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  • Créé le : 08/10/2007 00:27
    Modifié : 14/12/2023 03:49

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    La légende du Capitaine Craig

    16/06/2008 01:35

    La légende du Capitaine Craig


    Le Capitaine Craig

    Au début du siècle dernier, de grands vaisseaux arrivaient de ports lointains et inconnus et pénétraient dans la Baie des Chaleurs jusqu’aux estuaires les plus éloignés. Ils s’y arrêtèrent. Lorsque ces vaisseaux approchaient des côtes, ils amenaient leurs voiles et hissaient un pavillon qui signifiait qu’ils avaient besoin d’un pilote expérimenté pour les aider à s’approcher du littoral. A cette époque, il n’y avait pas de phares, ne de bouées, aucune aide à la navigation et surtout, pas de quai. Une fois le navire solidement ancré en lieu sûr, ils partaient à la recherche de fourrures.

    Ces maraudeurs marins visaient particulièrement les villages indiens, parce qu’ils savaient que les habitants étaient vulnérables, faciles à exploiter. Les Indiens échangeaient leurs précieuses pelleteries contre des nouveautés et des articles sans valeur. Par la suite, les brigands leur donnaient de l’alcool et volaient toutes leurs fourrures.

    Parmi ces pirates, le tristement célèbre Capitaine Craig était certainement le plus connu. Il parlait assez couramment le dialecte local, puisqu’il visitait les autochtones une fois par année.

    Par un beau matin tranquille, on aperçut le vaisseau du Capitaine Craig sur les eaux de la Baie. En se rapprochant du littoral, le capitaine hissa son pavillon pour faire venir le pilote. Celui-ci embarqua dans un petit bateau pour traverser jusqu’au navire qu’il guida par la suite vers l’endroit choisi par le capitaine, un village indien. Son travail terminé, le pilote rentra chez lui pour attendre le signal du départ.

    Vers la fin de l’après-midi, l’équipage ayant accompli leurs devoirs à terre, le navire envoya le signal au pilote qui se chargerait de guider le navire à travers la zone dangereuse jusqu’à la mer. A peine avaient-ils levé l’ancre que le pilote entendit des cris et des gémissements. Il donna l’ordre au Capitaine Craig d’amener immédiatement ses voiles et jeter l’ancre. Au début, le capitaine et son premier lieutenant refusèrent d’obéir, mais lorsque l’énorme pilote menaça de les lancer à l’eau, ils firent ce qu’il leur avait demandé. Et quelle surprise ! Le pilot découvrit deux jeunes Indiennes, ligotées et cachées sous un tas de pelletries. Les pirates avaient kidnappé les jeunes filles pendant que leurs parents étaient saouls. Le capitaine et son premier lieutenant avaient prévu violer les deux filles et les jeter à la mer après. C’est ce qu’ils faisaient, ou essayaient de faire, chaque fois qu’ils visitaient le village.

    Après avoir libéré les deux jeunes filles, le pilote les ramena à terre pour qu’elles puissent retourner à leur tribu. Elles ne savaient pas trop comment le remercier de les avoir sauvées d’un sort épouvantable. Elles l’avertirent qu’il ne devait pas retourner au navire, puisqu’un grand malheur allait se produire. Malheureusement, il ne suivit pas leurs conseils.

    Malgré tout, on finit par lever l’ancre et hisser les voiles. À peine dix minutes plus tard, un grand remous se produisit, fracassant le grand navire sur les roches. Tous les membres de l’équipage, sauf le capitaine et son premier lieutenant, moururent sur le coup. Quant au pilote, qui nageait comme un poisson, il réussit à regagner la côte qu’il avait quittée à peine quelques minutes auparavant.

    Le capitaine et son premier officier se noyèrent avant d’atteindre la terre ferme. On essaya en vain de les ressusciter. Les deux jeunes Indiennes étaient toujours là, tremblant de peur. Elles avaient vu le naufrage et priaient Dieu de secourir leur sauveteur. Lorsque le pilote eut repris ses forces, on lui prêta un bateau pour qu’il puisse rentrer chez lui.

    Ce même soir, alors que le temps était toujours calme sous un ciel orageux, on vit glisser une énorme lumière rouge sur la surface de la baie. C’était une boule de feu qui prit la forme du navire du Capitaine Craig. On y aperçut même les membres de l’équipage qui amenaient les voiles, jetaient l’ancre et hissaient le pavillon pour appeler le pilote. Et ce n’était pas la seule fois qu’on aperçut le navire dans une boule de feu.

    Pour voir l’apparition, le temps doit être exactement comme la journée du naufrage. Plusieurs habitants de la région de Bathurst affirment avoir vu plusieurs fois cette apparition légendaire. Quelques-uns disent avoir vu le navire en plein jour qui se dirigeait vers la terre, qui arrêtait à une centaine de pieds seulement de la rive, et qui disparaissait ensuite comme par magie.

