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VIP-Blog de happy-halloween
  • 137 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 08/10/2007 00:27
    Modifié : 14/12/2023 03:49

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    Conte : La sorcière aux pépins

    31/10/2007 03:24



    La sorcière aux pépins

    Accoudé à la fenêtre, j’admirai  les magnifiques citrouilles dans le potager. Coquettes, elles étalaient leur robe orangée, sous le clair de lune.

    Soudain, j’entendis un bruit épouvantable...

    Les histoires d’halloween qui était proche avaient mis le feu à mon imagination. Je fus saisi d’effroi. Mais la curiosité l’emporta sur mes craintes. Je sortis au jardin, ma lampe de poche à la main.

    Et c’est là que je la vis… Une mignonne sorcière avait atterri au milieu des cucurbitacées ! Le chapeau de travers, étendue de tout son long, elle me considérait avec inquiétude :

    - Heu ! Désolée. Sois sans crainte, je vais réparer mes bêtises !

    Sans attendre de réponse, elle se redressa et entreprit de caresser chaque citrouille abimée par sa chute. Et, sous ses doigts de magicienne, ces dernières récupérèrent leur dignité de marquises enjuponnées.

    Devant mon expression ahurie, la petite sorcière m’expliqua :

    - Je crois que j’allais un peu trop vite sur mon balai ! Je suis partie, ce matin, pour le sabbat des sorcières. Mais, selon mon habitude, j’ai flânée. Bien obligée ensuite de voler à toute vitesse pour rattraper le temps perdu !

    Cette sorcière ne semblait pas bien méchante. Je retrouvai l’usage de la parole  :

    - Ainsi les sorcières existent pour de...

    Elle m’interrompit par une exclamation :

    - Nom d’une sorcière ! J’ai perdu mes Graines de Vie, dans ma chute… Au lieu de bavarder, aide-moi à les ramasser !

    J’éclairai de mon mieux le sol de ma lampe.

    - Les voilà ! S’exclama-t-elle, joyeuse.

    J’aperçus alors quelques pépins ratatinés et insignifiants. J’étais déçu et le montrai.

    - Ne prends pas cet air méprisant… Il y a là-dedans toute la magie du monde !

    Elle les ramassa et souffla doucement dessus. Aussitôt, l’un d’entre eux se mit à germer, à grandir, grandir. Un arbre immense se balançait, majestueux, sous nos yeux.

    La petite magicienne souffla encore et encore. La brise se leva. J’aperçus alors la mer et ses vagues argentées. Le ciel s’embrasa d’un coup et l’aurore fut là. Les oiseaux tournoyèrent au-dessus de nos têtes pour célébrer la naissance du jour. Je retins mon souffle, ébloui. Que c’était beau !

    Dès que ma drôle de visiteuse cessa de souffler, la nuit nous enveloppa de son manteau étoilé.

    - Tu as bien de la chance de posséder toute cette magie ! Murmurai-je émerveillé.

    Elle rit aux éclats.

    - Cette magie, tu la possèdes toi aussi. Ce n’est pas compliqué : Il te suffit de regarder autour de toi… et de ramasser les instants de la vie !

    Elle mit les graines dans un petit sac en cuir et en serra le cordon.

    - Bon ! Je crois qu’il est temps que je parte sinon je vais rater le sabbat !  Merci pour ton aide et peut-être à bientôt...

    Quand elle prit son envol, je m’aperçus qu’elle n’était pas venue seule : un corbeau et un chat noirs l’accompagnaient. Tout le temps de notre conversation, ils s’étaient discrètement tenus dans le noir.

    Pas de doute, je venais de faire la connaissance d’une vraie sorcière, comme dans les histoires ! Je n’avais pas rêvé.

    FIN

     

     








    Le lièvre d'argent

    02/11/2007 23:08

    Le lièvre d'argent


    Le lièvre d'argent

     

    Il y'a longtemps, un puissant roi vivait sur les côtes de Cornouaille. Sa femme était morte jeune, et il lui restait un fils unique et trois filles très belles. Au bout d'un certain temps, sa peine et sa douleur s'apaisèrent et il aurait vécu heureux et en paix si, dans la montagne voisine, n'étaient apparus trois géants.

    Personne ne savait d'où ils venaient, mais ils étaient horribles et tout le pays tremblait devant eux. Et pour cause! Ils s'emparaient de tout ce qu'ils voyaient. Ils emportaient dans leur montagne vaches, chevaux, moutons, chèvres, charrettes et même quelquefois des gens.

