer, les hauts plafonds et le mobilier fin XIX, que la vieille propriétaire avait vendu avec la maison, n’étaient pas dépourvus de charme. Sans parler de l’accès direct à la plage, par un escalier en colimaçon. De palier en palier, il épousait toutes les failles de la roche escarpée, et bon gré mal gré, finissait par atterrir sur le toit en béton armé d’un blochaus de la dernière guerre. L’entrée en était complètement ensablée et il suffisait d’un petit saut pour atterrir sans encombre sur le sol doux de la plage. Aurélia jeta sa serviette éponge ainsi qu’un livre sur le sable.

    Sa montre marquait deux heures de l’après midi. Elle avait mangé un steak haché, des pommes de terre sautées et une tranche de melon en dessert. Un coup d’oeil sur la mer et elle constata que celle ci remontait à grandes enjambées. Bientôt, elle serait là tout près, à lui lécher les talons. Les grandes marées ayant considérablement réduit la languette de sable sec ! Mais elle n’en avait cure, sachant qu’aucune vague ne s’enhardirait à venir lui mouiller sa serviette.

    Elle s’était confortablement installée. Elle venait juste de rouler son pull autour de ses chaussures pour s’en faire un oreiller, qu’une personne se découpait sur le ciel en ombre chinoise, entre elle, le sable et l’horizon. Elle se releva et cligna des yeux.

    Malgré les nuages, la lumière était vive. L’inconnu la toisait. Sans hardiesse, ni vergogne. Tout naturellement. Il était blond, dégingandé, d’un âge incertain entre trente et quarante ans, le cheveux raide, les yeux bleus, habillé d’un short long beige, et d’une chemise claire avec, détail élégant, une fine écharpe de soie blanche négligemment portée autour du cou.

    Il s’asseya dans le sable à côté d’elle. Elle le laissa faire. Elle le regarda négligemment, en songeant qu’il ressemblait étonnamment, en plus jeune, à la photo que sa mère lui avait donnée en partant. Celle ci montrait l’oncle Barnabé, faussement désinvolte, la cinquantaine dépassée, un club de golf à la main. La photo avait été prise une dizaine d’années auparavant.

    Barnabé était le plus jeune frère de sa mère, de quinze ans son cadet, un dandy, qui avait toujours eu dans la vie une veine sans nom, et le seul survivant de tous ses frères et soeur ! Jusqu’à ce mois de février où il avait brutalement disparu, en Afrique, Dieu sait où, dans un accident d’avion mystérieux. Une mort qui lui allait bien, avait commenté Louise, sa soeur, et la mère d’Aurélia. Barnabé n’aurait pas pu mourir comme tout le monde dans son lit et de vieillesse !

    Décédé sans enfant, il avait laissé un testament, où il faisait de sa nièce, qu’il avait pourtant fort peu connue, sa seule héritière. Au détriment de Louise et de ses quatre autres enfants et petits-enfants.

    Aurélia, intriguée, regardait l’inconnu, se demandant ce qu’il faisait là, pourquoi il ne disait rien, et qui allait parler le premier. Il n’était pas dénué de charme. Toutefois, son attitude présente la déroutait trop pour qu’elle anticipe sur ce côté de sa personnalité.

    D’un seul coup, il lui demanda si elle venait souvent par ici. Si elle était en vacances, et si l’endroit lui plaisait.

    -Vous êtes un elf, un magicien, un être virtuel, l’amant de Lara Croft, ou un fantôme, pour surgir comme ça de rien, d’un nuage ou d’un grain de sable ? Je ne vous ai même pas vu arriver ! Et puis, qui êtes vous, pour me poser toutes ces questions ?

    -Personne, je passais par là, et j’ai vu votre serviette sous mes pas, c’est tout. Et puis, je vous ai vue, vous, et ça suffit comme explication, non ? Je vous trouve sympathique, c’est pourquoi, je me suis arrêté. Mais si ma présence ou ma conversation vous dérangent et que vous souhaitiez prendre votre livre, je vous laisse.

    Il fit mine de se lever. Aurélia, trop curieuse, l’en dissuada.
    -Non, ne partez pas, vous m’intriguez !

    Un éclair illumina son regard gris. Aurelia fut instanément sur ses gardes, non pas que l’inconnu lui fît peur, mais elle avait détecté l’éternel tombeur. Le séducteur invétéré. Elle se rembrunit. Il s’en aperçut.

    -Ca va être difficile de faire connaissance, je crois.
    -A vous de voir, répliqua Aurélia. Qui se demandait ce qu’elle préférait, qu’il parte ou qu’il reste ! Elle brulait de savoir qui il était et surtout, ce qu’il faisait là.
    -Vous êtes en vacances, comme tout le monde, je suppose, se hasarda-t-elle à dire.
    -En week-end, serait plus juste. Je passais par ici en coup de vent, et je suis tombé sur vous.
    -C’est aussi simple que ça ?
    -Oui.

    Le silence reprit le dessus. Aurélia jouait avec la sable, le faisant couler entre ses doigts.

    -Vous vous plaisez ici, reprit l’homme ?
    -Oui. Beaucoup.
    -Et cela fait longtemps que vous venez ici ?
    -Non, je viens d’arriver !
    -Comme moi, alors?

    Ils rirent spontanément et de bon coeur.

    -Comme deux inconnus qui se croisent et n’avaient aucune raison de se rencontrer.
    -Peut être, et peut être pas, allez savoir ! Répliqua l’inconnu. Il serait indiscret de vous demander comment vous vous appelez ?
    -Non, mon nom est Aurélia.
    -C’est rare et joli !
    -Ah bon ? Mes parents avaient du goût alors ?
    -Sans doute.
    -Et vous ?

    Il marqua un temps d’arrêt. Mon nom commence par un B.

    -C’est un secret d’Etat ?
    -Quoi ?
    -Eh bien, votre nom ! B…. C’est un peu juste, non ?
    -J’aimerais que cela vous suffise. Vous voulez que je vous dise n’importe quoi ? B, comme Bebert ou Bernard, ou Bertrand ou..
    -Non, dites moi seulement comment je dois vous appeler !
    -Ne m’appelez pas, ou bien appelez moi Monsieur B.
    -Bon, alors,je ne vous appellerai pas !
    -Mauvais caractère, avec ça ! Mais jolie !
    -Vous êtes insolent et si vous me fâchez, je risque de vous demander de ne plus m’importuner.
    -Vous êtes bien trop curieuse pour ça !

