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Conte : La bête du château
25/12/2007 10:11
La bête du château
Le château de la Lohière, en Loutehel, dans l’arrondissement de Redon, possédait autrefois quatre grandes tours munies de moulins à grains. Entouré de fortifications, de bois, d’étangs et de deux larges douves, avec pont-levis, ce château était réputé imprenable.
Une fois cependant, il faillit tomber entre les mains des assiégeants : l’ennemi avait gagné l’un des gardes de la Lohière, et lui avait fait promettre de placer une lanterne, sur le faîte de la plus haute tour.
Le soir indiqué, le garde, rongé de remords pour sa trahison, eut recours à un stratagème qui eut plein succès : il alluma la lanterne, mais au lieu de la mettre à la place convenue il la hissa au haut d’un grand alizier qui reçut tous les coups. Quand le flambeau fut éteint, les agresseurs, croyant être maîtres du château, se disposaient à y entrer, lorsque, tout à coup, les assiégés les attaquèrent par dernière et les jetèrent dans les étangs.
Plus tard, la Lohière fut possédée par Mlle Jeannette de la Piphardière, une belle fille dans son temps, paraît-il, mais aussi méchante qu’elle était jolie.
Jeannette s’en allait toujours escortée de deux chiens, grands comme des génisses, qu’elle excitait et lançait sur les personnes qui lui déplaisaient et qui ne tardaient pas à être dévorées par les molosses.
Les étrangers ou les malheureux qui se permettaient d’entrer au château sans la permission de Mlle de la Piphardière ne reparaissaient plus dans le pays. Ils étaient ou mangés par les chiens ou jetés dans les étangs quand les animaux étaient repus.
Cette femme était, en un mot, la terreur de la contrée.
A une lieue de la Lohière se trouvait le château de Querbiquet, habité par une autre demoiselle de la Piphardière, sœur de la précédente, mais qui était, elle, une véritable sainte. On eût dit qu’elle avait été créée et mise au monde pour racheter les fautes de sa sœur.
La châtelaine de Querbiquet invita, un jour, la belle Jeannette à dîner chez elle. Celle-ci s’y rendit emmenant avec elle nombreuse et brillante société ; mais lorsqu’elle vit que les invités de Querbiquet étaient les pauvres du pays, elle entra dans une colère extrême, injuria sa sœur et partit précipitamment en jurant de ne jamais la revoir.
Fort heureusement pour les convives déguenillés, Jeannette avait laissé ses chiens à la maison.
A quelque temps de là, la méchante fille mourut à la grande satisfaction de tous ; mais comme sa vie avait été trop courte pour faire le mal, qu’elle avait projeté, elle continua longtemps, après sa mort, à faire de là misère au pauvre monde.
Elle est revenue pendant des siècles sous toutes les formes d’animaux.
Un charretier allait-il chercher son cheval à la pâture, aussitôt qu’il l’avait enfourché, la bête partait à fond de train vers l’étang du Loup-Borgnard dans lequel elle se précipitait et disparaissait. Aucun obstacle ne pouvait l’arrêter. On la voyait bientôt reparaître sur la rive opposée en riant aux éclats, pendant que le cavalier se noyait s’il ne savait nager.
Cet étang du Loup-Borgnard, qui existe toujours, est, dit-on, sans fond. Un pauvre diable qui y avait été jeté par Jeannette de la Piphardière y resta trois jours. Il y rencontra des monstres affreux qui le poursuivirent jusque sous le bourg de Loutehel. Ce ne fut que le soir du troisième jour qu’il put leur échapper, et qu’il revint à la surface du lac.
Lorsqu’un pâtre allait chercher ses bêtes aux champs, il devait prendre de grandes précautions pour les ramener sans les frapper, car s’il avait le malheur de toucher du fouet ou de la gaule la bête de la Lohière, cachée sous la peau de l’un de ces animaux, elle le rouait de coups et le laissait gisant par terre mort ou évanoui.
Les charretiers et les pâtres n’étaient pas seuls à rencontrer Jeannette ; toutes les personnes voyageant la nuit étaient exposées à la voir tantôt sous une forme, tantôt sous une autre.
Un soir, Moinard, le sacristain de Lou tehel, trouva dans le bourg, près du cimetière entourant l’église, un mouton qui lui barra le passage. Las de pousser inutilement devant lui cet animal qui s’obstinait à rester en place, le sacristain lui asséna un coup de bâton sur le dos. Mal lui en prit : le mouton, qui semblait tout petit, s’allongea soudain, grossit à vue d’œil, s’élança sur l’homme, lui posa les pieds de devant sur les épaules en cherchant à l’écraser de son poids qui devenait de plus en plus lourd.
« C’est la Piphardière », pensa Moinard, et comme il avait entendu dire qu’elle n’avait plus aucun pouvoir dans le cimetière, à cause de la sainteté du lieu, il s’en approcha insensiblement, et parvint bientôt à franchir la pierre qui l’en séparait. En effet le mouton s’enfuit ; mais chaque fois que le sacristain cherchait à sortir, soit d’un côté, soit d’un autre, il rencontrait toujours le bélier qui lui montrait ses cornes. Force lui fut de passer la nuit au milieu des tombes.
Jeannette se promenait aussi souvent dans les appartements du château de la Lohière, où elle éteignait les lumières, enlevait les couvertures des lits, jetait les dormeurs par terre, ou frappait ceux qui, le jour, s’étaient moqués d’elle.
