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VIP-Blog de happy-halloween
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  • Créé le : 08/10/2007 00:27
    Modifié : 14/12/2023 03:49

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    Conte : L'enterrement nocturne

    02/11/2007 23:20

    Conte : L'enterrement nocturne


    L'enterrement nocturne

    On peut encore voir, à l’heure actuelle, dans le cimetière de Saint-Martin, de Vitré, attenant à l’ancienne église paroissiale, une très vieille maison qui servait autrefois d’habitation au fossoyeur et à sa famille.

    Au moment où nous écrivons ces lignes (juillet 1897), on nous assure que ces bâtiments vont bientôt disparaître.

    Le fossoyeur de Saint-Martin avait une fille, couturière de son état, qui habillait les mariées de la campagne, assistait à leurs fiançailles et à leurs noces, de sorte qu’il lui arrivait souvent de revenir chez elle la nuit.

    Un soir qu’elle venait de rentrer dans la maison de son père, elle se mit à la fenêtre de sa chambre au moment où minuit sonnait à l’horloge du clocher de l’église. Soudain, un spectacle étrange s’offrit à sa vue : Elle vit sortir de l’église, passer sous sa fenêtre et traverser le cimetière, le cortège habituel et complet d’un enterrement.

    Bien que les prêtres fussent nombreux, pas le moindre bruit ne parvenait à ses oreilles ; on eut dit que leurs pieds effleuraient à peine l’herbe des tombes et ne touchaient pas le sable des allées.

    Derrière le cercueil marchait un homme, complètement nu, dont le visage, éclairé par la lune, exprimait la douleur la plus profonde.

    Le cortège se dirigea vers un point éloigné du cimetière et disparut derrière les arbres

    Cette vision impressionna vivement la jeune fille, qui ne cessa d’y penser jusqu’à la nuit suivante, où elle eut cependant le courage de revenir à sa fenêtre quand l’horloge sonna minuit.

    La même procession défila sous ses yeux. Son effroi fut plus grand encore que la veille, et aussitôt que les portes de l’église s’ouvrirent, elle fut entendre la première messe, et se rendit au confessionnal raconter ce qu’elle avait vu.

    Le prêtre, après avoir bien réfléchi, lui dit : « Le malheureux affligé que vous avez vu suivre le cercueil doit être un homme assassiné et enterré sans avoir eu de suaire pour lui couvrir le corps. C’est un linceul qu’il vient réclamer aux vivants, et c’est à vous qu’il s’adresse.

    « Il faut donc que vous portiez un drap à l’endroit où se dirige chaque nuit la procession, et vous soulagerez ainsi une pauvre âme en peine.

    « Mais retenez bien ceci : Vous ne devrez jamais révéler à âme qui vive ce que vous avez vu, car autrement votre drap vous serait rendu et le pauvre infortuné recommencerait à souffrir. Vous le verriez, chaque nuit, reparaître dans le cimetière. »

    La couturière se conforma aux prescriptions de son confesseur et la vision cessa.

    Deux années s’étaient écoulées, la jeune fille avait repris sa gaîté et oublié l’enterrement du cimetière de Saint-Martin.

    Or, un soir, elle alla filer dans une étable où gars et filles étaient là à raconter des histoires et à chanter des chansons.

    Quand ce fut son tour de causer, l’une des fileuses lui demanda : « Eh bien ! et toi, belle silencieuse, tu ne dis plus jamais rien. Ton sac est donc vide ? Il fut un temps cependant où tu n’étais pas de même : tu chantais aux noces toute la journée, et le soir tu racontais des contes à faire trembler jusque dans les moelles. »

    Piquée au vif, et sans prendre le temps de la réflexion, elle répondit : « Je sais une histoire plus terrifiante que toutes les vôtres et qui m’est arrivée à moi-même. » Elle raconta ce qui précède.