    Piquée au vif, Aurélia, sentit la colère lui monter aux joues.
    -Vous ne manquez pas d’air !
    -Je me trompe ?
    -Bien sûr que non, mais cela ne vous donne aucun droit, et en particulier pas celui d’être grossier.
    -Je vous demande pardon. La seule chose qui m’intéresse est de savoir si vous êtes contente d’être ici.
    -Evidemment ! Cela ne se voit pas ? Mais j’étais venue me délasser, pour faire le point dans ma vie et vous… Vous surgissez et me dérangez à me poser tout un tas de questions sans queue ni tête. Qu’est ce que ça peut bien vous faire, si je me plais ici ou pas ?
    -Ca m’intéresse, c’est tout.
    -Pourquoi ? Vous ne me connaissez pas ?
    -Mais si je vous connais. Enfin, il me semble que je vous connais.
    -On se serait déjà vus quelque part, vous et moi ?
    -Allez savoir, vous êtes peut-être cette femme belle et mystérieuse, que dans une autre vie peut être, j’ai déjà vue, et dont je me souviens ?
    -Vous aimez citer les poètes, pour éviter de me répondre ?
    Il sourit.
    -Réciter un bout de poème n’engage à rien, et ça ne fait de mal à personne.
    -Vous êtes un charmeur, vous le savez ?
    -Oui, je le sais. Cela ne vous plait pas ? Avouez que si !

    Ils rirent
    -Je n’avouerai rien du tout !

    Pendant deux heures, ils conversèrent ainsi. Un dialogue pour ne rien dire. Pour passer le temps. Pour rire. Où chacun pouvait, tour à tour, vérifier l’emprise grandissante qu’il avait sur l’autre. Et faire prendre la sauce.

    Une rencontre, c’est un jeu de hasard, un jeu où l’on s’implique en faisant croire le contraire. La mer avait monté et s’était arrêté juste à leurs pieds. Il avait fallu reculer la serviette et l’étaler au raz du blockhaus qui offrait sa pierre chaude comme dossier improvisé.

    Les jeunes gens s’y appuyèrent.

    -Vous habitez ici, s’enhardit l’homme ?
    -Oui, au pied de cette falaise. Vous voyez la maison normande, tout là-haut. Celle qui domine la plage ? C’est chez moi.
    -Ah bon ? Je croyais que cette maison appartenait à la vieille Marie Durville ? La fille du médecin, une vieille fille de par ici, mais qui ne vient plus guère, depuis que son frère lui a proposé d’habiter chez lui, à Rouen !
    -Oui, cette maison lui appartenait bien. Mais je viens de la racheter.
    -Ah, c’est tout nouveau alors ? Vous êtes riche, dites-moi ! Vous faites quoi dans la vie ?
    -Vous alors, vous ne manquez pas de toupet ! Vous êtes curieux comme il n’est pas permis, vous ne me dites rien sur vous, et voulez tout savoir de moi !
    -Ne faites pas semblant d’être furieuse !
    -Si !
    -Vous voulez savoir quoi au juste ? Que je suis le fils d’un charpentier ? Un homme qui s’est enrichi en faisant fructifier le capital qu’il avait hérité de son épouse et qui a passé le plus clair de sa vie à arrondir des capitaux déjà conséquents, en investissant dans les plate-forme off shore ? Bref, quelqu’un qui n’a nul envie de s’ennorgueillir d’une vie aussi désastreusement plate, et totalement égocentrique ! Vous trouvez ça intéressant ?
    -Je vous avoue que non ! Enfin, si ! Mais, pourquoi êtes vous si dur avec vous-même ?
    -Je ne suis pas dur, je suis réaliste, et vous avez voulu que je vous dise qui j’étais. Voilà, vous pouvez être contente. N’est ce pas ? Maintenant vous savez !

    Aurélia faisait la moue.
    -Vous voyez, j’avais raison de me taire. Il vaut mieux que nous parlions de vous.
    -Vous êtes marié ?
    -Non. Mais pourquoi, toujours parler de moi. La peine n’en vaut pas la chandelle. Dites-moi plutôt pourquoi vous avez décidé d’acheter cette maison ?
    -Je l’ai achetée sur un coup de tête, après que mon oncle soit décédé d’une mort aussi subite que mystérieuse, et qu’il ait fait de moi, pour une raison inconnue, son unique héritière !
    -Pour un coup de chance, c’est un coup de chance !
    -Vous le connaissiez, je suppose, cet homme ?
    -Pas du tout. C’était le plus jeune frère de ma mère, et je ne l’ai jamais vu qu’en photo, ou à la sauvette, quand j’étais petite.
    -Mais alors, pourquoi vous a t-il légué sa fortune ?
    -Dieu seul le sait. L’oncle Barnabé a emporté la réponse avec lui, si toutefois, il la connaissait, ce dont je doute. Car il n’avait aucune raison objective de me choisir.
    -Il vous trouvait croquignolette quand vous étiez petite, lui qui n’avait pas d’enfant. Allez savoir ? Vous l’aviez sans doute marqué ?
    -Peut être ! Mais ma mère est furieuse.
    -Oh, les histoires d’héritage ! Elles divisent les familles plus qu’elle ne les rapprochent. Mais vous frissonnez ? Nous devrions rentrer.

    Elle le vit se lever, l’aider à ramasser ses affaires, lui tenir le bras élégamment à la manière des galants d’autrefois, et sourit intérieurement. Cela aurait dû l’ennuyer qu’il s’impose ainsi. Qu’il lui lui tienne la jambe et ne la lâche plus. S’immiscie dans sa vie, et fasse l’importun. Mais elle était curieuse, intriguée et presque charmée. C’était bizarre comme sensation. Elle le laissa faire.

    Ils montèrent l’escalier escarpé et taillé moitié dans le rocher, moitié en corniche, et qui saillait parfois presque dangereusement dans le vide. Aurélia aurait presque eu le vertige, si une ballustrade en ciment, imittant des branches mal dégrossies, n’avait protégé l’ascenssion. Ils débouchèrent sur une jolie terrasse abritée du vent et qui prolongeait le salon. La porte fenêtre était ouverte à deux battants.

    -Je vais nous faire un peu de thé. Vous en prendrez une tasse avec moi ?

    Aurélia s’en voulut instantanément de son audace. Mais qu’est ce qui lui prenait d’aller au devant des avances de cet inconnu ? Et voilà maintenant qu’elle l’encourageait !