    Le roi ne trouva rien de mieux, pour se protéger d'eux, que de faire élever de puissantes murailles autour de son château et de poster des gardes dans tout le jardin. Ses filles n'avaient pas le droit de s'aventurer hors du château, afin de ne pas risquer de rencontrer ces géants. Elles n'avaient le droit de se promener que dans le jardin.

    Quant au fils, accompagné d'une escorte armée, il allait de temps à autre à la chasse dans la montagne. En vérité, ils menaient tous là une vie bien monotone, sans joie véritable, marquée uniquement par la peur et l'angoisse. Cela allait donc mal et cela empira encore. Un jour que le jeune seigneur revenait de chasse au château, il fut accueilli par des pleurs et des lamentations.

     

    - Mon cher fils, se plaignit le seigneur, ta soeur aînée a disparu. Ses soeurs l'ont soudain perdue de vue dans le jardin, comme si la terre l'avait engloutie. Les géants l'ont sans doute emportée par quelque sortilège.

    Le maître de ces lieux, malgré sa douleur, ne perdit pas la tête et fit doubler la garde du château et du jardin. Mais cela ne servit guère car, le mois suivant, la soeur cadette disparut à son tour. Comme elle passait la porte, elle disparut soudain aux regards de tous, comme si la terre l'avait engloutie.

    De désespoir, le puissant seigneur breton maigrit et s'affaiblit de jour en jour. La plus jeune des soeurs ne s'aventurait même plus sur les marches de l'escalier du château. Elle ne sortait pas de sa chambre où on la surveillait à chaque pas. Pourtant, un mois plus tard, des pleurs et des plaintes résonnèrent à nouveau dans le château. Une nuit, la jeune fille disparut de sa chambre, comme si le vent l'avait emportée.

    Son malheureux père en mourut de chagrin et le fils unique, Malo, ne mit plus un pied hors du château, se contentant d'y pleurer son père et ses soeurs. Au bout d'un certain temps, quand la solitude lui pesa, il partit à la chasse pour dissiper sa tristesse. Il marcha, marcha dans la montagne, il traversa des halliers, sans jamais rencontrer un animal ni un oiseau. Une fois seulement, il aperçut un lièvre dont la fourrure scintillait comme de l'argent.

    - Eh! Ce serait dommage de tirer sur un lièvre aussi beau. Mieux vaudrait l'attraper et l'emporter au château pour le lâcher dans le jardin.

    Le lièvre, comme s'il avait compris que le chasseur ne voulait pas l'abattre, le regarda en face sans bouger ni agiter les oreilles. Malo leva le bras qui tenait son filet. Il le brandit au-dessus du lièvre qui, d'un seul coup reprit vie, bondit, et s'enfuit pour s'arrêter un peu plus loin, semblant attendre.

    Le lièvre se joua ainsi longtemps du jeune chasseur. Finalement, Malo en colère épaula son fusil et tira sur le lièvre d'argent. Mais celui-ci ne sembla pas atteint par les balles.

    - Eh! Tu es le pire brigand que je connaisse! s'exclama le jeune homme furieux. Tu possèdes sans doute quelque pouvoir magique pour échapper ainsi à mon arme. Où me conduis-tu ?

    - Je ne t'ai conduit nulle part ailleurs qu'auprès de ta soeur aînée, déclara tout à coup le lièvre avec une voix humaine. Derrière ce buisson, tu trouveras le château où elle vit.

    Sans perdre plus de temps à l'écouter, Malo courut vers sa soeur, oubliant sa rencontre avec l'étrange animal et la chasse elle-même. Il arriva devant une vieille forteresse, entourée d'énormes murailles. Il frappa à la porte derrière laquelle il entendit la voix de sa soeur bien-aimée.

    - Qui est-ce ?
    - Ton frère, Malo. J'ai fini par te retrouver, ma petite soeur !
    Eperdue de joie, elle lui ouvrit et le serra dans ses bras. Puis elle soupira :
    - Mon petit frère, j'ai peur pour toi. Mon mari va rentrer dans peu de temps et qui sait ce qu'il te fera ? Il n'est pas vraiment méchant, mais c'est un ogre sauvage. Il est capable de faire un repas avec six boeufs rôtis, et je ne sais jamais ce qui peut lui passer par la tête !

    Malo se sentit effrayé, mais il n'en laissa rien paraître.
    - Allons, il ne me mangera pas, plaisanta-t-il. Cache-moi quelque part, que je puisse voir comment tu vis ici. Et au matin, je m'en irai.