    De retour chez elle, les événements de la soirée lui revinrent à l’esprit, et seulement alors elle se rappela les recommandations de son confesseur. Elle regretta amèrement ce qu’elle avait fait et se mit à sa fenêtre pour s’assurer des conséquences de sa légèreté.

    Hélas ! au coup de minuit, la lugubre procession, qu’elle n’avait plus revue depuis deux ans, sortit de l’église, et l’homme nu, plus triste, plus affaissé que jamais, suivait le cortège.

    Le lendemain, l’infortunée couturière retrouva son drap à l’endroit où elle l’avait mis.

    Elle en éprouva un si profond chagrin qu’elle tomba malade, s’alita et mourut un an après.

    On assure à Vitré qu’elle fut ensevelie dans le drap qui avait servi, pendant deux ans, au revenant de Saint-Martin.

    FIN








    Conte : Le médecin de Fougeray

    02/11/2007 23:24

    Conte : Le médecin de Fougeray


    Le médecin de Fougeray

    C’était un bien drôle de petit homme que le père Langevin, tailleur et porteur de contraintes au Grand-Fougeray. On se souvient encore de lui à l’heure actuelle, bien qu’il soit mort depuis plus de trente ans.

    Il était gueux comme Job, laid à faire peur, borgne, bavard, railleur et chansonnier quand il en avait le temps. L’une de ses chansons lui valut un mois de prison, ce qui ne l’empêcha pas d’en faire d’autres.

    M. Delacoudre, vicaire de la commune, très sympathique, très considéré, ne détestait pas le petit tailleur à cause de son esprit et de ses vives reparties. Il aimait à le plaisanter quand il le rencontrait. Or, un jour qu’il passait devant la maison de l’ouvrier, il l’aperçut à sa fenêtre.

    — Tiens, dit-il, c’est ici la résidence d’un seigneur, car son singe est à la fenêtre.

    — Pardon, monsieur l’abbé, répondit Langevin, en saluant jusqu’à terre, vous vous trompez, c’est la demeure d’un meunier, car son âne est à la porte.

    — Ça, c’est touché, s’écria M. Delacoudre ; aussi voilà un franc pour aller boire à ma santé.

    Ce fut en chassant, que je rencontrai le porteur de contraintes, qui venait de parcourir toute une partie de la contrée et qui semblait harassé de fatigue. Je l’invitai à venir s’asseoir près de moi, sur un talus au pied d’un hêtre, et tirant une gourde de ma carnassière, je lui offris un verre de cognac. Ah ! alors, je devins son ami, et ce fut là, en pleine campagne, qu’il me dit le conte du Médecin de Fougeray.

    Je transcris ce conte tel que je l’écrivis sous sa dictée, laissant ainsi au bonhomme la responsabilité de ses appréciations sur le caractère des habitants du pays.

    Il commença ainsi :

    Il faut dire les choses telles qu’elles sont : Les habitants du Grand-Fougeray ne sont guère hospitaliers et n’aiment pas les fonctionnaires du gouvernement, encore moins les gens qu’ils appellent des hors-venus, c’est-à-dire les étrangers au pays qui viennent y résider. De tout temps il en a été ainsi.

    Jadis, un jeune homme qu’on ne connaissait nullement vint se fixer à Fougeray, comme médecin. C’était un grand garçon blond, avec un accent étranger, qui vivait très retiré et ne cherchait à faire aucune connaissance.

    Il avait loué, sur la place, une petite maison composée de deux pièces au rez-de-chaussée et de deux chambres au premier étage. En hiver, on ne le voyait presque jamais, mais on apercevait de la lumière le long des nuits dans sa chambre. En été, il restait assis à sa porte, sur un banc de bois, fumant dans une grande pipe allemande, et regardant les hirondelles planer autour du clocher de l’église. Ses yeux ne quittaient pas les oiseaux, qui semblaient évoquer en lui des souvenirs de son pays lointain.

    Si quelqu’un, par hasard, lui adressait la parole, il répondait à peine, et n’engageait jamais la conversation.

