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Conte : L'enfant vendu au Diable
02/11/2007 23:32
L'enfant vendu au Diable
On raconte, à Bruz, qu’un batelier du village de Pierrefitte, dont la femme venait d’accoucher d’une fille, passa un pacte avec le diable. Il promit à Satan de lui livrer son enfant lorsqu’elle aurait sept ans, si, à cette époque, sa fortune était faite.
Le batelier et sa femme, qui avaient toujours été misérables, étonnèrent leurs voisins par le changement de vie qui s’opéra dans leur ménage du jour au lendemain. Ils vivaient maintenant comme des rentiers,avaient pris une domestique pour les servir, et achetaient des terres.
Les bonnes femmes du village remarquèrent, par exemple, une chose étrange chez la petite fille. Chaque fois que sa mère la laissait seule à la maison, elle la trouvait, en rentrant, blottie sous son berceau. Plus tard, quand quelqu’un entrait chez ses parents, elle allait bien vite se cacher au même endroit.
L’époque fatale arriva. La servante du batelier à laquelle on avait confié l’enfant s’absenta un instant seulement, et, à son retour, elle trouva la petite fille étranglée. Personne n’avait été vu dans la maison où rien, d’ailleurs, n’était dérangé.
Le père, en apprenant cet événement, se souvint du marché qu’il avait conclu avec le diable, et eut un tel chagrin de la perte de sa fille, qu’il en mourut.
A partir de ce jour, personne ne voulut habiter la maison du batelier, qui prit le nom de maison du diable. Elle ne tarda pas à tomber en ruines et, aujourd’hui, elle a disparu.
FIN
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Conte : Le Diable courtisant les filles
02/11/2007 23:34
Le Diable courtisant les filles
Lorsqu’on quitte le petit bourg de Derval, dans la Loire-Inférieure, pour venir vers Rennes, on descend une côte assez rapide qui porte le nom du Tertre rouge. Au versant de cette côte, à droite, est un petit village appelé la Robinais.
Or, il n’y a pas plus de cinquante ans, les filles de la Robinais aimaient trop la danse, il faut bien le reconnaître. Elles se réunissaient le dimanche soir, et souvent même plusieurs fois par semaine, tantôt chez l’une, tantôt chez l’autre, pour se divertir jusqu’à une heure assez avancée de la nuit.
Les gars non seulement du village, mais de tous les environs, venaient à ces réjouissances.
Un soir, on fut bien surpris de voir arriver un beau monsieur, qui demanda la permission de prendre part à la danse. Comme il avait fait sa demande bien poliment, on ne le refusa point et même bientôt ce fut à qui danserait avec lui, tant il était aimable.
À partir de ce jour, il assista à toutes les fêtes. On ne savait ni qui il était, ni d’où il venait ; mais il était si gai, si plein d’entrain qu’il avait su enjôler tout le monde.
Cependant les jeunesses qui dansaient avec lui, cessaient d’aimer le travail, ne songeaient qu’au plaisir et se faisaient belles pour plaire au monsieur.
Plusieurs d’entre elles quittèrent le pays et n’y revinrent jamais. Malgré cela l’étranger continuait à venir au village et se montrait surtout assidu près d’une fille du nom de Jeanne. Ils valsaient un soir ensemble, chez la femme Guérin, lorsque celle-ci, assise dans un coin avec sa garçaille sur les genoux, fit la remarque que, chaque fois que le couple s’avançait, l’enfant jetait des cris lamentables. Ce fait étrange l’étonna.
Elle avait entendu dire que, lorsque le diable s’approchait d’un innocent, c’est-à-dire d’une garçaille n’ayant pas l’âge de raison, le pauvre petit se mettait à pleurer. Elle examina donc attentivement les jambes du monsieur, car elle savait aussi que Satan peut s’enmorphoser (se métamorphoser) comme il veut, mais qu’il lui reste toujours un pied difforme.
Qu’on juge de son épouvante, lorsqu’elle vit au bout du pantalon du danseur un pied fourchu. Elle le fit remarquer à plusieurs jeunes gars qui, sans mot dire, sortirent aussitôt, montèrent à cheval et, s’en allèrent au galop chercher le curé de Fougeray, car celui de Derval était absent.
Le prêtre arriva heureusement quelques secondes avant minuit. Il était revêtu de l’étole et avait à la main le goupillon plein d’eau bénite. Il entra aussitôt, à la stupéfaction des danseuses, s’avança vers l’étranger qui tenait Jeanne par la main et l’aspergea d’eau bénite. Satan, car c’était lui, jeta un cri de rage et de souffrance, puis s’accula dans un coin.