    Théories 

    Des dizaines de milliers d’observateurs affirment avoir observé ce phénomène, des scientifiques essaient depuis un demi-siècle de d’en découvrir le secret, quelques pêcheurs audacieux ont essayé de le rejoindre avec leurs goélettes, mais le «navire de feu» qui navigue sur les eaux de la Baie des Chaleurs entre la côte nord du Nouveau-Brunswick et la Gaspésie demeure toujours enveloppé de mystère.

    Bien que ce phénomène ait été observé par plus de personnes que toute autre apparition inexpliquée au Canada, il reste aussi insaisissable que le bout de l’arc-en-ciel. Ceux qui ont osé le poursuivre disent qu’il garde toujours la même distance, et ceux qui l’ont observé en utilisant un télescope affirment que le grossissement ne révèle aucun détail imperceptible à l’œil nu.

    La plupart des observateurs voient un bateau en flammes. Le navire de feu est le roi indiscutable de la flotte des ténèbres, se distinguant autant des autres navires fantômes qu’un paquebot d’un minable tramp. Il parcourt les rivages du nord du Nouveau-Brunswick sur une distance de cent-vingt-cinq milles, entre la ville papetière prospère de Dalhousie, près de l’estuaire de la rivière Restigouche au bout de la Baie des Chaleurs, jusqu’à Bathurst et l’Île Miscou, où la Baie rejoint le Golfe du St-Laurent.

    Il peut demeurer stationnaire pendant des heures et disparaître peu à peu ou il peut émettre une lueur brillante et disparaître tout d’un coup; il peut frôler les vagues à la vitesse du vent. Certains déclarent avoir vu le navire de feu en plein jour, mais en général, l’évidence laisse croire qu’il se montre seulement la nuit.

    Les pêcheurs en discutent très volontiers, certains croyant qu’il s’agit d’un phénomène naturel, d’autres affirmant qu’il s’agit d’une manifestation surnaturelle. Quelques-uns vont jusqu’à traiter d’ignorants les tenants de la thèse fantôme. Par contre, des centaines d’hommes et de femmes bien respectés dans leur milieu jurent qu’ils ont vu un navire en flammes dont l’existence n’a aucune explication scientifique.

    En fait, il y a quelques années, par une journée très chaude du mois de juillet, il y avait une brume de chaleur au-dessus de la mer devant la plage Youghall. La foule était nombreuse sur la plage, alors il y avait beaucoup de témoins oculaires lorsque  tout d’un coup  le Vaisseau fantôme fit son apparition. En regardant le long de la côte, on aurait dit que le navire se trouvait au large de Belledune, à deux milles environ de la plage.

    La nouvelle circulait très rapidement sur la plage. On a eu le temps d’aller chercher des jumelles et de les passer aux autres, puisqu’on a pu l’observer pendant plus d’une demi-heure. Certains de nos enfants l’ont vu. Tout le monde s’enthousiasmait, tout le monde parlait, tout le monde avait les yeux rivés sur le bateau. C’était une apparition merveilleuse et incroyable.

    Il y a des scientifiques qui expliquent qu’il s’agit de feu St-Elme – une décharge électrique lumineuse plus ou moins continu de l’atmosphère vers la terre, mais le feu St-Elme se manifeste normalement à l’extrémité d’un objet pointu tel qu’un clocher d’église ou le mât d’un bateau. De plus, le feu s’accompagne normalement d’un bruit de craquement. L’apparition de la Baie des Chaleurs, selon les dissidents, n’a rien à voir avec des objets pointus, ne se montre qu’au-dessus d’une grande étendue d’eau et ne fait aucun bruit.

    Une autre théorie voudrait que le navire de feu ne serait qu’une boule de gaz inflammable possiblement émise d’une faille sous-marine qui serait également responsable de la distribution de boules de houille bitumineuse sur nos plages blanches.

    Une troisième possibilité, c’est que l’illusion du navire de feu serait créée par une forme de vie marine phosphorescente. Cette idée fait rigoler les biologistes, puisqu’on a déjà vu le navire de feu en plein hiver quand la Baie des Chaleurs était recouverte de glace.

    A l’ouest de Caraquet, au fond de la Baie des Chaleurs et à Campbellton, on associe généralement le navire de feu au Marquis de Malauze, une frégate de la marine française poursuivie jusqu’à la Rivière Restigouche et coulée par les Anglais en 1760. Cette version de l’histoire serait plus vraisemblable si ce qui reste du Marquis ne reposait pas si tranquillement dans le jardin du monastère sur la réserve indienne à Pointe-à-la-Croix, au Québec.

    Et, en fin de compte, il y a le vaisseau fantôme du Capitaine Craig, l’explication la plus spectaculaire de toutes !