    Comment expliquer qu’il eût choisi une bourgade perdue au fond des terres, de préférence à un endroit passager ? C’est ce qu’on ignorait et ce que personne n’aurait osé lui demander.

    Il n’avait apporté avec lui aucune lettre de recommandation, et n’avait été présenté à personne. Un serviteur, aussi froid que son maitre, faisait le ménage, la cuisine, et soignait le cheval que le médecin avait cru devoir acheter pour faire ses courses.

    Hélas ! ses courses, il n’en faisait guère, car il n’était pas souvent appelé près des malades, Et cependant on le disait instruit et adroit.

    Il y avait aussi, à cette époque, à Fougeray, un vieux praticien qui n’avait que le titre de chirurgien et qui, néanmoins, exerçait la médecine. Il est vrai qu’il ne faisait que des saignées et n’ordonnait que des purgations. Et cela suffisait pour remettre sur pieds nombre de malades qui, soignés par des savants, eussent succombé. C’était lui qui prétendait que les animaux étaient moins bêtes que nous. « Voyez le chien, disait-il, quand il se sent malade, il cesse de manger et se couche. Si l’homme l’imitait, il pourrait se passer de médecin. »

    Le pauvre docteur mourait d’ennui et commençait à perdre courage, lorsqu’un soir, revenant fort tard de voir un ouvrier, qui avait eu la jambe broyée dans un éboulement de carrière, il traversa l’immense lande des Morelles aujourd’hui défrichée. Sur cette lande, qui se trouve dans la commune de Sainte-Anne-sur-Vilaine, il aperçut des milliers de petites lampes allumées, formant des groupes séparés les uns des autres. Il arrêta son cheval pour examiner plus attentivement ce spectacle étrange.

    Sans qu’il entendit le moindre bruit, un cavalier vint se ranger à côté de lui, et lui dit : — Voilà qui t’étonne, jeune homme, et si je t’explique ce que cela signifie, ta surprise sera plus grande encore.

    — Qui êtes-vous ?

    — Peu t’importe. Toutes ces lumières sont les âmes des habitants du pays, et ne sont visibles qu’à mes yeux et aux tiens.

    Elles sont disposées sur cette lande comme les bourgs et les villages le sont dans les paroisses qui nous entourent.

    Le nom des personnes est inscrit sur les lampes et le degré d’intensité de la lumière indique la force de vitalité de chacune d’elles.

    En outre, des indications font connaître le nombre d’années, de mois, de jours, d’heures qui leur reste à vivre.

    — Encore une fois, reprit le docteur, qui étes-vous ?

    — Je pourrais ne pas te répondre, car moi je ne te demande pas la raison qui t’a fait quitter ton pays ; et il attacha sur le jeune homme un regard perçant qui fit trembler celui-ci.

    — Enfin, puisque tu désires tant me connaître, je suis Satan, mais Satan bon diable qui, voyant ton désespoir, a eu pitié de toi, et vient t’offrir ses services.

    Lorsque tu connaîtras, par le moyen de mes lampes, la durée de la vie de tous les habitants de la contrée, tu feras promptement fortune. Songe donc, pouvoir affirmer à des malades au bord de la tombe, que tu réponds de leur existence, et laisser à ton confrère les pauvres diables dont les jours sont comptés. Tu n’auras de repos ni jour ni nuit.

    Tiens, regarde là-bas, là-bas, cette lumière qui tremblotte, c’est le cabaretier de la Bréharais qui est en train d’expirer. Soudain la lumière disparut dans l’espace, l’âme du vieillard avait quitté la terre.

    Une bande d’oiseaux de nuit s’éleva du milieu de la lande en poussant des cris lugubres.

    Il y avait des lampes qui brillaient d’un éclat superbe. Celles-là, c’étaient les âmes de la jeunesse, forte et vigoureuse, qui avait de longues années à vivre.