    Il lui sourit, ravi, et ne refusa pas. Il jeta un regard sans conviction sur la pièce à la décoration désuète et au mobilier d’un autre âge.
    Aurélia sentit comme une gène et eut envie de se disculper

    -J’ai acheté le mobilier avec la maison. Bien sûr, tout cela nécessite une sérieuse réhabilitation. Mais je crois que je vais faire des merveilles. J’adore le style de ces meubles. Avec des couleurs appropriées, je meurs d’envie de leur rendre leur lustre d’antant et leur joie de vivre ! J’ai envie de donner un petit air marin à cette pièce.
    -Vous allez vous éclater, je le sens.
    -Cela a l’air de vous faire plaisir !

    Aurélia apportait le thé fumant et disposait déjà les tasses sur la nappe. Elle ouvrit un petit paquet de palmiers, s’excusant de n’avoir rien de plus sophistiqué à offrir.
    -Mais oui, l’idée de vous voir heureuse me plaît.
    -Merci !

    Cet homme qui surgissait dans sa vie, lui disait des choses gentilles, sans aucune raison pour le faire, c’était presque surréaliste, comme le tour que prenait sa vie depuis quelque temps.

    Aurélia était sur un petit nuage. Elle sentait qu’elle quittait terre, mais cela n’avait plus d’importance. Il n’y avait pas d’autre explication : elle rêvait. Ils burent leur thé. Fumèrent une cigarette blonde en silence jusqu’à ce ce que le regard de son interlocuteur se pose sur le cadre qu’elle avait posé sur le buffet. Un cadre en argent, où l’oncle Barnabé prenait une pose avantageuse, dans sa tenue de golf un peu snob.

    -Vous regardez cette photo ? C’est mon oncle Barnabé, celui qui m’a légué sa fortune. D’ailleurs, ne riez pas, mais je trouve que vous avez un air de famille avec lui. Si je n’étais pas sûre qu’il soit mort sans descendance, j’aurais juré que vous pouviez être son fils !
    L’inconnu rit.

    -Son fils ? Ah non vraiment ! Vous ne me flattez guère. Je ne voudrais pour rien au monde ressembler à cet individu !
    -Il ne vous plaît pas ?
    -Pas du tout ! D’ailleurs, je vous trouve un peu dure de me trouver une ressemblance avec lui ! Je n’ai ni sa bedaine, ni sa suffisance !

    D’un seul coup, il s’enhardit. Il lui prit le menton avant de l’embrasser et lui demanda si elle trouvait que son oncle avait autant de charme que lui. Aurélia sourit sans répondre, ayant depuis longtemps abdiqué toute défense. Elle avait décidé de se laisser emporter par le destin où que celui-ci l’entraîne. Elle savait qu’ils allaient faire l’amour. Et que cela allait contre tous ses principes. Qu’elle ne partageait pas la morale de l’époque qui laissait à entendre que tout était licite, qu’on avait le droit de s’éclater comme on voulait, fût ce avec un inconnu ! Tout en elle protestait ou presque. Mais elle n’en laissa rien paraître. D’ailleurs, vu de l’extérieur, personne n’eût pu douter de son consentement. Avec son sorps qui s’abandonnait, ses lèvres qui s’entrouvraient comme dans une invite voluptueuse, son ventre qui se collait à lui de la manière la plus suggestive, il eut fallu à l’inconnu un savoir vivre dépassé (si tant est qu’il ait jamais existé !), pour ne pas succomber et sauter sur la bonne occasion.

    Il l’entraîna dans la chambre, prit ses lèvres, dégraffa son corsage mais sans hâte, avec douceur et courtoisie. Bien sûr, ils firent l’amour longuement et tout en tendresse. Aurélia crut qu’elle était au paradis. Sentant son amant profondément ancré en elle, elle jouit comme cela ne lui était plus arrivé depuis des mois.
    Peut être, des années !

    Lorsqu’elle se réveilla tard dans la nuit, le ciel tout étoilé brillait au-dessus de sa tête, la porte fenêtre de sa chambre étant restée grande ouverte. Les draps autour d’elle étaient froissés. Le lit, sens dessus- dessous. Mais il n’y avait personne dans la chambre. Elle se leva et constata que la salle à manger où ils avaient pris le thé était parfaitement propre et bien rangée. La cuisine, dans le même état impeccable, ne révélait rien de leur dinette improvisée. Les tasses étaient rangées dans le placard. Le torchon propre et bien repassé pendait sur son support, comme s’il n’avait jamais servi. La boite à thé trônait sur l’étagère, là où elle l’avait mise en revenant du super marché, sans que rien laisse supposer qu’on l’avait bougée. Elle l’ouvrit et regretta qu’il s’agisse de thé en vrac. Elle ne pouvait compter s’il manquait ou non des sachets. L’appartement était deséspérément vide. Elle se mit à douter qu’elle avait fait l’amour.

    Avait-elle rêvé cette journée ? Avait-elle eu l’un de ces rêves érotiques qui vous font décoller du lit ? Et la rencontre sur la plage ? Le garçon énigmatique aux cheveux blonds qui lui avait fait la conversation tout l’après midi, et l’amour toute la soirée, n’était ce qu’un tour de son imagination ?

    Elle se sentait devenir folle. Elle regarda sa montre. Appela son fils au téléphone, qui bougonna parce qu’elle l’avait dérangé au milieu de son film. Et enfin, eut son ami qu’elle réveilla. A moitié endormi, il lui demanda si tout allait bien. Si elle avait signé chez le notaire comme prévu. Et si rien n’était changé au programme. Il était convenu qu’il vienne passer le week-end avec elle ! Elle le rassura, et le laissa se rendormir. N’y tenant plus, elle descendit l’escalier, dans l’espoir de retrouver près du blockaus la trace qu’ils avaient faite tous les deux dans le sable de l’après midi, mais une machine à ramasser les algues et à ratisser était passée, et l’on ne voyait plus que les raies régulières du rateau et les traces fraîches de ses pieds à elle.

    Découragée, elle remonta, inspecta la plage des yeux, et le moindre recoin d’ombre, en vain. Il n’y avait pas trace du bel inconnu. Elle remonta chez elle, ouvrit la porte du perron qui était fermée à clef de l’intérieur. Fouilla les massifs d’hortensias, scruta le gravier de l’allée. Rien ! Il fallait se rendre à l’évidence : ou elle avait révé et prenait ses rêves pour la réalité ou bien, un inconnu lui avait fait une farce de bien mauvais goût ! Quoi qu’il en soit, le mystère était entier et risquait de la rendre folle un bon moment. Elle passa une mauvaise nuit, se tournant et se retournant sans cesse dans son lit désespérément vide et froid.