    Légende : Comme tous les matins

    16/06/2008 01:40

    Légende : Comme tous les matins


    Comme tous les matins

    Comme tous les matins, à 9h15, précisément, je prenais le métro, ligne 1, à la station Porte Maillot. Il y avait un monde incroyable constitué d'égoïstes, de pressés, de nonchalants, de bizarres, bref je croisais, dans ce flot humain, un échantillon de la société. A chaque fois, tous les matins, en allant à mon travail.

    Je ne demandais rien à personne. Je vivais ma vie.
    Mais ce matin-là, il avait fallu qu'un gars fasse tout chambouler, bousculer la vie pénarde d'une personne lambda, petit pion de l'échiquier mondial. C'est à dire, moi…

    Pour une fois, je m'étais assis sur un strapontin, dans le sens de la marche et commençais à lire le 20 minutes. Un homme -le gars, en question- vint s'asseoir à côté de moi. Jusque-là, rien d'anormal. Mais cet homme ne cessait de tousser, devenant rouge écarlate, la tête entre les mains. Certains râlaient, d'autres grimaçaient ou bien s'en fichaient. Mais moi j'étais juste à côté de lui et je voyais qu'il n'allait pas bien. Et au moment où je décidais de lui proposer mon aide pour je-ne-sais-quoi, il se mit à vomir franchement sur ses pieds.

    Et ce fut lors d'un énième spasme que je vis, ainsi que les autres, son visage ! Je ne saurais décrire exactement ce qui me faisait face, c'était une vision cauchemardesque. L'horreur avait atteint un point de non-retour. Le spectacle qui se déroulait devant nos yeux atteignait le sommet de l'épouvante et du gore ! Les bruits de mon estomac ne me rassuraient pas et me provoquaient d'écoeurantes nausées.
    Lorsque le métro freina brusquement et fit tomber quelques personnes, je réalisai que ma vie allait changer pour toujours.

    La panique arriva lorsque le gars se jeta sur une jeune femme pour la mordre au cou et lui arracher un morceau de chair, de la taille de mon poing. L'odeur du sang me piqua rapidement le nez. Les gens se bousculaient, se marchaient dessus. Des relents d'acides gastriques planaient dans la rame. Les hommes, les femmes, les vieux, les jeunes oubliaient tous sens civilisés pour essayer de sauver leur peau. L'instinct avait pris le dessus au détriment de la raison.

    Tout s'accéléra en un instant et dans l'anarchie la plus totale, la mort ne cessait de compter ses victimes. Les monstres se multipliaient à une vitesse incroyable. Quelques voyageurs dont je reconnaissais certaines têtes et moi-même étions rapidement encerclés…

    On pouvait enfin sortir du métro. On arriva très vite à la Défense après avoir longé les wagons dans le tunnel. C'est à ce moment même, dans un ultime éclair de conscience, que l'on se rendit compte que le cauchemar allait vraiment commencer et que la bataille entre nous et les vivants serait sans doute difficile. Mais en attendant ce qui comptait avant tout c'était de pouvoir se mettre quelque chose sous la dent…et vite…!

    FIN






    Conte : le terrain ensorcelé

    20/06/2008 04:18

    Conte : le terrain ensorcelé


    Le terrain ensorcelé

    J’en ai assez, ma parole, de vous conter des histoires. Enfin, quelle idée vous faites-vous de votre serviteur ? Vrai, cela finit par m’ennuyer : raconte, et raconte encore, et pas moyen de me dérober à vos instances. Eh bien ! soit, écoutez-en une encore, mais je vous jure que ce sera la dernière des dernières.

    Oui, on a prétendu tout à l’heure qu’il est au pouvoir de l’homme de damer le pion, comme on dit, à l’esprit impur. Oh ! certes, je veux dire qu’à la réflexion, toutes sortes de cas peuvent se produire en ce bas monde ; seulement, ne venez pas me soutenir pareille chose. Que les puissances diaboliques se mettent en tête de flouer un mortel, elles y parviendront, que Dieu me soit témoin, elles le floueront. Tenez, prenez la peine de méditer l’exemple que voici.

    Nous étions trois enfants sous le toit de mon père ; je n’étais à l’époque qu’un jeune idiot de onze ans tout au plus. Ah ! mais non, bien davantage !... Je me rappelle, aussi bien que si le fait se passait à la minute présente, qu’un beau jour, alors que je trottinais à quatre pattes en aboyant à la manière des chiens, mon père me cria, en hochant la tête :

    – Ah ! Thomas, Thomas, tu as bientôt l'âge de prendre femme et tu n’as pas plus d’esprit qu’un jeune mulet !

    Grand-père vivait encore et s’il a le hoquet dans l’autre monde, fasse que ce soit sans douleur !  Il était assez solide sur ses jambes...