    Le jeune docteur dit à Satan : « Je cherche vainement ma lampe à côté de celles de mes voisins, et je ne l’aperçois pas. »

    — Non, tu ne peux la voir. Il n’est pas en mon pouvoir de te faire connaître la durée de ta vie. Je puis l’indiquer celle des autres, mais non la tienne.

    Ces lampes seront visibles pour toi toutes les nuits sur cette lande où tu pourras venir les consulter.

    — Et qu’exigez-vous en échange ? demanda le docteur.

    — Rien, ou presque rien. Tu n’auras, pour me satisfaire, qu’à noter, — mais très exactement, — les défauts et les vices de toutes les personnes que tu seras appelé à soigner.

    — C’est un triste métier que vous me faites faire, répondit le jeune homme.

    — Tu es libre de refuser.

    — Non, j’accepte, car il faut que je fasse fortune promptement.

    — Très bien ; mais remplis scrupuleusement tes engagements ou autrement il t’arriverait malheur.

    — Je ferai mon devoir.

    Lorsque le docteur eut rappelé à la vie des moribonds indigents, et refusé de donner ses soins à des personnes riches, on le considéra comme un grand savant. Il n’est pas de bassesses qu’on ne fit, près de lui, après l’avoir dédaigné si longtemps. Jusqu’à son valet qui fut l’objet d’attentions et de prévenances de la part des autorités du pays.

    Les cadeaux abondaient dans la maison du médecin qui, malgré ses succès, semblait plus sombre que jamais.

    Il devint avare et amassa or et argent pour pouvoir quitter promptement un pays qu’il avait pris en aversion. Ses voyages la nuit, sur la lande des Morelles, le faisaient frissonner lorsqu’il y songeait et ses rencontres avec le diable le glaçaient d’effroi.

    Son esprit chagrin lui fit-il oublier de prendre ses notes, aussi exactement qu’il l’avait promis, ou bien sa lampe avait-elle brûlé son huile ? toujours est-il qu’un matin il ne rentra pas chez lui.

    C’était en hiver, et il avait neigé toute la nuit. Au dégel, son cadavre fut trouvé par des pâtres sous une touffe d’ajoncs. L’infortuné docteur avait à la main une lampe d’une forme toute particulière et d’un métal inconnu.

    Le domestique du médecin disparut sans doute avec le trésor de son maître car on ne le revit plus à Fougeray, et on ne trouva rien dans la maison abandonnée.

    FIN








    Conte : Trick or treat ?

    02/11/2007 23:31

    Conte : Trick or treat ?


         Trick or treat ?

    - Graloche, Graloche ! " cria Lili la fourmi à son amie la reine courge.
    La reine du potager de Tattouille la tomate sortait à peine de la torpeur.
    -Mmmh, que se passe-t-il, Lilinette… Laisse-moi donc dormir...
    - Réveille-toi, Graloche, vite, réveille-toi ! 
    Lili la fourmi chatouilla le ventre de la courge en le parcourant de ses petites pattes agiles, puis en escalada les parois pour atteindre son sommet :
    - C’est… c’est Mabouille… balbutia-t-elle.
    - Quoi ta bouille, qu’est-ce qu’elle a ta bouille ? 
    - Non non, c’est Mabouille, on a enlevé Mabouille ! 
    - Que dis-tu ? On a enlevé Mabouille la citrouille, notre petite mascotte ? s’affola la courge.
    - Ouiiiiiiiiiiiiiiii ! C’est ce que je me tue à te répéter !
    - Mais qui ça, « on » ? interrogea la reine désormais bien réveillée.
    - Et bien, je n’en suis pas certaine, mais les poireaux prétendent avoir vu le jardinier l’embarquer dans son grand panier en osier.
    - Que pourrait-il bien faire de Mabouille ?
    - Aucune idée, cependant… je suis très inquiète, marmonna la petite fourmi en laissant retomber ses antennes.
    - Très bien, Lili. Fais-toi emmener par un bourdon jusqu’à la maison du jardinier et vois ce qui s’y trame.
     