— Comment voulez-vous que je le fasse disparaître ? dit le curé ; en vent, en pluie ou en fumée.
— Pas en pluie s’écria-t-on, j’serions noyés.
— Pas en vent non plus, ajouta la bonne femme chez laquelle on dansait, ma maison cherait.
— En fumée alors, répondit le prêtre. Et il aspergea d’eau bénite le diable qui disparut en fumée par la cheminée, en laissant une odeur de soufre derrière lui.
Trois tours de danse de plus, assure-t-on, et Jeanne était perdue.
Cette fille, qui est morte jeune, avait conservé sur le bras la marque de la griffe que le diable lui enfonça au moment où il fut aspergé par le curé de Fougeray.
FIN
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Conte : La Faux du diable
02/11/2007 23:35
La Faux du Diable
Au temps jadis, les bonnes gens de Hédé coupaient leur foin avec des ciseaux de tailleur, aussi n’avançaient-ils guère en besogne.
Le diable seul, qui venait de temps en temps par là chercher de grosses pierres pour la construction du Mont Saint-Michel, possédait un instrument qui coupait le foin d’une prairie dans un rien de temps. Mais il ne s’en servait que la nuit et refusait de le prêter.
Son outil tenait du prodige ! Il abattait le foin en andains, c’est-à-dire en lignes, ce qui permettait, aussitôt qu’il était sec, d’en faire des mulons.
Satan promit un jour à un mauvais sujet de ses amis de lui couper son foin la nuit suivante. Saint Michel en fut informé et alla piquer des dents de herse, qui sont en fer comme vous savez, dans la prée du particulier. Puis il se cacha dans le creux d’un vieux chêne en attendant la nuit. Le corps tout entier disparaissait dans l’arbre et la tête seule émergeait au milieu du feuillage.
Vers minuit, il entendit siffler derrière une haie et vit le diable se diriger vers la prairie. Arrivé à l’échalier, Satan s’arrêta, se mit à frapper avec un marteau sur le tranchant de son outil, qu’il emmancha ensuite au bout d’un grand bâton. Puis il l’aiguisa tout debout et, enfin, d’un geste régulier des bras, le fît manœuvrer au milieu du foin qui cheït tout autour de lui.
Lorsque l’instrument rencontra la première dent de herse, il s’ébrécha. Satan se mit à jurer comme un beau diable et continua son travail. À la seconde dent l’outil se brisa et le diable dit : « Bon v’là ma faux cassée ; il va falloir la porter à la forge. » Et il s’en alla, toujours en jurant, vers le bourg de Dingé.
Le lendemain saint Michel se rendit chez le maréchal et lui demanda si on lui avait apporté un outil à réparer.
— Oui, répondit le maréchal, et un outil comme je n’en ai jamais vu.
— Eh bien ! tu m’en fabriqueras un semblable, et je t’expliquerai ce qu’on peut en faire.
— Bien volontiers.
Saint Michel ne fit point comme le diable, il prêta sa faux, et apprit à tout le monde à s’en servir. Voilà comment l’usage de ce instrument est devenu familier.
En voyant des faux dans toutes les mains, Satan comprit que son secret avait été découvert, et il supposa tout de suite que saint Michel l’avait épié. Furieux, exaspéré, il alla lui proposer un duel.
— J’accepte, répondit l’Archange, mais à une condition, c’est que ce sera dans un four.
— Où tu voudras.
Et tous les deux s’en allèrent vers le prochain village.
Chemin faisant, saint Michel trouva une petite mailloche en bois qui sert aux bonnes femmes à écraser le chanvre et le lin avant de le brayer. Il la mit sous son bras et continua sa route.
Arrivés près du four, le diable prit par un bout le frigon, ou perche à enfourner le pain, et se glissa dans le four. Saint Michel l’y suivit, et, pendant que son compagnon tirait sur sa perche, beaucoup trop longue pour pouvoir entrer dans le four, il lui maillochait la tête à tour de bras.
Grâce ! grâce ! s’écria Satan, ou tu vas me tuer.
Je veux bien te faire grâce, mais à la condition que tu vas quitter le pays et que tu n’y reviendras plus.
Le marché fut conclu et, depuis cette époque, on n’a jamais revu le diable dans le canton de Hédé.
FIN
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