    Ah ! çà, dites donc, à quoi sert de gaspiller de la salive à vous débiter des histoires ? Depuis une heure de temps, l’un de vous fouine dans le poêle en quête d’un tison pour sa pipe, un autre s’est éclipsé de la chambre, Dieu sait pourquoi... Vrai de vrai, que signifie ? Si je vous imposais l’obligation de m’entendre, j’excuserais ces façons, mais enfin, c’est vous-mêmes qui m’avez supplié... Et s’il s’agit de m’écouter, alors faites-le donc pour de bon !

    Dès le début du printemps, le père était parti pour la Crimée avec du tabac qu’il cherchait à vendre ; je ne me rappelle plus exactement combien de chariots il avait chargés, deux ou trois. Le tabac rapportait gras à l’époque. Il avait emmené avec lui l’un de mes frères, âgé de trois ans, histoire de lui faire entrer de bonne heure le métier de roulier dans le sang. Il ne restait donc au logis que grand-père, ma mère, moi et deux autres frères.

    Grand-père avait ensemencé de concombres et pastèques un terrain situé juste au bord de la grand-route et avait transporté ses pénates sous une cabane de feuillage. Il nous avait pris avec lui, nous autres gamins, pour protéger des moineaux et pies ses plantations. On ne peut pas dire que la chose fût pour nous déplaire ; certains jours, nous dévorions tant et tant de concombres, de pastèques, de melons, de raves, d’oignons et de petits pois qu’on aurait dit, Dieu me pardonne, que des coqs y allaient de leurs cocoricos dans nos panses.

    Et puis, nous y trouvions en outre quelque bénéfice, il y avait un tas de gens à passer par là et l’envie prenait à chacun de se régaler d’une pastèque ou d’un melon, et d’autre part, l’on venait souventes fois des hameaux voisins nous offrir en échange des poules, des oeufs, des dindes ; la bonne vie, quoi !

    Mais ce qui allait davantage au grand-père, c’est que journellement une bonne cinquantaine de chariots de sauniers longeaient son terrain. Ces gaillards, comme vous le savez, ont vu un peu de tout ; que l’un d’eux se sente en veine de raconter, on n’a plus qu’à tendre l’oreille. Or, le bonhomme aimait ça, autant que des beignets réjouissent un ventre affamé. Parfois, il lui arrivait de rencontrer des connaissances de longue date  grand-père avait parmi ses relations toute espèce de personnes, et vous pouvez juger vous-mêmes de ce qui se passe dans une assemblée d’anciens : et patati et patata, te rappelles-tu le jour où ?... te souviens-tu du temps où ?... et tel ou tel fait se produisit quand... Et ils vous ont les yeux humides à se remémorer des choses passées depuis Dieu sait quelles éternités...

    Or, une fois  vrai, tenez, je crois y être encore  le soleil commençait déjà à décliner ; grand-père arpentait ses carrés et ôtait des couches de pastèques les branchages dont il les recouvrait de jour, de peur que le soleil ne les rôtît.

    – Regarde donc, Ostap, dis-je à mon frère, voici venir des sauniers...

    – Des sauniers ?... où ça, demanda grand-père, en marquant d’un signe un melon pansu pour éviter qu’il ne fût dévoré à son insu par nous autres.

    Sur la route défilaient en effet six charrettes. En tête s’avançait un saunier dont les moustaches grisonnaient déjà. Il n’était pas comme qui dirait à six pas de nous qu’il s’écria :

    – Salut, Maxime ! voilà donc en quel endroit Dieu nous a donné de vous rencontrer !

    – Ah ! salut, salut, d’où t’en viens-tu comme ça ? Tiens, mais Bodiatchka est là aussi ? Salut, frère, salut !... Que diable, mais ils y sont tous, et Kroutotrychtchenko, et Pétchéritzia, et Kovélik, et Stetzko, salut à tous ! ahahaha ! ohohoho !

    Et tous de se donner l’accolade.

    On détela les boeufs que l’on mena paître dans les herbages ; les chariots furent rangés au bord de la route, les conducteurs s’assirent en cercle devant la cabane et allumèrent leurs pipes. Mais il s’agissait bien de pipes ! Les histoires succédèrent tant et si bien aux bavardages que je doute qu’une seule pipée fût fumée jusqu’au bout. Sur la fin de la collation, grand-père se mit à régaler ses invités de pastèques. Et voilà chacun sa pastèque en main, la dépouillant fort proprement du couteau, car mes gens n’étaient pas tombés de la dernière pluie ; ils avaient roulé leur bosse un peu partout et savaient par conséquent comment on mange en société ; ils n’auraient pas été déplacés même à une table de grand seigneur. La pastèque à nu, ils y perçaient du doigt un petit trou par où ils humaient le suc ; après quoi ils la découpaient en fines tranches qu’ils portaient à la bouche.