    La soeur aînée cacha donc son frère dans un coin, derrière une rangée de gros tonneaux. Là-dessus, le géant ouvrit la porte et entra avec six boeufs. Il cria de loin :
    - Femme, j'ai apporté notre dîner !
    Il s'installa à table. Bien que taillé dans les troncs épais de plusieurs chênes robustes, son banc ploya sous son poids.
    - J'ai soif, donne-moi donc un peu de vin, gronda-t-il.

    La jeune femme prit un récipient d'argent, l'emplit de vin et le posa devant son époux. Le géant se désaltéra mais soudain, il s'écria :
    - Pouah! Ce vin empeste l'homme. Dis-moi qui tu as caché là. Je veux le voir, sinon cela ira mal pour toi!
    L'épouse du géant prit peur.
    - Ah! Ah! Tu es donc là! s'écria le garçon.

    Mais il eut tort de se réjouir trop vite, car le lièvre l'entraîna jusqu'au soir par monts et par vaux, à travers les broussailles et les taillis. A la tombée du jour, Malo soupira :
    - Je vais passer la nuit ici, dans la montagne, et je continuerai demain.
    - Pourquoi passerais-tu la nuit dans la montagne, alors que derrière ce buisson se trouve le château de ta soeur cadette ? proclama le lièvre à voix humaine.

    Et tout se passa comme la veille. Le jeune homme arriva devant une vieille forteresse. Il frappa à la porte et, quand sa soeur reconnut sa voix, elle fut éperdue de joie. Elle l'embrassa, le caressa et soupira ensuite, comme sa soeur aînée.

    - Mon petit frère, j'ai peur pour toi. Mon mari va rentrer et qui sait s'il ne te fera pas de mal ? II n'est pas vraiment méchant, mais c'est un géant puissant qui est capable de faire son repas d'une douzaine de boeufs, et je ne sais pas ce qui peut lui passer par la tête.

    La soeur cadette cacha aussi son frère dans un coin, derrière une rangée de tonneaux, mais en vain! Quand le géant but son vin dans le récipient d'argent, il s'écria :
    - Femme, ce vin empeste l'homme! Dis-moi qui tu caches ou cela ira mal!

    Lorsque le géant apprit que le frère de sa femme lui avait rendu visite, il se calma et accueillit son beau-frère aimablement, bien que celui-ci trem-blât de tous ses membres. Quand il entendit que Malo poursuivait le lièvre d'argent depuis bientôt deux jours, il éclata de rire.

    - Cesse de poursuivre ce lièvre. Mieux vaut demeurer auprès de ta soeur, dit-il.
    - Sache, cher beau-frère, que je le poursuis moi-même depuis sept cents ans et que je n'ai pas encore réussi à l'attraper.
    Mais, encore une fois, Malo ne se laissa pas convaincre.
    - Peut-être que demain, la chance me sourira, répondit-il.

     L'ogre détacha du mur un grand bec d'oiseau.
    - Lorsque tu ne pourras plus faire autrement, beau-frère, sache que je viendrai à ton aide lorsque tu m'appelleras. Siffle dans ce bec d'oiseau et, où que je sois de par le monde, je me retrouverai à tes côtés.
    Le jeune homme le remercia. Il se reposa puis, au matin, il prit congé de sa soeur et de son beau-frère.

    Après une longue marche et une longue errance, Malo ne fut pas étonné de voir que le lièvre l'avait cette fois conduit chez sa plus jeune soeur. Elle se réjouit, comme les deux autres de le revoir, et son époux l'accueillit à bras ouverts. Mais quand Malo lui raconta qu'un lièvre d'argent l'avait conduit jusqu'ici après trois jours de poursuite, l'ogre sursauta si fort que les remparts de la vieille forteresse en tremblèrent.

    - Sache, cher beau-frère, que je poursuis ce lièvre depuis mille ans sans avoir réussi à le rattraper. Il me semble toujours que je vais l'atteindre, mais il disparaît à mes yeux en fumée. En vérité, je ne l'ai pas vu depuis bien long-temps, et je pensais qu'il avait définitivement disparu. Ne te soucie donc pas de lui. Reste auprès de ta soeur qui se réjouit de ta présence. Rien ne te manquera ici.

    - Ce serait avec grand plaisir, mais je veux encore tenter demain de l'attraper, répondit Malo. Alors, son beau-frère lui donna une boucle d'or et lui promit de lui venir en aide quand il la serrerait au creux de sa main.

