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Légende de la porte noire !
25/12/2007 08:26
Le pouvoir de la porte noire
Il était une fois, au pays des mille et une nuits, un roi très critiqué pour ses actes de guerre. Une fois qu'il avait fait prisonniers tous ses ennemis, il les conviait dans une grande salle. Le roi criait :
- Je vais vous donner une dernière chance. Regardez tous à droite.
Tous tournaient la tête vers une rangée de soldats armés d'arcs et de flèches, prêts à leur tirer dessus.
- Maintenant, disait le roi, regardez tous à gauche.
Dans cette direction, les prisonniers pouvaient apercevoir une gigantesque porte noire d'aspect dantesque incrustée de crânes humains sanguinolents, de mains décharnées, de morceaux de cadavre en putréfaction. Une porte d'aspect infernal… qui les faisait frissonner d'horreur.
Le roi se positionnait au centre de la salle
- Ecoutez moi tous. Que désirez-vous le plus ? Mourir transpercés par les flèches de mes archers ou bien tenter votre chance et passer le seuil de la porte noire ? Décidez-vous, je respecterai le choix de votre libre arbitre…
Tous les prisonniers adoptaient le même comportement : au moment de se décider, ils approchaient de la porte géante, lui jetait un regard tourmenté et se prononçaient en tremblant :
- Nous préférons mourir sous tes flèches !
Aucun d'entre eux n'osait ouvrir la porte, imaginant quelle insoutenable destin il trouverait là derrière.
Mais un jour, la guerre fut terminée. Et un soldat qui faisait partie autrefois du peloton d'exécution des archers, osa interroger le roi :
- Tu sais, grand roi, je me suis toujours demandé ce qu'il y avait derrière la porte noire.
Le roi répondit :
- Tu te souviens que je donnais le choix aux prisonniers ? Ils pouvaient pousser la porter ou opter pour une mort certaine. Eh bien, toi, vas ouvrir la porte noire !
Le soldat, frémissant, s'exécuta et la porte tourna sur ses énormes gonds grinçant. Un pur rayon soleil balaya le sol dallé. Alors le soldat ouvrit la porte en grand. La lumière inonda la salle. Elle provenait d'un paysage verdoyant. Le soldat vit un chemin qui montait au milieu des arbres. Et il comprit : ce chemin, c'était celui de la liberté !
FIN
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Conte : Le crapaud de la sorcière
25/12/2007 08:55
Le crapaud de la sorcière
Il était une fois un crapaud qui aimait tellement lire qu’il aurait pu passer des jours entiers le nez dans un bouquin.
Mais il appartenait à une sorcière qui l’arrachait sans pitié à ses lectures quand elle avait besoin de lui. Elle le posait sur sa tête, comme un chapeau, pour l’avoir à portée de la main.
Tandis qu’ainsi perché le crapaud s’ennuyait, la sorcière préparait gaiement sa cuisine maléfique. «Voici», s’exclamait-elle, «d’appétissants asticots, des araignées superbes, des crottes de bique bien sympathiques. Quelle succulente potion magique je m’en vais mitonner!»
Quand le tout était bien mélangé, juste avant la cuisson, la sorcière ordonnait : «Allez, crapaud, c’est le moment d’ajouter la touche finale : donne-moi ta bave irremplaçable.»
Bien à contrecoeur, le crapaud crachait en essayant de ne pas manquer la cuillère.
A force d’en baver, le crapaud en eut assez. Il s’évada en sautant par la fenêtre. La sorcière le poursuivit à travers prés et bois. A deux doigts d’être rejoint, le crapaud, dans un dernier bond... plongea dans la mare aux grenouilles. La sorcière jugea inutile de le chercher parmi tout ce qui coassait, bavassait, sautillait et nageait dans la mare. Elle rentra en maugréant : «Je t’aurai quand même, vieux pustuleux. Je reviendrai demain.»
Elle revint en effet avec un piège de sa fabrication. Un livre que le crapaud n’avait pas encore lu. Elle installa l’appât au bord de la mare. Et ce qui devait arriver arriva : quand le crapaud aperçut le livre, il bondit dans la boîte. La sorcière lâcha la corde, la boîte se referma sur le pauvre crapaud qui aimait tant les livres.
La sorcière ramena chez elle le crapaud prisonnier.. et il retrouva sa place habituelle, mais cette fois solidement attaché.
Alors le crapaud se révolta et ne cacha plus qu’il savait aussi parler : «Au lieu de m’attacher sur votre tête, vous feriez mieux d’être plus attentive à votre travail. De là-haut, je vois que vous vous trompez souvent dans vos recettes magiques. Vous risquez de perdre des clients...»
La sorcière allait lui répondre quand on frappa à la porte.
C’était l’envoyé secret d’un grand personnage du royaume. Sur l’ordre de son maître, il avait acheté à la sorcière une potion destinée à endormir pour mille ans une encombrante princesse.
La porte à peine ouverte, le messager s’écria avec colère : «Regardez un peu la princesse. Depuis qu’elle a bu votre potion, elle n’a jamais été aussi bien réveillée. Vous m’avez trompé sur la marchandise... cela mérite punition.» Et il asséna à la sorcière un coup de poing vengeur et bien ajusté.
«Aïe, aïe, aïe», gémit la sorcière, à moitié assommée, j’ai du m’emmêler dans mes formules magiques. Tu as raison, crapaud, je n’ai plus ma mémoire d’antan. Qu’allons-nous devenir?»