    – Hé là, vous autres, les mioches, dit le grand-père, qu’est-ce que vous avez à rester là, bouche bée ? Dansez, fils de chien ! Ostap, où as-tu fourré ton chalumeau ? Allez-y d’une cosaque ! Khoma, les poings sur les hanches !... Voilà, comme ça, heï, hop !

    J’étais à l’époque un gars remuant. Maudite vieillesse ! Fini de gambader de la sorte ; dès le premier entrechat, je ne ferais que trébucher. Assis avec ses sauniers, grand-père nous guignait de l’oeil, et soudain je remarquai que ses jambes ne tenaient plus en place, à croire que quelqu’un leur imprimait de petites secousses.

    – Regarde donc, Khoma, me dit Ostap, ma tête à couper que le grison va se mettre à danser ! Que vous en semble ?

    Mon frère achevait tout juste de parler que le vieillard ne put résister davantage ; qu’est-ce que vous voulez, l’envie lui prenait de faire le jeune homme en présence des sauniers.

    – Hou ! les fils du diable, est-ce comme ça que l’on danse ? Je vais vous le montrer, moi, dit-il en sautant sur pieds, les bras tendus et frappant le sol des talons.

    Il n’y a pas à dire, pour ce qui est de la danse il s’y prenait si bien qu’il aurait pu servir de vis-à-vis même à la femme de l’hetman. Nous lui cédâmes la place et le vieux paillard tournoya à corps perdu à travers tout l’espace uni qui s’étendait entre les plates-bandes de concombres. Au moment précis où il arrivait à la moitié de ce terrain plat, alors qu’il cherchait à s’en donner plus que jamais et à battre un maître entrechat à sa façon, il ne put décoller les pieds, quelque effort qu’il tentât. En voilà une calamité ! Il revint à son point de départ, mais de retour au centre, quelque chose qu’il essayât, absolument pas moyen d’aller plus loin, comme si ses pieds étaient devenus des morceaux de bois.

    – Voyez-moi ça, quel endroit diabolique ! Regardez-moi ce sortilège de Satan ! C’est lui, bien sûr, l’Hérode, qui s’en mêle, cet ennemi du genre humain !

    Oui, mais comment se résoudre à rougir devant les sauniers ? Partant encore une fois de pied ferme, il frétilla des jambes, frappant le sol à coups si menus et si pressés que c'en était un régal pour l’oeil ; tant qu’il n’atteignit pas le fameux centre, cela marcha à merveille, mais dès qu’il y fut, rien à faire ! On ne pouvait danser là, et basta !

    – Ah ! ce vaurien de Satan, puisse-t-il s’étrangler avec une pastèque pourrie ! Et moi, que n’ai-je crevé en bas âge, fils de chien que je suis, je ne me serais pas couvert d’une telle honte au déclin de mes jours.

    Et de fait, quelqu’un éclata de rire derrière lui.

    Il se retourna, il n’y avait plus là ni plates-bandes de melons, ni sauniers, rien du tout ! Devant comme derrière, à droite aussi bien qu’à gauche, des champs nus s’étalaient à perte de vue.

    – Ho ! ho ! en voilà bien d’une autre !

    Il clignota des paupières et, ma foi, il lui sembla que cet endroit ne lui était pas tellement inconnu : d’un côté s’élevait un bois, derrière lequel surgissait une manière de longue perche qui montait haut vers le ciel. Que diable ! mais c'était le pigeonnier installé dans le verger du pope ! En face, se dessinait vaguement une masse grise, qui après examen se révéla la grange du scribe communal.

    À force de cheminer à l'aventure, grand-père tomba sur un sentier. La lune ne se montrait point ; à sa place, une tache livide transparaissait derrière un nuage.

    – Il fera grand vent demain, se dit le bonhomme. Soudain, il aperçut un peu à l’écart de la sente un petit cierge qui venait de s’allumer sur une tombe.

    – Tiens, tiens, dit grand-père qui s’appuya les deux poings sur les hanches pour considérer la chose à son aise.

    Le premier cierge s’éteignit, mais un autre s’alluma à quelque distance.

    – Un trésor, s’écria le vieillard, je suis prêt à parier n’importe quoi s’il n’y a pas là un trésor !

    Et déjà il crachait dans ses mains pour creuser un trou dans la terre quand il lui revint qu’il n’avait ni bêche, ni pioche à sa disposition.

    – Hé ! hé, un trésor, qui sait ? peut-être qu’il suffirait d’enlever une motte de gazon pour tomber droit sur le magot, le petit chéri ! Il n’y a rien à faire, il faut que je marque au moins l’endroit, de peur de l’oublier par la suite.