    Au matin, le coeur lourd, Malo prit congé de sa famille et repartit à la recherche du lièvre d'argent. Il l'aperçut, non loin de là, sous un buisson, qui semblait l'attendre. A nouveau, le lièvre l'entraîna à travers fourrés et halliers jusqu'à ce qu'ils atteignissent la mer immense.

    - Enfin, je vais pouvoir t'attraper! se réjouit le chasseur, mais en vain!
    Le lièvre bondit de la falaise dans la mer et courut à la surface comme sur la terre ferme, laissant derrière lui un sillage que Malo suivit des yeux tant qu'il le put.

    Le malheureux jeune homme chercha désespérément une barque, mais le rivage était désert. Enfin, entre deux falaises, il aperçut une petite maison de pierre. Il y entra et là, assis derrière le volet, il trouva un vieux cordonnier.

    - Bonjour, grand-père, l'interpella Malo. Dis-moi, je te prie, si tu n'as pas vu, il y a un instant seulement, passer un lièvre d'argent? Il m'a échappé et s'est enfui sur la mer comme s'il s'agissait de la terre ferme, en laissant derrière lui un sillage. Enfin, il a disparu, comme une sorte de brouillard.

    - Je n'ai rien vu, répondit l'homme.
    - Je le poursuis depuis trois jours dans les fourrés et les halliers, et je ne sais pas ce que je donnerais pour savoir où il est à présent, soupira Malo.

    - Puisque c'est ainsi, je vais te donner un conseil, jeune seigneur. Tu risques de passer ta vie à poursuivre ce lièvre d'argent sans jamais réussir à l'attraper, car il ne s'agit pas vraiment d'un lièvre, mais de la fille ensorcelée du roi de Perse. Quant à moi, je suis son bottier. Chaque jour, je lui fabrique deux paires de bottes d'argent et les lui porte dans son palais.

    - Grand-père, je t'offrirai tout ce que tu voudras si tu m'emmènes avec toi, supplia Malo.
    - Je n'ai besoin de rien, mais tu t'attaques à une chose bien difficile, jeu-ne seigneur, répondit le bottier. Beaucoup de jeunes gens ont déjà perdu la vie en voulant délivrer la princesse. Quant à moi, je n'ai pas le droit d'aider quiconque à parvenir jusqu'au château, sinon je risque d'être pendu.

    Malo n'écoutait déjà plus. Tout ce qu'il avait retenu, c'était que le bot-tier allait bientôt se rendre au château, et il ne cessa de le supplier de l'em-mener avec lui. Il jura de bien se cacher, lorsqu'il serait dans la forteresse et il promit qu'au cas où on le découvrirait tout de même, il ne dirait pas qui l'avait aidé à entrer, même s'il devait en perdre la vie. Bon gré, mal gré, le bottier finit par se laisser convaincre. II donna au jeune homme une cape qui le rendit instantanément invisible. Puis il se cacha lui-même sous un semblable vêtement. Il prit Malo sur son dos et l'emporta dans les airs. Ils volèrent ainsi comme le vent au-dessus de la mer immense et se dirigèrent tout droit vers le château du roi de Perse.

    - Et maintenant, attention, jeune seigneur! chuchota le bottier à Malo.
    - Marche derrière moi silencieusement si tu ne veux pas être découvert! Tant que tu portes cette cape sur tes épaules, tu demeures invisible, mais on pourrait tout de même t'entendre.

    Le jeune chasseur invisible erra silencieusement dans le château. Il y vit beaucoup de trésors et de pierres précieuses à chaque pas, mais pas le moindre être humain. Le soir seulement, apparurent des quantités de serviteurs et de courtisans jeunes et vieux. Dieu seul sait d'où ils venaient.

    A la tombée de la nuit, la princesse surgit de la mer et, sur-le-champ, tout se mit à briller dans le château, comme si l'étoile du soir était apparue dans le ciel. Mais le visage de la princesse ne montrait que tristesse, et des larmes brillaient dans ses yeux, pareilles à des pierres précieuses.

    - Hier, j'ai vu mon bien-aimé pour la dernière fois, se plaignit-elle à sa vieille nourrice. Et je l'ai cherché en vain aujourd'hui.
    La vieille femme la réconforta comme elle le pouvait.
    - Ne te tourmente pas, jeune maîtresse, tu le reverras sans doute. Pour l'instant, tu ferais mieux de manger quelque chose et de te reposer. Tu as beaucoup couru de par le monde et tu es sans doute fatiguée.