    Au matin, n’y tenant plus, elle décida d’appeler sa mère sur son portable mais depuis un café. Pour se rassurer. Elle fouilla du regard les passants, la rue, le comptoir, pour voir si par hasard, elle ne pourrait pas reconnaître son inconnu de la nuit. Mais toujours rien !

    La sonnerie retentit. Louise avait la voix claire d’une jeune fille malgré ses soixante-quinze printemps. Et l’allure distinguée. Rien à voir, se plaisait-elle toujours à dire, avec son vaurien de frère. Qui se l’était coulé douce durant toute sa vie, sans rien faire de bien de ses dix doigts, hormis séduire les jupons !

    Elle claironna un bonjour retentissant et demanda à Aurélia si elle était contente de sa nouvelle maison et si le temps s’était levé. Effectivement, un petit rayon de soleil tentait une percée entre deux nuages et augurait bien de la journée.

    -A propos, demanda Aurélia, d’un ton, qu’elle espérait détaché. Pourrais-tu me dire qu’elle avait été la source de la fortune de l’oncle Barnabé ?

    Louise partit d’un rire cristallin : oh, le vaurien, raconta-t-elle ! Il avait épousé une riche héritière, orpheline de ses parents, beaucoup plus jeune que lui, et qui était morte en couche à la naissance de leur premier bébé. Après cela, il n’avait plus rien fait d’autre que de vivre de ses rentes, chanceux en affaire, flairant toujours le bon coup. Un autre de ses talents avait fait de lui un séducteur invétéré. Bref, une vie de baton de chaise ! Louise avait peu d’estime pour Barnabé, et si leur père était encore de ce monde,( un honnête charpentier !), il serait bien d’accord avec elle. Son fils avait été de la mauvaise graine. Qu’il repose en paix ! Et puisqu’il t’a choisie, ajouta-t-elle, toi sa nièce, comme seule héritière, essaie de faire bon usage de son argent, ma fille ! Tu vas retaper la maison et la louer ensuite à une agence ? Bonne idée ! Et puis, on pourra y venir en dehors des périodes de vacances avec toute la famille. Ce sera notre consolation d’avoir été ainsi évincés. Aurélia approuva. Elle raccrocha, plus perplexe que jamais. Elle reprit sa voiture et la direction de Bénerville. Et retrouva la maison, sa maison désormais, toujours à sa place et les clefs dans ses mains. Le blockhaus au pied de la falaise n’avait pas bougé non plus.

    Elle se dit que le mieux qu’elle avait à faire était de chercher une entreprise. Pour tout changer, tout rénover et chasser les miasmes du passé !
    L’intérieur serait super moderne, se jura t-elle. Et elle n’y remettrait les pieds que dûment accompagnée !

    Ce fumier de Barmabé ! S’il osait remontrer le bout de son nez, fût ce à l’état de fantôme, aurait à qui parler ! En attendant, elle se promit d’oublier a jamais cette histoire ridicule.

    FIN

     






    Le secret du vieux secrétaire !

    05/07/2008 06:03

    Le secret du vieux secrétaire !


    Le vieux secrétaire

    Minna vient d’hériter d’un vieux secrétaire. Du genre de ceux qu’on ne trouve que chez les antiquaires ! Le meuble était dans la famille depuis si longtemps que personne ne se souvenait depuis quand. Elle en avait hérité, avec toute la maison d’ailleurs, à la mort de sa tante, la seule famille qui lui restait. Cela lui avait fait une sensation étrange, au début, d’emménager dans la vieille maison familiale, où sa mère avait vécu enfant. Comme si elle prenait possession de la vie d’une autre. Non pas que sa tante eût été pour elle une inconnue.

    Mais Cécile avait toujours vécu seule, célibataire endurcie, et plutôt solitaire. Avec pour seul compagnon, un chat, qui n’avait pas survécu au décès de sa maîtresse.

    Aujourd’hui, Minna se promène souvent dans la maison ; elle sait qu’il lui faudra du temps pour l’apprivoiser. L’amadouer d’abord, comme on fait d’un animal sauvage qu’on désire apprivoiser. Lentement, en prenant son temps, sans l’effaroucher. N’entrer dans une pièce qu’à petit pas, presque en demandant l’autorisation, pour ne pas déranger les souvenirs. Le secrétaire de tante Cécile, l’intrigua tout de suite.

    Comme si le meuble voulait lui dire quelque chose. Au début, elle ne s’approcha de lui qu’avec circonspection. Ce n’est pas qu’il lui faisait peur. Non. Mais il avait quelque chose d’inquiétant quand même, quelque chose qui la fascinait, l’attirait. Inexplicablement. Un jour, Minna eut une idée : peut être qu’elle pourrait le faire expertiser ! Pour en savoir plus sur lui. Une façon de se l’approprier, en somme.

    Elle décida de le prendre en photos, sous toutes les coutures, et envoya les documents à une émission de télévision qui rend ce service aux téléspectateurs. Peut être, en saura-t-elle un peu plus long sur son histoire, se dit-elle. Et la réponse lui parvint. “Le meuble date de l’époque Louis XV ! Il vaut une petite fortune. C’est une pièce rare, exceptionnelle, même.” Lut -elle, non sans surprise !

    Dès lors, Minna regarda le vieux secrétaire d’un nouvel oeil.

    - Pense donc, confia-t-elle à son ami Olivier, il en va vu défiler des vies, des amours, des passions et des histoires. Peut être, même, contient-il un secret ?

    Minna l’espérait de tout son coeur, presque avec ferveur. Elle commença à l’examiner de plus près. Caressant la patine du vieux bois, laissant promener ses doigts sur le délicat travail d’ornement. Des petits tiroirs, des casiers… c’est fou ce que ces gens d’antan pouvaient être minutieux et inventifs. Il y avait des endroits pour tout ranger : plumes, papiers, agrafes, enveloppes, cartes, gomme, taille-crayon, buvard etc… et sûrement, se dit Minna, un tiroir secret pour dissimuler les billets doux ! Un soir, Olivier se moqua d’elle gentiment :

    - Ma chérie, ta passion pour ce meuble tourne à l’obsession, on devrait le brûler !

    Minna haussa les épaules. Et pourtant, elle devait le reconnaître, son fiancé avait raison : le secrétaire agissait sur elle comme un aimant. Chaque matin, il faut qu’elle aille le voir, comme s’il l’appelait ! Il faut qu’elle aille lui parler ! Alors, elle l’interroge, tout en laissant longuement courir ses doigts sur tous ses reliefs et dans tous ses interstices. Elle en ressent comme une volupté. Elle se dit qu’un jour, il lui livrera son secret. Elle en est persuadée. Elle ouvre chaque tiroir, tire sur toutes les targettes qui laissent apparaître un casier, un rangement…

    Un jour, à sa grande surprise, un porte-plume d’époque en bois d’ébène apparut soudain, comme par magie. Elle crut défaillir d’étonnement et de joie. Mais il ne contenait rien. Même pas une plume.