    Aussitôt, il ramassa une branche de bonne grosseur évidemment arrachée à quelque arbre par une bourrasque, la ficha sur ce tertre où brillait le cierge et suivit le sentier. A mesure qu’il avançait, les jeunes chênes devinrent plus clairsemés et les contours d’une haie se précisèrent devant les yeux du piéton.

    « Mais, bien sûr ! ne l’avais-je pas dit, songea-t-il, que c’était le clos du pope ? Voici maintenant sa haie et d’ici il ne me reste plus qu’une verste à couvrir pour arriver à mes carrés de melons. »

    Toutefois, il ne fut au logis qu'assez tard dans la soirée et se refusa à toucher aux boules de pâte frite. Il réveilla mon frère Ostap et se borna à lui demander s’il y avait longtemps que les sauniers s’étaient remis en route et il se blottit sous sa peau de mouton. Mais quand l’idée vint à mon frère de lui demander où donc les diables l’avaient emporté dans la journée, il lui répliqua, en s’emmitouflant davantage :

    – Ne me pose pas de question ! pas un mot à ce sujet, Ostap, tu en aurais les cheveux blancs !

    Puis il ronfla d’un tel coeur qu’une volée de moineaux qui se préparait à gîter dans nos plantations reprirent leur vol, saisis d’épouvante. Mais il s’agissait bien pour lui de dormir ! Impossible de le nier, c’était un astucieux paroissien, Dieu lui fasse paix ! et en toute occasion il savait se défaire des importuns. Il y avait même des fois où il entonnait un tel air qu’il ne vous restait plus qu’à vous mordre les lèvres.

    Le lendemain, à peine commençait-il à faire noir dans les champs, le grand-père endossa son surcot, se ceignit d’une écharpe, prit sous l’aisselle une bêche et une pioche, se coiffa du bonnet fourré, but une écuelle de kvass et marcha droit vers le verger du pope. Il dépassa la haie, puis la chênaie avec ses baliveaux ; entre ces arbres, un sentier traçait des méandres avant de déboucher en pleins champs, selon toute apparence, le même sentier que la veille. Le vieux se trouva bientôt dans les terres labourées, exactement à la même place que le jour précédent. Il apercevait bien le pigeonnier pointé vers le ciel, mais pas la grange.

    – Non, ce n’est pas l’endroit qu’il faut, ce doit être par conséquent un peu plus loin ; je dois évidemment pousser du côté de la grange.

    Il rebroussa chemin, enfila un autre sentier et découvrit la grange, mais à présent, pas de pigeonnier ! De nouveau il changea de direction pour se rapprocher du pigeonnier en question, mais alors la grange se dérobait à son regard. Comme par un fait exprès, une pluie fine commença à perler sur les guérets. Une fois de plus, le bonhomme fila à toutes jambes vers la grange... et perdit de vue le pigeonnier. Revenait-il de l’autre côté, la grange disparaissait.

    – Ah ! maudit Satan, puisses-tu crever avant de voir ta progéniture !

    La pluie tombait maintenant à pleins seaux.

    Ôtant alors ses bottes, grand-père les enveloppa dans son mouchoir pour éviter qu’elles ne se déformassent sous l’effet de l’humidité et galopa de si belle façon qu’on aurait pu le croire mué en la haquenée de quelque grand prince. Trempé jusqu’aux os, il se faufila dans notre cabane, se glissa derechef sous sa peau de mouton, grommelant on ne sait quoi entre les dents et gratifiant le diable d’épithètes à ce point énormes que de ma naissance je n’en avais point entendu de pareilles. Je confesse que j’aurais probablement rougi s’il avait fait grand jour.

    Dès que j’ouvris les yeux le lendemain, j’aperçu grand-père circulant entre les plates-bandes comme si de rien n’était et couvrant de branchages ses pastèques. A déjeuner, le bonhomme reprit sa loquacité habituelle et pour effrayer mon plus jeune frère, se mit à le menacer de le troquer, lui, au lieu des melons, contre des poules. Après ce repas, il se tailla un sifflet dans un rameau et s’amusa à en jouer quelques airs, puis il nous donna pour nous divertir un melon à triple spire, absolument pareil à un serpent ; un melon turc, disait le vieux. De nos jours, je n’en vois nulle part de cette espèce ; il est vrai qu’il faisait venir de très loin la semence de cette variété.

    Vers le soir, quand la nuit tomba, grand-père s’en alla avec sa pioche défoncer le terrain pour une nouvelle plate-bande, destinée aux citrouilles tardives. En passant près de l’endroit ensorcelé, il ne put s’empêcher de grommeler entre les dents : « Maudit endroit ! », se plaça juste au centre, là où il n’avait pu danser l’avant-veille, et y donna un furieux coup de pioche. A l’instant même, il se retrouva dans le même champ qu’auparavant, avec la perche du pigeonnier dressée vers le ciel, d’un coté, et de l’autre la grange.