    Alors, la princesse se résigna à grignoter quelques mets choisis dans des plats de vermeil et Malo, en la regardant faire, se rappela qu'il avait faim. Quand tout fut calme et qu'il fut seul avec la princesse, il se décida à parler pour lui reprocher doucement :
    - Belle princesse, tu t'es désaltérée et rassasiée, alors que la faim me tourmente.
    La princesse faillit tomber d'étonnement et de peur.
    - Qui es-tu ? D'où viens-tu ? demanda-t-elle. Je ne vois personne ici!

    Malo ôta la grande cape qui l'enveloppait. Alors, il n'y eut plus face à face qu'un jeune et charmant chasseur et une belle princesse qui, par bonheur, se plurent.
    Au matin, la princesse se présenta devant le roi.
    - Mon bon père, tu sais que je dois partir courir dans les montagnes, mais dis-moi auparavant si je peux me marier, alors qu'il ne nous reste qu'une année de sortilège à supporter.
    - Tu peux et tu ne peux pas, soupira le vieux roi, car personne n'a pu encore demander ta main. Tous ont péri en chemin.

    Alors, la princesse persane conta à son père comment, jour après jour, un jeune chasseur l'avait poursuivie depuis les côtes de Cornouaille jusqu'ici et comment il l'avait retrouvée au-delà des mers.
    - Ma fille, j'accepterai un tel jeune homme pour gendre avec plaisir. Que l'élu de ton coeur vienne ici. Nous attendrons ensemble la fin du sortilège. Mais il n'aura pas le droit de faire un pas hors de l'enceinte du château, tandis que tu continueras ta course de par le monde sous l'apparence d'un lièvre. Je te le dis : ce sera dur pour vous deux. Ton époux se languira de toi.

    Malo accepta son sort, bien que cela ne fût pas facile. Il errait seul, tout le long du jour, dans le jardin. Il allait et venait dans le château et devait attendre que sa princesse revînt le soir, et se débarrassât de son apparence de lièvre d'argent pour redevenir une jeune et belle femme.

    Au bout d'un moment, le jeune homme connut tous les recoins du château et l'impatience commença à le ronger. Son coeur souffrait quand il songeait à sa femme, errant à travers Dieu sait quels fourrés, à la merci de tous les dangers. Tandis qu'il allait et venait ainsi avec impatience d'une pièce à l'autre, il lui sembla un jour entendre un drôle de bruit. Il visita toutes les pièces, regarda dans la cour, fouilla le jardin, mais rien. Pourtant, au fond du jardin, le bruit lui parut plus fort et plus distinct.

    Alors, il oublia ce que lui avait recommandé sa femme le soir de leurs noces :
    - Si tu demeures bien un an et un jour sans sortir du château ni du jardin, je ne me me transformerai plus jamais en lièvre et nous serons tous délivrés de ce sort. Par contre, si tu poses ne serait-ce qu'un pied hors des remparts, nous serons tous perdus.

    L'insouciant Malo voulut au moins savoir ce qu'il se passait derrière la face de la muraille. Il ouvrit donc le portail et vit que derrière, se tenait l'entrée d'un par souterrain. II entrouvrit la porte et aussitôt, il en jaillit un diable.

    - Je te remercie, jeune seigneur, de m'avoir délivré. J'avais peur que tu ne viennes pas. A partir de maintenant, ton épouse est la mienne. Porte-toi bien, moi, je vais la retrouver! ricana-t-il.
    - Eh! Attends un peu! hurla Malo plein d'effroi.
    - Est-ce ainsi que tu me remercies de t'avoir délivré? Laisse-moi au moins dire adieu à ma femme. Pour cela, accorde-moi un seul jour!
    - Comme tu voudras, admit le diable, je t'accorde un jour avec elle, mais souviens-toi que je viendrai la chercher demain à midi et que je l'emmènerai aussitôt.

    Là-dessus, le diable se mit à souffler et retourna en enfer. La mort dans l'âme, Malo retourna au château. Pour un peu, il se serait arraché les che-veux de désespoir. Le soir, lorsque sa femme le vit, elle comprit qu'il se passait quelque chose de grave. Elle pâlit, comme si tout son sang l'avait quittée.

    - Malo, mon époux, tu es sans doute sorti du jardin et tu as délivré le diable ? demanda-t-elle.
    - Pardonne-moi, ma chère femme, mais j'avais entendu un bruit, comme si les murailles allaient s'effondrer. Je ne me suis même pas rendu compte que je sortais du jardin. Je voulais seulement savoir ce qu'il se passait. Ne crains rien, je ne te donnerai pas à ce diable et je le renverrai dans les flammes de l'enfer.