    Ce jour là, elle referma chaque petite porte plus délicatement encore que d’habitude, remit les tiroirs en place et s’en alla, certaine qu’elle se rapprochait du but. Elle referma doucement la porte de la chambre, non sans jeter un dernier regard dans la pièce : celle-ci, décidément, avait quelque chose de bizarre. Mais quoi ? Des souvenirs peut être, qu’elle gardait gravés dans sa mémoire de pierre ?

    Etait-ce le parquet ciré, qui brillait comme si on venait de le lustrer, les tentures de lourd velours cramoisi, les sombres boiseries des murs, ou le lit à baldaquin, que la tante Cécile, sûrement une romantique refoulée, avait orné de rideaux à fleurs ? Minna, de retour dans sa cuisine et attablée devant un café au lait, n’en savait trop rien. De toute façon, elle avait bien du mal à s’y faire à cette maison. Ce n’était décidément pas si facile de se couler dans la vie d’une autre. De prendre le relais, en somme. D’enchaîner sur sa vie, comme on continuerait un tricot abandonné.

    Puis, les mois passèrent. Et Minna s’est mariée.

    Le jeune couple s’est tout naturellement installé dans la maison. Olivier a suggéré que peut être, on pourrait refaire les peintures. Rajeunir les papiers peints.

    -Cela donnerait un petit coup de jeune, et contribuerait sûrement à chasser les esprits qui peut-être, se complaisent, la nuit, à hanter les vieux murs, s’est-il un jour écrié comme pour plaisanter !

    Aussitôt dit, aussitôt fait !

    Minna et Olivier y ont consacré tous leurs week-ends. Et la maison sembla effectivement renaître. Redémarrer un nouveau cycle. Dans la chambre de Cécile, devenue la chambre du couple, Minna a tout transformé. Mis des voiles transparents rose vif au baldaquin, donné les lourdes tentures à sa belle-mère, et installé à la place, de légers rideaux couleur pêche, joliment enfilés sur la tringle avec des nouettes. Puis elle a repeint les boiseries en couleurs pastel, mis de la moquette fraise écrasée sur le vieux parquet et dispersé des coussins orange sur le lit. Le jour de l’inauguration, elle a ouvert en grand les portes-fenêtres et laissé respirer la pièce refaite à neuf avec des couleurs chaleureuses.

    - Il faut donner à cette maison un nouveau souffle de vie , a t-elle déclaré à Olivier qui s’étonnait, en plein mois de février glacial, de la voir aérer la chambre, comme si l’on était au printemps ! Admire le secrétaire de Cécile, fit la jeune mariée, ne fait-il pas la meilleure impression sur ce mur abricot ?
    Olivier, qui s’en foutait, hocha la tête pour faire plaisir à sa femme.

    - Allons, viens, faisons-nous un café, lança -t-il !

    Minna quitta la pièce comme à regret. Referma les fenêtres, et jeta un dernier regard à son meuble chéri. Elle se dit que lundi, après le départ d’Olivier pour le bureau, elle saurait bien s’approcher doucement de lui, comme d’un vieil ami. Le prendre par la douceur… Câliner sa patine de vieux bois avec suffisamment de conviction pour qu’il se livre, enfin, à elle. Elle n’ajouta pas un mot, sentant que son idée fixe commençait à fatiguer la patience de son mari.

    Le lundi tant attendu arriva. Minna prit un bon petit déjeuner et s’interdit de jeter le moindre regard du côté du meuble avant d’avoir fait sa toilette, et expédié le ménage. Puis, elle s’attela à sa tâche, bien décidée, cette fois, à ne pas quitter la pièce sans avoir découvert le secret caché qu’il lui tenait tant à coeur de découvrir. Minutieusement, elle commença par vider sur l’écritoire de cuir tous les tiroirs. Elle ouvrit l’un après l’autre tous les casiers, promena le bout de ses doigts très doucement, en appuyant de temps en temps sur tous les reliefs, toutes les aspérités, sur tous les fonds, jusqu’à ce qu’un grincement lent et un peu aigu lui arrache un cri de victoire.

    Une petite porte glissa. Un couvercle disparut, laissant voir un casier dissimulé dans le bâti de l’écritoire, tout à fait en dessous. Il faut se pencher pour voir ce qu’il y a dedans, et glisser la main à tâtons, pensa Minna. Elle avança prudemment le bout de ses doigts et sentit comme un rouleau de papier maintenu par un lien très doux au toucher.. Elle le fit rouler doucement pour le saisir et le sortit de sa cachette. Un ruban de soie bleue le maintenait et le papier, certes un peu jauni, apparut sous ses yeux ébahis, exactement dans l’état où on l’avait laissé.

    Extraordinaire ! Quelle découverte sensationnelle ! Minna resta fascinée devant l’objet. C’était à peine si elle osait le toucher. D’abord, appeler Olivier à son bureau, pensa-t-elle. Lui dire l’extraordinaire trouvaille !

    Et puis, attendre l’heure du déjeuner. Lui montrer le rouleau en grande cérémonie. Mais, en attendant, que faire ? Minna prit délicatement le papier entre ses doigts, comme s’il allait se réduire en poussière sous la pression et le reposa comme une relique, sur le cuir de l’écritoire. Tiens, une idée ! Elle pourrait le photographier, en attendant de le montrer à Olivier. Elle fit le cliché et reposa l’appareil.

    Puis, se mit à attendre, fébrile ; incapable de rien faire d’autre, le coeur battant. Enfin soulagée, elle entendit la Golf de son mari freiner dans la cour. C’était bien lui. Le pauvre n’eut pas le temps de pousser la porte ni de reprendre son souffle, que déjà, sa femme l’entraînait vers leur chambre et sa découverte fatidique. Le rouleau l’attendait effectivement, comme une pièce de musée exhumée d’une tombe, ou un objet d’archéologie.

    Olivier s’approcha de l’objet et le regarda presque avec précaution, comme si c’était sacrilège, osant à peine le toucher.