    La petite fourmi choisit un bourdon-boeing rapide comme un éclair et fut rendue en un rien de temps sur le rebord d’une des fenêtres de la maison.
    -Attend-moi là ! ordonna-t-elle avant de se faufiler à l’intérieur. Puis elle observa en silence.
    - Coucou les enfants ! Jules, Roxane, venez voir ce que papa a rapporté pour vous !
    Deux bambins dévalèrent bruyamment les escaliers et sautèrent au cou du jardiner.
    - Oh la belle courgette ! s’exclama le petit Jules du haut de ses six ans.
    - Ce n’est pas une courgette, mais une citrouille ! rétorqua sa grande sœur d’un ton savant.
    - C’est vrai, Roxane a raison. Et savez-vous pourquoi je vous ai amené cette belle citrouille ? 
    - Oui !!! s’exclamèrent les deux enfants de concert. Pour Halloween !!!
    - Bravo mes chéris, répondit le papa jardinier. Allez, filez dans votre chambre pendant que je m’occupe de lui refaire une beauté.

    La petite fourmi ne bougea pas d’un millimètre. Elle patienta un long moment tandis que le jardinier était parti s’enfermer dans la cuisine.
    Lorsqu’il réapparut, Lili n’en crut pas ses antennes. Elle était totalement abasourdie par ce qu’elle voyait et demeura figée, ne pouvant détacher son regard de Mabouille. Ou plutôt, de ce qu’il en restait.
    - Bzzzzz ! Bzzzz ! Bzzzzz !
    Elle reprit ses esprits en entendant bouillonner le bourdon-bœing qui lançait des assauts frénétiques et impatients contre un carreau de la fenêtre.

    Encore sous le choc, la petite fourmi le rejoignit, puis le bourdon fila à toute allure vers le potager.
    - Graloche ! Graloche, cria à nouveau Lili la fourmi à son amie la reine courge.
    - Alors, Lili, as-tu retrouvé Mabouille ? 
    - Non, enfin si… ils lui ont jeté un sort, répondit la fourmi bouleversée.
    - Un sort ? Comment cela, un sort ?!
    - C’est le jardinier… il… il l’a transformée en lanterne...
    - Mais qu’est-ce que tu me racontes là ?! Mabouille… une lanterne ? Allons, Lili, reprends-toi et raconte-moi ce que tu as vu.
    - Je te dis la vérité, Graloche. Le jardinier a montré notre citrouille aux deux galopins qui viennent parfois te trifouiller le pédoncule. Les petits ont hurlé comme des fous en la découvrant, quelque chose comme... " Allô Winnie ". Puis le papa s’est enfermé avec Mabouille dans la cuisine. Et c’est là que...
    - C’est là que quoi, Lili ?
    - Elle était affreuse, avec de grands yeux vides et des dents de requins. Et cette lumière, qui jaillissait de Mabouille, quelle horreur !
    - Hum… Laisse-moi réfléchir… Allô Winnie, tu as dit ? Allô Winnie… Allô Winnie... Mais c’est bien sûr ! J’aurais du y penser avant ! s’exclama la reine courge.
    - De quoi parles-tu ? 
    - Nous sommes bien en octobre, ma Lilinette ? 
    - Oui, et alors ? 
    - Alors tu as mal compris… Malheureusement...
    - Explique-toi maintenant Graloche ?! Qu’aurais-je du comprendre ?
    - Comment te dire… A la fin du mois, le 31 octobre précisément, ce sera une nuit terrible, enfin, surtout pour les citrouilles. Beaucoup d’entre elles auront d’ores et déjà été ensorcelées et transformées en lampions à tout jamais.Les enfants eux, se changeront en monstres effrayants et purulents. Toute la nuit, ils feront régner la terreur et iront dévaliser leurs voisins d’énormes sacs de friandises. C’est ce qu’ils appellent Halloween…
    - Pourquoi ne nous as-tu rien dit avant, Graloche ? Nous aurions pu protéger le potager.
    - Tu as raison… je… je suis désolée… Mais je croyais que c’était du flan, moi, ces histoires de courges et de citrouilles !
    - Et que va-t-il advenir de Mabouille maintenant ?
    - Et bien… nous ne la reverrons plus jamais. Cela dit, après Halloween, elle rejoindra le Pays des esprits illuminés. Ne t’inquiète donc pas, elle ne sera pas seule.
    - C’est quand même injuste de nous l’avoir ainsi enlevée !
    - Je suis bien d’accord avec toi, ma Lilinette. Et je t’assure que nous n’allons pas en rester là : à monstres, monstres et demi ! Nous allons faire passer à ces maudits humains l’envie de kidnapper nos citrouilles !
    Du côté de la maison, le jour d’Halloween approchant, les préparatifs allaient bon train.
    Tandis que Mabouille trônait sur la table du salon, Jules confectionna, avec l’aide de son papa, le déguisement de loup-garou le plus effroyable qu’il soit : de longues dents affûtées, des yeux jaunes globuleux rivalisant avec ceux de féroces hyènes, une queue en pétard plus menaçante que celle d’un dragon, une paire de grosses bottes poilues laissant derrière elles des empruntes de dinosaure et un vieux chandail maculé de ketchup d’un rouge si vif qu’il aurait fait pâlir le diable en personne.