    Le lendemain à midi, le diable apparut au château.
    - Où est la princesse persane ? demanda-t-il à Malo.
    - Elle est là, elle s'habille, répondit le jeune homme. Rends-toi sur le pré, devant le château, je te l'y conduirai.

    Le diable fit ce qu'il lui disait et, quelque temps après, Malo le rejoignait ainsi que la princesse. Il n'avait pas encore passé la porte du château que le diable tendait déjà les bras. Mais Malo était malin et souffla vite dans la corne de chasse que lui avait offerte son beau-frère. Alors, tous les animaux à cornes accoururent des quatre coins du monde et s'attaquèrent au diable. Ils le piquèrent et le malmenèrent si bien que le diable en trépignait de douleur. Il finit par déclarer : "Je reviendrai demain!" Et il disparut.

    Le jour suivant, quand le diable fit son apparition, Malo siffla dans le bec que lui avait donné son beau-frère et, à l'instant même, tous les oiseaux se précipitèrent sur le démon. Ils l'attaquèrent à coups de bec et faillirent bien lui crever les yeux. Ils l'auraient sans doute tué, s'il n'avait réussi à s'enfuir. Mais auparavant il répéta qu'il reviendrait le lendemain chercher la princesse.
    - Ce sera la dernière fois! lui lança Malo, ensuite, ne reparais plus devant moi, ou bien tu ne repartiras pas vivant!

    La troisième fois, le chasseur breton attendit le diable avec la boucle d'or de son beau-frère. Dès qu'il la serra dans sa main, tous les animaux à fourrure accoururent des quatre coins du monde. Ils attaquèrent le diable avec leurs crocs, leurs griffes et leurs défenses aiguisés. Le démon eut beau se défendre, ils ne le laissèrent pas s'enfuir tant qu'il n'eut pas signé de son sang vert la promesse qu'il ne ressortirait plus de l'enfer et laisserait désormais en paix la princesse persane.

    Alors, le diable fut abandonné à demi mort quelque part et tout redevint comme avant le sortilège. Inutile de raconter comment la joie éclata de partout à l'annonce de cette délivrance. Le roi de Perse invita la noblesse du monde entier à se joindre à un formidable banquet qui dura trois années, au cours desquelles tous se réjouirent et se régalèrent. Les soeurs de Malo vinrent aussi, accompagnées de leurs maris, tous les trois également délivrés de leur sortilège et redevenus de beaux jeunes princes. Tous remercièrent Malo, et vécurent ensuite dans un bonheur complet.

    Peut-être vivent-ils encore aujourd'hui, si la mort les a épargnés.

     

    FIN

     






    Conte : Le serpent blanc

    02/11/2007 23:09

    Conte : Le serpent blanc


    Le serpent blanc

    Il y a maintenant longtemps que vivait un roi dont la sagesse était fameuse et célébrée dans tout le pays. Il était au courant de tout et il n'y avait rien qui pût se faire à son insu. On eût dit que les nouvelles lui arrivaient à travers les airs et qu'il connaissait le secret de toutes les choses cachées. Mais il avait une bizarre habitude. Chaque jour, à midi, quand la table avait été bien débarrassée et quand il n'y avait plus personne autour de lui, le roi se faisait apporter une certaine terrine par un serviteur attaché à sa personne. La terrine était couverte et le serviteur lui-même ignorait ce qu'elle pouvait contenir. Car le roi attendait toujours d'être absolument seul pour la découvrir et en manger.

    Il y avait déjà pas mal de temps que durait la chose, quand, un jour, en remportant la terrine, le serviteur fut pris par la curiosité, et elle le tint si bien qu'il ne put résister. Il emporta la terrine dans sa chambre, ferma la porte à double tour et ôta le couvercle. Et que vit-il dedans ? Un serpent blanc. Rien qu'à le voir, il eut envie d'y goûter et ne put se retenir. Il en coupa un petit bout qu'il porta à sa bouche. Mais à peine sa langue y eut-elle touché, voilà qu'il entendit, à sa fenêtre, un étrange murmure de petites voies fines. Il s'approcha et prêta l'oreille, s'apercevant alors que c'étaient des moineaux qui faisaient la conversation et qui se racontaient toutes sortes d'histoires sur ce qu'ils avaient vu dans les champs et dans les bois. D'avoir goûté au serpent l'avait doué du pouvoir de comprendre le langage des oiseaux et des autres bêtes.