    – Eh bien ! c’est heureux que j’aie eu l’idée d’emporter une pioche. Voici maintenant le sentier, et voilà plus loin la tombe, et gisant sur le tertre, la branche que j’y avais fichée ; eh oui, et le petit cierge s’est allumé ! Le tout maintenant est d’éviter les bévues.

    Il se porta rapidement en avant à pas de loup, la pioche brandie à bout de bras, comme s’il se préparait à en régaler un verrat égaré dans ses plantations, et s’arrêta devant la tombe. Le cierge s’éteignit ; il y avait sur le tertre une pierre enfouie sous de hautes herbes.

    « Cette pierre est à enlever », se dit grand-père, et il se mit en devoir de creuser une fosse tout autour.

    La damnée roche était de taille ; cependant il réussit en s’appuyant solidement des pieds sur le sol à la décoller de terre.

    – Badaboum ! fit la pierre en roulant dans une combe.

    – Tu n’as que ce que tu mérites, dit grand-père, maintenant ça va marcher rondement.

    Sur ce, il s’accorda un instant de relâche, tira de sa poche un cornet, versa du tabac dans sa paume et déjà il levait la prise vers ses narines lorsque...

    Atchoum !...

    Quelqu'un éternua juste au-dessus de sa tête, avec une telle violence que des troncs d’arbres fléchirent aux alentours et que la figure du bonhomme fut éclaboussée de tabac.

    – Tu devrais au moins te tourner de côté quand l’envie te prend d’éternuer, dit grand-père en s’essuyant les yeux.

    Mais il eut beau regarder derrière lui, il était seul.

    – Eh bien ! le diable n’aime pas le tabac, à ce que je vois, dit-il en fourrant le cornet dans son sein, après quoi il s’arma de la pioche. Quel idiot quand même ! car le nez de son aïeul ni de son père n’en a jamais humé d’aussi bon.

    Il se mit à creuser et, comme la terre était molle, l’outil s’enfonçait de lui-même ; soudain, il tinta contre un objet dur et quand le vieux eut déblayé tout autour, il aperçut une marmite.

    – Aha ! mon chéri, c’est donc là que tu es ? s’écria le grand-père, en passant par-dessus le bout de sa pioche.

    – Aha ! mon chéri, c’est donc là que tu es ? piailla un bec d’oiseau qui s’escrimait sur le couvercle.

    – Aha ! mon chéri, c’est donc là que tu es ? bêla un tête de mouton perchée au haut d arbre.

    – Aha ! mon chéri, c’est donc là que tu es ? grogna un ours dont la gueule venait de surgir derrière un gros tronc.

    Grand-père frissonna de la tête aux pieds.

    – Mais c’est dangereux de parler ici ! dit-il entre les dents.

    – Mais c’est dangereux de parler ici ! piailla le bec d’oiseau.

    – Mais c’est dangereux de parler ici ! bêla cette tête de mouton.

    – Mais c’est dangereux de parler ici ! grogna l’ours.

    – Hum ! fit grand-père, effrayé du son de sa propre voix.

    – Hum ! piailla le bec d’oiseau.

    – Hum ! bêla la tête de mouton.

    – Hum ! grogna l’ours.

    Le vieillard tourna les talons. Seigneur Dieu, quelle nuit ! pas une étoile, et de lune encore moins ! Tout autour, rien que des précipices ; juste à ses pieds, une pente à pic et sans fond. Au-dessus de sa tête, s’érigeait de biais une montagne qui paraissait à deux doigts de s’écrouler sur lui et il eut l’impression que derrière cette masse une gueule immonde clignait de l’oeil... brrr ! avec un nez énorme comme un soufflet de forge, et des narines telles, que dans chacune on aurait pu sans peine entonner un seau d’eau ; des lèvres, ma parole, semblables à des embauchoirs de bottes, des yeux rouges saillant hors des orbites et, par-dessus le marché, ce monstre tirait la langue et faisait des grimaces.

    – Diable soit de toi ! dit grand-père, abandonnant la marmite, tiens, voilà ton trésor !... Ah ! cette ignoble gueule !

    Déjà il allait prendre ses jambes à son cou, mais il jeta un regard en arrière et découvrit que toutes choses avaient repris leur état normal.

    – Ce sont tout bêtement les puissances infernales qui cherchent à m’épouvanter !

    Il s’attela de plus belle à la marmite, mais Dieu, comme elle était pesante ! que faire ?... Il n'allait quand même pas la laisser là ! Alors, il banda toutes ses forces et crocha dedans à deux mains.

    – Or çà ! un bon coup de collier, puis un autre !... Allons-y encore, un, deux, trois !

    La marmite était complètement dégagée.

    – Ouf ! maintenant une prise ne serait pas pour me déplaire...