    Avec sa maman, Roxane découpa dans un vieux draps des lambeaux de tissus hideux pour se transformer en momie. Elle y attacha d’affreuses araignées gluantes et des crapauds baveux dégotés chez le marchand de farces et attrape. Puis elle vernit en noir de faux ongles si acerbes et crochus qu’ils n’avaient rien à envier à ceux de la sorcière de Blanche Neige.

     
    Le soir d’Halloween, à la nuit tombée, Jules le loup-garou affamé et Roxane la momie d’outre-tombe s’en furent répandre terreur et malédictions dans les rues de leur quartier.
    Ils sonnèrent à une première porte et hurlèrent : « la bourse ou la vie !
    Un vieux monsieur tremblant de peur changea de couleur et courut leur chercher un paquet de bonbons. Ils repartirent en gloussant et sonnèrent à la porte suivante. Une dame en tablier blanc se figea devant eux et balbutia quelques mots : 
    - Non… je vous en supplie… ne me faites pas de mal… je vous donnerai tout ce que vous voulez...
    - Et qu’as-tu donc de bon pour nous dans ta cuisine ? s’enquit Jules en montrant ses crocs.
    - J’ai… j’ai du chocolat...
    - Tu crois que cela suffit, Jules ? fit mine d’interroger Roxane en prenant une voix de mort-vivante.
    - Non, renchérit Jules, il nous en faut plus si tu ne veux pas te faire dévorer par un loup-garou ! 
    - J’ai… j’ai aussi des sucettes multicolores… hésita la dame en blanc.
    - Très bien, conclut Roxane. Alors nous te laissons la vie sauve pour cette fois !

    Puis les deux bambins se sauvèrent en lançant de grinçants ricanements. Ils continuèrent à arpenter les rues et, lorsqu’ils eurent fini de raquetter tous leurs voisins, fiers de leur butin, reprirent le chemin de la maison.
    Ils marchaient maintenant dans la pénombre, réalisant soudain combien la nuit était dense et particulièrement silencieuse ce soir-là...
    - Dis Roxane, tu ne trouves qu’il y a quelque chose
    de bizarre ?
     
    - Bien sûr que non ! répondit-elle fermement.
    - Pourtant, j’ai… j’ai l’impression qu’on nous espionne...
    - Ne raconte donc pas de bêtise, Jules, et puis, je suis là pour te protéger, dit Roxane tentant de rassurer son petit frère autant qu’elle même.
    A peine eut-elle fini sa phrase qu’elle entendit d’inquiétants fourmillements provenant d’un amas de poubelles gisant à l’angle sombre d’une ruelle.
    - Qu’est… qu’est-ce que c’est ? bredouilla Jules
    - Mais rien, je t’assure. Presse-toi donc un peu, plutôt que de jacasser.
    Les frémissements se firent plus intenses.
    - J’ai peur, Roxane, gémit le petit garçon tout penaud.
    - Fais-moi donc confiance ! D’ailleurs, je vais te prouver qu’il n’y a rien à craindre : viens, suis moi ! »

    Jules s’exécuta, ne désirant rester seul dans le noir sous absolument aucun prétexte. Les deux bambins se rapprochèrent des poubelles, tandis que les chuintements angoissants augmentaient encore.