    Justement, ce jour là, il se fit que la reine s'aperçut de la disparition de sa plus belle bague, et que le soupçon se porta sur ce serviteur familier, qui avait des entrées partout. Le roi le fit appeler devant lui et lui dit, avec des paroles dures et menaçantes, que si le coupable n'était pas découvert et désigné avant le lendemain matin, ce serait lui qui répondrait du vol et serait jugé. Il eut beau protester de son innocence, cela ne changea rien et il se retira sans avoir rien obtenu de meilleur, ni même un simple renseignement. Tout angoissé, il descendit dans la cour, où il resta à se demander comment il pourrait bien faire pour s'en tirer. Il y avait là, sur le bord du ruisseau, un petit monde canards, qui paressaient et se reposaient, nettoyant et lissant leurs plumes du bec tout en bavardant paisiblement. Le serviteur s'arrêta à les écouter se raconter ce qu'ils avaient fait, où ils s'étaient promenés et dandinés ce matin-là, quelles bonnes choses ils avaient trouvées à manger, quand il entendit un se plaindre avec humeur qu'il avait quelque chose, qui lui pesait dans le jabot. " Figurez-vous que, dans ma hâte, j'ai avalé une bague sous la fenêtre de la reine. " Le serviteur ne fit ni une, ni deux : il l'attrapa par le col et le porta à la cuisine, où il dit au cuisinier :

    - " Celui-ci est bon à tuer : il est dodu à souhait !
    - Ca oui, dit le cuisinier, en le soupesant de sa main, en voilà un qui n'a pas plaint sa peine pour ce qui est de se gaver, et tu peux dire qu'il n'a que trop attendu pour se faire embrocher ! "

    Il lui coupa le cou sur l'heure, et quand on l'eut plumé et vidé, on retrouva la bague de la reine dans son gésier. Le serviteur n'eut alors aucune peine à démontrer son innocence au roi, qui lui promit, pour réparer l'injustice qu'il avait commise, de lui accorder la grâce qu'il demanderait, si haute que fût la dignité qu'il lui plairait d'occuper à la cour. Le serviteur refusa tout et demanda seulement un cheval et une bourse de voyage, car il avait envie de voir le monde et de s'y promener, un petit bout de temps. Sa requête ayant été satisfaite, il se mit en route et arriva un jour, près d'un étang, où il vit trois poissons qui s'étaient pris dans les roseaux et qui gigotaient désespérément pour retourner à l'eau. Bien qu'on prétende que les poissons soient muets, il entendit pourtant leurs gémissements pitoyables et comment ils se plaignaient d'avoir à mourir si misérablement. Parce qu'il était charitable de cœur, il descendit de cheval et libéra les trois prisonniers en les remettant à l'eau. Ils frétillèrent de joie, sortirent leurs têtes à la surface et crièrent : " Nous saurons nous en souvenir et nous te récompenserons de nous avoir sauvés. "

    Il remonta à cheval et poursuivit son chemin, et voilà qu'au bout d'un moment, il lui sembla entendre comme une voix, à ses pieds, dans le sable. Il prêta l'oreille et entendit un roi des fourmis qui se lamentait : " Si seulement les hommes avec leurs grosses têtes lourdaudes restaient loin de nous ! Voilà ce stupide cheval qui m'écrase sans pitié mes sujets sous ses sabots ferrés ! " Le cavalier détourna sa bête dans un autre chemin, et le roi des fourmis lui cria : " Nous nous en souviendrons et te le revaudrons ! "

    Le chemin qu'il avait pris le mena dans la forêt, où il vit un père corbeau et une mère corbeau, sur le bord de leur nid, en train de jeter dehors leurs petits : " Hors d'ici, bande de gloutons criaient-ils ; nous n'arrivons plus à vous rassasier, maudits pendards, et vous êtes bien assez grands pour vous nourrir tout seuls ! " Les malheureux petits gisaient sur le sol, en battant gauchement de leurs petites ailes, et ils se lamentaient : " Pauvres abandonnés que nous sommes, qu'allons-nous devenir ?Il faut que nous trouvions nous-mêmes notre nourriture, et nous ne savons pas voler ! Mourir de faim ici, c'est tout ce qui nous attend. " Alors le bon jeune homme mit pied à terre, tua son cheval d'un coup d'épée et le laissa aux jeunes corbeaux afin qu'ils s'en nourrissent. Ils sautillèrent auprès, mangèrent tout leur soûl et crièrent : " Nous nous en souviendrons et te le revaudrons ! "

    Maintenant, il n'avait plus que ses jambes pour voyager, et après une longue, longue marche, il arriva dans une grande ville. Les rues grouillaient de monde et le vacarme était grand, mais tout se tut pour écouter un cavalier qui faisait une annonce : la fille du roi cherchait un époux. Mais celui qui voulait la gagner devait accomplir une difficile épreuve, et s'il n'arrivait pas à la mener à bien, il y laissait sa vie. Nombreux étaient ceux qui l'avaient tenté déjà, mais tous avaient joué de leur vie pour Rien. Le jeune homme, lorsqu'il eut l'occasion de voir la princesse, fut si ébloui de sa beauté qu'il en oublia tout danger. Il se rendit devant le roi et s'offrit comme prétendant.