    - Tu peux le prendre dans tes mains, tu sais, il ne mord pas, plaisanta Minna, pour alléger l’atmosphère quelque peu tendue. Olivier avança son index et caressa du doigt le mince ruban de soie, avant de demander où sa femme l’avait trouvé. Elle lui montra le délicat mécanisme et Olivier put vérifier qu’il fonctionnait encore parfaitement. Comme si on l’avait huilé d’hier. Les yeux étonnés, les oreilles en alerte, il entendit le clic-clac bref, suivi d’un grincement léger, et vit le casier s’ouvrir et se refermer en un clin d’oeil.

    - Etonnant, non ? Tiens, je vais le rouvrir.
    Et Minna d’actionner à son tour le mécanisme secret. -C’était astucieux, tu ne trouves pas ?

    Olivier, hocha la tête. Mais Minna n’avait d’yeux que pour sa trouvaille.
    -Tu crois qu’on pourrait l’ouvrir ?
    Olivier regarda sa femme :
    -Pour quoi faire ?
    -Mais pour le lire, évidemment !
    -Je ne sais pas. Cela me dérange un peu. N’est ce pas indiscret, même si ta tante est morte ?
    -Mais j’en meurs d’envie, et toi aussi, je parie ! Je le vois dans tes yeux !

    Minna se moqua gentiment de son mari.
    - Que veux-tu que je te dise, je n’aime pas ça, ça ne s’explique pas. A ta place, je remettrais ce rouleau là où tu l’as trouvé et je vendrais le meuble avec son secret. Cela me paraît bien plus raisonnable !

    Mais Minna était trop curieuse pour tenir compte de l’avertissement de son mari.

    - Allons donc, que veux-tu qu’il nous arrive ! Je ne crains pas le fantôme de tante Cécile ! Elle était plutôt du genre sauvage de son vivant, ce n’est pas pour venir nous tirer maintenant par les pieds, la nuit, parce que nous aurons eu le toupet de lire ce petit billet ! Il renferme sûrement la confession d’une de ses amourettes de jeunesse. Je ne serais pas surprise d’apprendre qu’elle était du genre “fleur bleue”, la vieille fille ! Ce ne serait amusant, tu ne trouves pas ?

    Olivier resta dubitatif et sur la réserve.

    - Tu vas me photographier pendant que je l’ouvre. Il faut immortaliser ce moment historique.
    Minna s’assit sur la courtepointe du lit et dénoua d’un geste décidé le lien de satin.

    - Attends, tu ne croix pas que c’est…comment dire , sacrilège, d’entrer comme ça dans la vie de ta tante, sans y avoir été invitée ? De lui voler ses secrets !
    Minna haussa les épaules.

    - Mais non ! Elle n’est plus là de toute façon, et puis, qui te dit que ces papiers lui appartenaient. Tu te fais de ces soucis !

    Le rouleau défait s’ouvrit comme une rose au matin, et laissa échapper plusieurs feuillets qui allèrent doucement virevolter avant de tomber comme d’humbles pétales sur la moquette.

    Minna les ramassa avec délicatesse et les étala sur le couvre-lit. Avant de découvrir une écriture serrée, penchée et violette. Une écriture de femme, à tous les coups, se dit elle. Et elle commença à lire à haute voix, pour que son mari ne perde pas un mot du billet :

    “Moi, Cécile Bonvallon, saine de corps et d’esprit, confie ce jour, 15 Décembre 1965, le bébé que je viens de mettre au monde à ma soeur Amanda, pour qu’elle l’élève, elle et son mari Philippe, comme leur propre enfant. J’ai toutefois demandé à Amanda de conserver à ma petite fille le nom que je lui ai choisi : “Minna !”

    La voix de la jeune femme s’éteignit soudain comme une flamme de bougie qu’on souffle. Elle se brisa sur ce dernier mot. Curieuse et excitée comme une gamine, elle avait lu jusque là, d’un trait, avide d’en savoir plus, jusqu’au moment où ses yeux avaient buté sur ce nom : le sien ! La tête, un moment, lui tourna. Elle se dit que ce cela n’avait aucun sens. Amanda, sa mère, était malheureusement décédée il y a quelques années, dans un terrible accident de voiture. Olivier se précipita.

    - Cela ne va pas, ma chérie ?
    - Je ne sais pas, balbutia la jeune femme en tendant le feuillet vers son mari : lis ce nom : “Minna” ! Mon nom n’est pas si courant, et cette date de naissance, regarde, c’est la mienne ! Mon Dieu, Olivier, mais qu’est ce que cela veut dire ? Qu’est ce qui m’arrive ?

    Olivier prit le mince feuillet des mains de sa femme et le replaça sur le secrétaire.

    - Je ne sais pas.

    Cela n’a sans doute rien à voir avec toi. Ce sont là de vieilles histoires, des choses qui appartiennent à une autre vie que la nôtre et ne nous regardent pas. Je t’avais dit de ne pas toucher à ces vieux machins, c’est malsain ! Tu te rappelles la tombe de Touthankamon, elle a porté malheur à tous ceux qui s’en approchèrent. Superstition ou pas, ça ne change rien pour les morts ! Remets ce rouleau en place et vendons ce meuble. Cela ne porte bonheur à personne de vouloir percer à jour les secrets des autres. C’est de la curiosité perverse, crois moi. Avant d’en savoir plus, et risquer, qui sait- peut être ta vie, et notre bonheur, oublions tout ça, cette lettre et ses secrets. Tu veux bien ?

    Minna se laissa faire et Oliver l’entraîna vers la cuisine.

    - Je mangerais bien un morceau, pas toi ?

    Minna ouvrit le frigo et en sortit deux belles côtes d’agneau et des haricots verts, qu’elle mit aussitôt à faire réchauffer dans du beurre. Les côtes grésillèrent bientôt dans leur jus et Olivier, qui venait de faire un sort au pâté, se sentait déjà tout ragaillardi :

    - Tu vas me faire le plaisir d’oublier toute cette affaire, chérie, et de ne plus céder à ta curiosité vraiment malsaine ! Nous allons remettre ce rouleau là où tu l’as trouvé. Et je ne veux plus entendre parler de cette histoire. C’est bien compris ?

    Minna n’avait pas faim et avait à peine touché à sa viande.
    - Mais enfin, Olivier, imagine, si c’est moi ce bébé, dont parle la lettre, réfléchis, ce serait épouvantable ! Tu penses à ce que cela voudrait dire ? Que mes parents ne seraient plus mes parents et qui serais-je alors ? La fille de cette vieille couenne toute racornie, qui ne m’a pas adressé la parole plus de deux fois dans sa vie ? Et maman, et papa, ne seraient-ils plus mes parents ? Mais qui seraient-ils alors ?