    Il sortit son cornet, mais avant de se verser du tabac, il prit soin de regarder de tous côtés pour se rendre compte s’il n'y avait point par là quelque intrus. Il lui sembla être seul, néanmoins il crut voir qu’une grosse souche s’enflait, se gonflait, qu’il lui poussait des oreilles, que ses yeux rouges s'écarquillaient, ses narines se dilataient, son nez se plissait, comme si la souche était prise d’une mortelle envie d’éternuer.

    « Eh bien ! non, je ne priserai pas, songea grand-père en rentrant son cornet, Satan m’enverrait encore tout le tabac dans les yeux... »

    Il s’empara de la marmite et détala à perdre haleine, ce qui ne l’empêcha pas de sentir que quelqu’un, lancé à ses trousses, lui chatouillait les talons à coups de houssine. Il se contentait de hurler : « Aïe ! aïe ! » et jouait sans cesse des jambes tant qu’il pouvait ; ce fut seulement à la hauteur du clos du pope qu'il s’arrêta un instant pour souffler.

    « Qu’est donc devenu grand-père ? » demandions-nous après l’avoir attendu trois bonnes heures. Notre mère était déjà arrivée de la ferme depuis longtemps, nous apportant un chaudron de beignets brûlants. Mais toujours pas de grand-père ! Nous nous assîmes pour souper sans lui. Après le repas, la mère échauda le chaudron et chercha des yeux un endroit où elle pourrait bien vider l’eau de vaisselle, mais partout autour d’elle il n’y avait que des plates-bandes cultivées. Soudain elle aperçut une tine qui s’en venait tout droit sur elle. Il commençait déjà à faire sombre ; probablement, l’un des gamins se dissimulait, histoire de rire, derrière cet ustensile dont il guidait la marche.

    « Cette tine tombe à propos, se dit-elle, je vais y vider mon chaudron », et vlan ! elle y flanqua l’eau bouillante.

    – Aïe ! hurla une voix de basse-taille.

    Et grand-père parut à nos yeux ébahis. Qui donc aurait pu le deviner ? Tous, je vous jure, nous croyions voir ramper vers nous une grande tine. Je l'avoue, bien que ce fût peu charitable de notre part, nous trouvâmes fort drôle la caboche de grand-père, ruisselante d’eau de vaisselle et toute pavoisée d'écorces de pastèques et de melons.

    – Voyez donc cette femelle du diable, dit le vieux, en s'essuyant du pan de son caftan, elle m’a ébouillanté comme un cochon à la veille de Noël. Mais à présent, les mioches, vous aurez de quoi vous payer des craquelins, et vous vous pavanerez, fils de chiens, en surcots de drap d'or. Regardez voir, non mais regardez voir un peu ce que je vous rapporte...

    Là-dessus, il souleva le couvercle de la marmite.

    Eh bien ! à votre idée, que pensez-vous qu’elle contînt ?... Ma foi, direz-vous, après avoir bien réfléchi, de... hein ?... de l’or, n’est-ce pas ? Voilà justement le plus joli, ce n’était pas de l’or : des ordures, de la saloperie... je rougirais de dire ce que c’était. Grand-père cracha, lança la marmite à tous les diables et alla se rincer les mains.

    À dater de ce jour, il nous adjura de ne jamais ajouter foi au démon :

    – Et ne vous avisez pas d’avoir confiance en lui, nous répétait-il souvent, car le moindre mot qui lui sort de la bouche, à cet ennemi du Seigneur Christ, c’est un gros mensonge ; il n’y a pas en lui pour un liard de vérité, le fils de chien !

    Et dès qu’il arrivait au vieillard d’entendre quelque bruit ou mouvement suspect, il disait :

    – Allons-y, les gars, faisons un signe de croix ; comme ça, voilà comme il faut le traiter ; signons-nous encore, et pour de bon !

    Et nos signes de croix de se multiplier. Quant à ce lieu maudit où l’on ne pouvait danser, il l’entoura d’une haie et il nous y faisait jeter ce qui ne servait plus à rien, outre toutes les mauvaises herbes et saletés que nous ramassions en préparant les plates-bandes.

    Voilà de quelle manière les puissances impures se jouent des humains. Je connais parfaitement ce bout de terrain ; quelque temps après, les Cosaques du voisinage l’affermèrent pour y faire pousser des pastèques et des melons. La terre y est de première qualité, et donne toujours une récolte merveilleuse. Mais cet endroit ensorcelé n’a jamais produit rien qui vaille. On a beau l'ensemencer comme il se doit, il y pousse des choses dont il est absolument impossible de définir l'espèce ; les pastèques n’y ont pas figure de pastèques, les concombres n'y ressemblent pas à d'honnêtes concombres, les citrouilles y sont tout ce qu’on veut, sauf des citrouilles. Bref, le diable seul serait à même de dire ce que c’est.

    FIN






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