    Il fut aussitôt envoyé dehors et conduit au bord de la mer, dans laquelle on jeta au loin, sous ses yeux, un anneau d'or. Puis le roi lui ordonna de ramener cet anneau du fond de la mer. " Si tu reviens, sans le rapporter, ajouta le roi, tu seras rejeté à l'eau, jusqu'à ce que les vagues t'engloutissent ". Toute l'assistance s'affligea pour ce beau jeune homme, puis se retira, le laissant seul, sur le bord de la mer. Il se tenait debout sur le rivage, en se demandant comment il pourrait bien faire, quand tout soudain il aperçut trois poissons qui nageaient vers lui, et qui n'étaient autres que les poissons auxquels il avait sauvé la vie. Ils nageaient de front, et celui du milieu portait, dans sa gueule, un coquillage qu'il posa sur le sable aux pieds du jeune homme. Il ramassa le coquillage, l'ouvrit et trouva dedans la bague d'or, qu'il alla, tout heureux, rapporter au roi, n'attendant plus que sa récompense. Mais la fille du roi, dans son orgueil, quand elle sut qu'il n'était pas son égal par la naissance, le repoussa dédaigneusement et exigea qu'il subit une seconde épreuve. Elle descendit dans le jardin et répandit elle-même dix sacs de millet sur la pelouse. " Il faut que, demain matin, avant le lever du soleil, il ait tout ramassé, dit-elle, et qu'il n'y manque pas une seule graine. "

    Le jeune homme resta là, dans le parc, à se demander comment il pouvait venir à bout d'une pareille tâche ; mais il eut beau tourner et retourner le problème dans sa tête, il ne trouva rien de rien. Il se laissa tomber sur un banc et attendit là, bien tristement, le lever de cette aube, qui serait celle de la mort. Quand le jour se leva, éclairant de ses premiers rayons les gazons de la pelouse, il vit, bien rangés l'un à côté de l'autre, les dix sacs remplis à ras, auxquels il ne manquait pas le plus petit grain de millet. C'était le roi des fourmis qui était venu pendant la nuit, avec ses milliers et ses milliers d'ouvrières, et qui avait employé tout son monde, par reconnaissance, à lui ramasser diligemment le millet et à remplir ses sacs. La princesse descendit elle-même au jardin et vit avec stupéfaction que le jeune homme avait parfaitement accompli la tâche qui lui avait été imposée. Mais son cœur orgueilleux ne voulut pas se soumettre encore, et elle dit : " Même après avoir triomphé des deux épreuves, il ne deviendra pas mon époux avant de m'avoir rapporté une pomme de l'Arbre de Vie. "

    Le jeune homme n'avait aucune idée de l'endroit où se trouvait l'Arbre de Vie. Il partit néanmoins, bien décidé à marcher aussi loin et aussi longtemps que ses jambes le porteraient. Mais il n'avait aucun espoir de le trouver jamais. Il avait déjà cheminé à travers trois royaumes, quand, un soir, dans une forêt, il s'étendit, au pied d'un arbre, pour dormir. Un bruit se fit dans les branches et une pomme d'or lui tomba dans la main. Au même instant, trois corbeaux descendaient pour se poser sur ses genoux et ils lui disaient : " Nous sommes les trois corbeaux que tu as sauvés de l'inanition et de la mort ; devenus grands, nous avons appris que tu étais en quête de la pomme d'or, et c'est pourquoi nous avons volé, par-dessus les mers jusqu'au bout du monde, où croît l'Arbre de Vie, et nous t'y avons cueilli cette pomme. "

    Débordant de joie, le jeune homme prit le chemin du retour et rapporta la pomme d'or à la belle princesse, qui n'eut plus rien à dire. Ils partagèrent la pomme de Vie et la mangèrent ensemble ; et l'orgueil, dans son cœur, fut remplacé par le plus grand amour. Ils vécurent un bonheur parfait et atteignirent un très grand âge.

    FIN

    Les Frères Grimm






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