    Minna éclata en sanglots. Olivier la prit dans ses bras et tenta de la consoler :

    - Allons, que vas-tu chercher là ! Tout ça, c’est des bêtises, ta tante a vécu toute sa vie presque en recluse. Excepté le temps qu’elle a passé dans le secrétariat des bonnes-soeurs à faire leur comptabilité, elle n’a quasiment pas bougé de son fauteuil et de son potager ! C’était sûrement une sauvage, une misanthrope ! Comment aurait -elle eu le temps de faire un enfant, et avec qui, en plus ? Oublie tout ça et le plus vite sera le mieux. Ne suis-je pas là pour t’aimer désormais, et m’occuper de toi ? Qu’as-tu besoin d’aller déterrer, encore une fois, des histoires de bonnes femmes, qui ne nous concernent en rien ? Sois raisonnable !

    Olivier essuya une larme qui coulait sur la joue de sa femme et l’embrassa. Il regarda sa montre et se leva comme si une guêpe l’avait brusquement piqué :

    - Mon Dieu, j’ai rendez-vous à l’étude à deux heures pile. Pour ouvrir le testament “Desroches” ! Je n’ai pas une minute à perdre. Je t’appellerai dans l’après midi.
    Olivier déposa sur la joue encore mouillée de son épouse un bref baiser et la força à sourire.

    - Pas de bêtise, hein ? C’est lundi, tu vas à l’atelier de poterie, tout à l’heure ?

    Minna hocha la tête. Olivier partit rassuré. Il était premier clerc dans l’étude de son père et comptait bien, dans l’année, reprendre l’étude à son nom. Il mettait beaucoup de coeur à l’ouvrage, avec toute l’impétuosité de sa jeunesse. Et Minna entendit les pneus de sa Golf égratigner l’allée, comme s’il en voulait personnellement à chaque caillou. Elle débarrassa la table et se fit un café. Décidément, elle n’avait pas la moindre envie d’aller à la poterie, cet après midi ! Les enfants de l’institut pédagogique, dont elle s’occupait bénévolement quelques après midis par semaine se débrouilleraient bien tout seuls, pour une fois, et de plus, ils avaient Ashley, une jeune américaine qui faisait un stage à la ville. Non, décidément, elle voulait savoir. Elle n’en dormirait plus si elle devait remettre le rouleau à sa place, comme le lui demandait son mari. C’était impossible. Elle brûlait même d’impatience de découvrir ce que cachait la suite de l’histoire.

    Elle rangea la cuisine. Fit scrupuleusement la vaisselle et essuya la table. Pour revenir à la chambre de Cécile. Elle y retrouva le rouleau, exactement à la place où l’avait posé Olivier. Et reprit sa lecture. Même si ce qu’elle allait apprendre devait bouleverser sa vie, il fallait qu’elle sache ! Elle prit le morceau de papier dans sa main et, le coeur battant, poursuivit sa lecture interrompue :

    “Maman n’eut pas trop de mal à convaincre Amanda qui était mariée depuis cinq ans, et désespérée de ne pas avoir d’enfant de son mari. “Il suffira, lui avait-elle dit, que tu fasses semblant d’être enceinte, pendant quelques mois. Te promener avec un coussin sur le ventre ne sera pas trop dur, et tu n’auras qu’à creuser les reins de façon caractéristique, pour accréditer l’authenticité de cette grossesse si désirée. Pendant ce temps, nous cacherons la petite chez toi. Ni vu ni connu ! Et personne ne saura jamais. Notre réputation est en jeu.”

    Et ainsi fut fait ! Je passais la fin du printemps et l’été au fond du jardin d’Amanda, à apprendre l’anglais, puisqu’on avait dit à tout le monde que j’étais partie comme fille au pair à Bournemouth, en Angleterre. Mon ventre prenait doucement de la rondeur et me faisait horreur. J’avais quatorze ans ! Le pire est que je passais mon temps à revivre avec angoisse et terreur les moments affreux qui m’avaient mis dans cet état. D’abord, j’étais revenue à la maison en pleurs, toute sale et ma robe déchirée. Mais, heureusement, il n’y avait personne. Je me suis passé la figure à l’eau et me suis lavée au gant de toilette en frottant de toute mes forces. Et puis, j’ai recousu ma robe. J’ai dit à maman que je m’étais accrochée à une épine dans le chemin. Et elle m’a disputée. J’espérais que personne ne découvrirait jamais rien. L’horrible bonhomme ! Il m’avait dit que si jamais je l’ouvrais ou le dénonçais, il s’en prendrait à mon petit frère qu’une méningite avait rendu simplet. Je tremblais qu’il lui arrive malheur !

    Cet homme était capable de tout, il me l’avait prouvé. Cela faisait des jours qu’il m’épiait, à mon insu. J’avais bien aperçu une grosse voiture noire qui n’avait rien à faire dans les parages. Cela m’avait intrigué, et même, je l’avoue, fait un peu peur, mais comme rien ne se passait, je l’avais oubliée. Et puis, un jour d’avril, alors que je m’amusais à cueillir des jonquilles en revenant du cours complémentaire où j’apprenais la sténodactylo, la voiture a débouché à l’endroit où le chemin donne sur la route. L’homme, rondouillard, d’un âge incertain et plutôt chauve, se pencha pour ouvrir la fenêtre de la portière et me parler. Il me dit qu’il était docteur, que ma mère venait d’avoir un malaise et qu’il venait me chercher. Inquiète, je ne mis pas un instant ses paroles en doute, et montai dans l’auto. Il se pencha vers moi avec un sourire paternel pour fermer la porte à clef, en m’expliquant que c’était plus prudent, et accéléra brusquement. Il prit à droite le chemin du bois.

    “C’est un raccourci”, me dit-il. Puis, il rangea la voiture sur le côté, dans une sorte de petite clairière couverte de feuilles mortes. Là, je commençais à paniquer. Je lui demandais pourquoi il s’arrêtait là et il me dit de ne pas avoir peur. Qu’il ne me voulait aucun mal. Je voyais bien qu’il mentait. Je voulus ouvrir la portière mais elle était fermée. Son bras barrait ma poitrine et sa bouche m’empêchait presque de respirer. Son haleine m’étouffait et me répugnait. Je voulus crier mais il me dit que cela ne servirait à rien, car personne ne pourrait m’entendre. Que je ferais mieux d’être gentille et de me laisser faire.
    Je ne peux raconter la suite. C’est un souvenir trop humiliant, trop douloureux, trop horrible pour que je puisse, même des années après, même aujourd’hui où j’ai dépassé la quarantaine, mettre des mots dessus. Cela bloque, là dans ma gorge. La honte sans doute ! Le sentiment inexprimable d’avoir été souillée à vie, humiliée, en un mot comme en cent, violée ! Son forfait accompli, l’homme se releva poussif, peinant à reprendre son souffle. Il me demanda si je le connaissais et je répondis que non.