«Allons, allons, rien n’est perdu», assura le crapaud...toutes les recettes d’envoûtements, magie noire et autres maléfices sont dans les livres du grenier que vous m’empêchez de lire. Détachez-moi, nous allons nous organiser.»
A partir de ce jour, une nouvelle vie commença. L’un lisait les recettes et crachait volontiers dans la soupe quand il le fallait. L’autre cuisinait sous sa dictée.
A force de lire, le crapaud découvrit des formules magiques inédites dont les effets abominables firent la renommée de la sorcière. Désormais c’est elle qui encourageait son vieux compagnon à se plonger dans les livres. Elle lui acheta même des lunettes. Avec l’âge, sa vue commençait à baisser.
FIN

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Conte : Payel le lutin
25/12/2007 10:08
Payel le lutin 
A Bourg-des-Comptes, où il est appelé Payel, Maître-Jean est accusé d’avoir tué un homme. Cette accusation nous étonne, car c’est le seul crime qu’on lui reproche. Voici d’ailleurs ce qu’on nous a raconté :
A mi-côte du chemin étroit et tortueux qui descend de Bourg-des-Comptes au gracieux village de la Courbe, situé sur le bord de la Vilaine, on rencontre une sorte de carrefour appelé dans le pays : Les Trois Barrières. Cet endroit, au premier abord, n’a rien de mystérieux. Les trois barrières n’inspirent pas la moindre défiance : l’une est à gauche et les deux autres à droite de la route.
Le jour, les moins braves y vont sans crainte, mais la nuit, quand les troncs des vieux chênes prennent des aspects fantastiques, quand on entend le gémissement du vent dans les sapins du bois des Rondins, ou le bruit lugubre de la rivière, tombant d’un bief dans l’autre, par-dessus la chaussée, les plus braves ont peur.
Les filles du bourg ou du village ne passent qu’en tremblant, et les gars pressent le pas, sifflent un air de noce ou entonnent une chanson de conscrit pour se donner du cœur c’est que les trois barrières, voyez-vous, n’ont pas bonne renommée, tant s’en faut !
— Pourquoi ?
— Ah ! pourquoi ?
Parce que c’est l’endroit choisi par Payel pour jouer des tours au pauvre monde.
Si vous voyez, vers minuit, sur un talus ou dans un creux de fossé, une bête blanche, chien ou chat (on n’est pas bien sûr), qui vous regarde fixement avec des yeux de feu qui vous font froid dans le dos, méfiez-vous, c’est Payel. On ignore qui il est, et d’où il vient. Les uns pensent que c’est le diable qui prend cette forme pour tourmenter les gens (ça se pourrait ben, le gars n’est point gauche et il en est ben capable). Les autres croient que c’est une espèce de mauvais génie, d’esprit malfaisant, une manière de sorcier.
Un homme du village de la Courbe, qui était venu travailler à Bourg-des-Comptes, retournait chez lui, sa journée faite, quand par malheur, il rencontra Payel aux trois barrières. Le failli chien se jeta sur lui, l’étrangla et l’emporta.
Le lendemain on vit des traces de lutte, et un chat gris pendu à un pommier. Quant au pauvre homme, on n’en entendit plus jamais parler. D’autres assurent qu’on retrouva auprès d’une des barrières, son chapeau et ses sabots.
Ces choses-là ne sont point faites pour vous rassurer. Heureusement que Payel n’est pas toujours aussi méchant. Il peut arriver même qu’il vous laisse aller tranquillement en se contentant de vous regarder d’une façon inquiétante à travers les feuilles. Mais plus souvent il commence par vous faire quelques niches. Il vous fait buter contre un caillou, ou vous jette votre chapeau à terre,et vous tire les cheveux quand vous passez sous une branche. Oh ! ne vous rebiffez pas ! Oh ! ne vous mettez pas en colère contre lui ; n’essayez même pas de l’intimider par des gestes ou des menaces ; ne l’insultez pas et, surtout, n’allez pas l’appeler Payel, ou malheur à vous. 11 se jettera dans vos jambes, vous fera tomber, vous cognera contre les arbres, vous entortillera dans les ronces et vous choquera la tête contre les pierres du chemin.
Il n’y a qu’un moyen de lui plaire ; mais il y en a un. Le croirait-on ? Il est sensible à la flatterie. Si jamais vous le rencontrez sur votre chemin, une nuit que vous vous serez attardé, ne vous effrayé pas, ne faites pas le Monsieur, tirez-lui ben joliment vot’bounet ou vot’chapiau, et dites-lui, poliment, de votre plus douce voix : « Bonjour Jeannette. Oh ! que tu es gentille ! viens ma belle Jeannette. » Cela lui suffit, il ne vous en demande pas davantage. Appelez-le Jeannette et il est heureux. Quand vous lui aurez donné ce nom qu’il aime, vous pourrez errer sans crainte, et rester par les chemins à toute heure de jour et de nuit.
Aujourd’hui les jeunes gens se font gloire de ne plus croire ce que disent les vieux, mais combien y en a-t-il, à la Courbe, gars et filles, de ceux qui font les braves à midi, et rient de tout ce qu’on voit dans les ténèbres, qui ne passeraient pas, à minuit, aux trois barrières, sans trembler comme des feuilles de peuplier.
FIN
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