    Roxane prit alors ce qui lui restait de courage à deux mains et, très délicatement, souleva le couvercle de la première poubelle.
    -Aaaahhhhh !
    Elle poussa un cri d’effroi et lâcha le couvercle qui fit un épouvantable vacarme contre le bitume.
    Il y avait là un abject rassemblement de vers de terre, limaces, fourmis et autres araignées géantes : pattes velues et corps luisants s’entremêlaient dans un écoeurant et gigantesque pullulement. Cela grouillait de partout, c’était absolument répugnant !
     
    Jules et Roxane s’enfuirent, à toutes jambes, sans se retourner, ils coururent et coururent encore, le plus vite possible, à en perde haleine. Lorsqu’à bout de souffle, ils cessèrent leur course effrénée, ils ne reconnaissaient plus le chemin de la maison.
    Et avant même qu’ils eussent le temps de réfléchir à la situation, ils furent attaqués par un escadron de tomates masquées sanguinolentes, chevauchant des poireaux volants en guise de balais.
    A nouveau, Jules et Roxane décampèrent, dévalant la grand rue d’où ils apercevaient désormais leur maison. Mais ils furent bientôt rattrapés, cette fois par une cohorte de courges et de citrouilles qui les poursuivaient dans une fracassante dégringolade en hurlant :
    - Trick or treat ! trick or treat ! trick or treat !
    Les deux galopins galopaient comme des dératés et finirent par arriver devant l’entrée de leur maison. L’aînée, Roxane, tenta d’ouvrir la porte, mais totalement paniquée, n’y parvint pas.
    Et là, comme flottant dans les ténèbres, surgit la plus énorme et abominable courge qu’ils eussent jamais vue, bientôt entourée de ses congénères encore essoufflées.
    Toutes, couvertes d’hostiles peintures de têtes de mort, répétaient fanatiquement « trick or treat ! trick or treat ! trick or treat ! » et des lucioles éclairaient l’arrière de la reine pour lui donner une allure plus terrifiante.
    Puis soudain, tout le monde se tut.

    - Alors, les enfants, trick or treat ? Ah ! ah ! ah !  rit la reine courge en désignant leur sac rempli de friandises.

    Jules et Roxane n’eurent pas besoin de traduction et tendirent immédiatement leur butin.
    - Et je compte sur vous pour qu’aucune citrouille ne soit plus jamais enlevée et transformée en lanterne pour Halloween ! Sinon je vous envoie vivre dans une poubelle géante avec des tonnes de limaces et d’araignées. C’est bien compris ? 
    Les deux enfants terrorisés baissèrent la tête.
    - C’est bien compris ? répéta la reine courge.
    - Oui Madame, finit par acquiescer Jules à mi-voix en allant cacher le bout de ses dents de loup-garou dans les banderoles toutes pendouillantes de sa grande sœur.
    Enfin, la reine tourna les fesses et s’en fut au milieu d’un long cortège de courges ricanant dans l’obscurité.
     
    Cette nuit là, au potager, courges, poireaux, fourmis et autres vers de terre, qui s’étaient mobilisés pour venger Mabouille la citrouille, festoyèrent longuement en dégustant bonbons, chocolat et sucette colorées.
    L’année suivante, Jules et Roxane se déguisèrent à nouveau pour Halloween, mais insistèrent bizarrement auprès de leur papa pour qu’aucune lanterne ne vint éclairer la table du salon...







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