    C’est alors qu’il me menaça des pires représailles si jamais il me venait à l’idée, moi une sale petite traînée, de le dénoncer à mes parents ou à la police. Il me dit que je m’en tirais à moindre mal puisqu’il consentait à me laisser en vie, et me poussa dehors. Il me jeta mon sac de classe à la figure, et fit demi tour. Je vis la voiture s’éloigner et disparaître à la sortie du bois. Je me mis à sangloter en m’appuyant sur le tronc d’un arbre et m’avisai que ma robe était toute déchirée. Je fermai mon duffelcoat pour que personne ne le remarque et courus vers la maison. Les jours suivants, maman ne remarqua rien. Car je m’efforçais de ne rien laisser voir. Mais je ne tardais pas à m’apercevoir qu’il se passait quelque chose de bizarre. Je n’étais plus “indisposée” une semaine par mois, comme on disait à l’époque, et même si l’éducation que j’avais reçue était des plus sommaires sur ce chapitre, je n’étais pas sans savoir ce que cela signifiait.

    L’horreur me submergea et la terreur d’avoir à confesser l’inavouable m’envahit. Je me mis à surveiller ma taille dans l’espoir imbécile d’arriver à dissimuler le plus longtemps possible ce que tout le monde allait un jour ou l’autre finir par apercevoir. Je ne quittais plus ma blouse qui avait l’avantage d’être assez large sur le devant, et je réussis à dissimuler mon état jusqu’au mois de juin, où ma mère découvrit évidemment le pot aux roses.

    Remise de son état de choc, de sa surprise et de sa colère, elle me posa bien sûr l’inévitable question : qui était le père ? Mais le souvenir des menaces de l’homme me retint de parler. La pauvre n’apprit la nouvelle que bien plus tard, lorsque ma fille fût née et déjà grandette.

    Un jour, elle me pressa de répondre à ses questions. Ne comprenant pas comment, moi, une fille aussi sage, qui ne fréquentait jamais de garçon, n’allait pas au bal, et ne sortait pour ainsi dire jamais, une telle chose avait pu m’arriver. Je lui racontais tout en pleurant. Elle me convainquit alors de décrire le type qui m’avait fait ça, et je vis le visage de ma mère virer au gris. Je compris qu’elle l’avait immédiatement identifié. La marque de sa voiture, qui ne passait pas inaperçue, la coupe impeccable de son pardessus, la description de son physique court sur patte, celle de son visage glabre et rond, de son crâne chauve, ne lui laissa aucun doute.

    Elle resta sans voix une bonne minute et ne reprit la parole que pour me faire comprendre d’un ton solennel, que je ne devrais jamais, “au grand jamais ! m’as tu comprise ?” raconter cette histoire à qui que ce soit.

    Nous étions des gens sans histoire, et il n’était pas question que cela ne le demeurât point. Mais à toi, ma fille, si un jour, j’ai le courage de te pardonner les conditions affreuses dans lesquelles tu es venue au monde, j’ai le devoir de te dire, si cette lettre arrive entre tes mains, qui est ton père. Ou plus exactement ton géniteur, tant le terme de “père” paraît ici déplacé”. A ce moment de sa lecture, la gorge sèche, le coeur au bord des lèvres, Minna crut qu’elle allait vomir. Mais elle réussit à se maîtriser. Il fallait maintenant qu’elle aille jusqu’au bout de l’horreur. Au bout de la vérité, aussi insupportable soit elle !

    Et elle reprit sa lecture :
    “L’homme à la déesse noire, ce pédophile infâme qui a gâché ma vie, alors que je n’avais pas encore treize ans révolus, en me dépossédant de ma jeunesse et de mon corps de femme, il faut que tu le saches, ma fille, cet homme immonde n’est autre que le notaire de notre ville,“ Jacques Delarbre” ! Lequel coule depuis son forfait des jours sereins dans sa belle propriété, et finit ses nuits au Sénat ! Oui, ma Belle, un notable irréprochable, un père de famille au dessus de tout soupçon, marié à une femme modèle. Une famille respectable ! Un homme à la réputation sans tâche, et qui arrangue les foules les veilles d’élection, avec la voix onctueuse d’un prélat !”

    Minna cette fois, défaillit pour de bon. Elle crut qu’elle allait s’évanouir. Là sous ses yeux, s’étalait la vérité la plus monstrueuse, une vérité insoutenable, pire que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Elle la prit en pleine poitrine comme un coup de poing et perdit presque conscience. Elle était la fille de son beau-père !

    D’abord, elle ne comprit pas jusqu’où allait l’horreur. Mais celle-ci lui sauta au visage toute griffe dehors, comme une chatte en chaleur : elle était la soeur de son mari ! Là, elle s’évanouit pour de bon et tomba sur le fauteuil, sans connaissance. Depuis un quart d’heure, Olivier tentait de joindre sa femme au téléphone. En vain. Cela devait faire un bon moment qu’elle devait être revenue de l’atelier. Elle n’y restait jamais plus d’une heure et demi, et il devait être cinq heures passées. N’y tenant plus, il sauta dans sa voiture et fonça jusque chez lui.

    Il trouva Minna dans la chambre, évanouie. Mais en se dirigeant vers la salle de bain, pour y quérir un linge de toilette mouillé, il marcha sur le dernier feuillet que son épouse avait lâché et le ramassa. Ses yeux tombèrent sur la ligne fatidique, celle qu’il n’aurait jamais dû découvrir. Et lut … Il reprit la lettre à son début, la dévora et pâlit. Il avait du mal à respirer, à déglutir.

    Voilà pourquoi la pauvre Minna gisait là sur le fauteuil, comme une fleur coupée ! Il alla dans la salle de bain chercher de l’alcool de menthe et la ranima. Quelques jours plus tard, un effrayant fait divers mit la presse locale sens dessus-dessous. Un homme, un jeune marié, avait tiré à bout portant, avec un fusil de chasse de calibre 12 sur son père, un notable bien connu de la région, avant de retourner l’arme contre lui. Il avait pris soin toutefois, dans l’après midi, de régler son compte à sa jeune épouse, en lui tirant dans le dos, au travers de son fauteuil en osier. La jeune femme, ont pu constater les policiers, est morte sur le coup. Les causes de ce drame familial, conclut l’article, ne sont, à ce jour, pas encore élucidées.

    FIN






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