Il y avait cependant un moyen d’éviter ses maléfices, et, pour cela, il suffisait de lui adresser des compliments. Elle était sensible aux louanges. Si, au lieu de l’injurier, on lui disait bien gentiment : « Te voilà, belle Jeannette, laisse-moi, ne me fais pas de mal, je t’aime bien, je suis ton ami, etc. » ; alors elle s’en allait tranquillement, ou même s’employait à votre service si vous en aviez besoin.
Sa rage est aujourd’hui assouvie. On n’entend plus parler d’elle, il n’y a guère que les ivrognes, revenant des foires et des marchés, qui affirment l’avoir rencontrée. Mais les habitants de Loutehel, et même de tout le canton de Maure, vous déclareront, quand vous voudrez, que leurs pères ou grands-pères ont été maltraités par la bête de la Lohière, il n’y a pas plus de cinquante ans.
FIN
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Conte : Petit Jean
25/12/2007 10:13
Petit Jean
La mère Bouillaud, du Fretay, en Pancé, me disait un jour : « Tout est bien changé chez nous, depuis quelques années. Autrefois, Petit Jean était notre ami ; s’il promenait nos chevaux au clair de lune il les soignait ben. Le matin, ils étaient lavés, étrillés, le crin tressé. Tandis qu’aujourd’hui, à l’exception de celui qu’il aime, les autres sont maigres comme des coucous et n’ont plus de courage. Il les fait galoper tout le long des nuits et les rend fourbus. Autrefois, quand j’allais à la messe, c’était lui qui attisait le feu pour faire bouillir la soupe, et souvent, en rentrant, je trouvais mon ménage fait, mes meubles frottés, ma batterie de cuisine brillante comme le soleil.
« Ah ! oui, tout est ben changé ! A cette heure il tête nos vaches, met le cidre à couler dans les celliers, saigne les poulets, éparpille le grain dans les greniers et, avec cela le gredin, pourvu qu’il ne m’entende pas, nous joue des tours à nous faire mourir de honte ! »
— Mais il doit y avoir un motif pour qu’il ait ainsi changé. Que lui avez-vous fait ?
— Ah ! voilà : il y a environ six ans ; c’était, si j’ai bonne mémoire, le dimanche de la Chandeleur ; le valet de ferme était à l’enterrement de sa mère, et notre homme alla coucher à sa place dans l’écurie pour veiller sur les chevaux.
Le lit est accroché au mur, à une certaine hauteur, et, pour y monter, il faut se servir de l’échelle qui conduit au grenier où l’on ramasse le foin.
Le bourgeois fut donc pour prendre l’échelle, lorsqu’il vit sur un des barreaux un gros chat qui dormait. Il eut le malheur de saisir un fouet qui se trouvait à sa portée et de lui en allonger deux ou trois coups sur les reins en criant : « Au chat ! au chat !
Le lendemain, le valet n’étant pas de retour, notre homme coucha encore dans l’écurie. Quand il eut ôté ses vêtements, et qu’il ne lui resta plus que sa chemise sur le corps, il reçut deux vigoureux coups de fouet sous les jarrets et il entendit en même temps quelqu’un qui criait : « Au chat ! au chat ! » Il en eut presqu’une faiblesse, se fourra vivement sous les couvertures où il trembla de peur jusqu’au matin.
— Eh bien ! Puisque Petit Jean a rendu la correction qui lui avait été donnée, il devrait bien vous laisser tranquilles.
— Nenni ben sûr ! Il nous fait mourir de honte, j’vous dis.
— Mais comment cela ?
— J’mariimes notre fille v’la deux ans. Quand elle se rendit au marché de Bain pour acheter ses hardes, elle trouva sur la route un bel écheveau de soie noire, « Bonne trouvaille, dit-elle, cette soie servira à coudre ma robe de noce. »
Elle la donna à sa couturière qui en eut assez pour coudre la robe et le cotillon, et qui déclara n’avoir jamais eu de soie meilleure et plus solide.
Le jour de la noce, en sortant de l’église, au milieu du bourg, v’la la robe et le cotillon de la mariée qui tombent en morceaux. La soie avait fondu et notre pauvre fille se trouvait en chemise devant tout le monde. J’en rougis encore, rien que d’y penser. Croiriez-vous que les invités eux-mêmes riaient à se tenir les côtes ? Je les aurais ben battus ! Les étrangers, les gamins, passe encore, mais les invités, je ne leur pardonnerai jamais ça. Ma pauvre fille se sauva en pleurant, chez une amie qui lui faufila sa robe, et nous revînmes à la ferme ben attristés d’un pareil affront ! »
Aux vacances suivantes, je retournai visiter les ruines du château du Fretay, et j’allai, selon mon habitude, dire bonjour à la mère Bouillaud.
Après avoir causé avec elle pendant un instant, je lui dis tout bas dans l’oreille : « Et Petit Jean que devient-il ? » À mon grand étonnement la figure de la bonne femme s’illumina et elle me répondit : « Nous en sommes débarrassés, Dieu merci ! »
— Comment avez-vous fait ?
Elle me prit par la main, m’obligea à m’asseoir et me fit le récit suivant :
« Une nuit, notre garçon d’écurie fut réveillé par un bruit de porte qui s’ouvrait et se refermait. Il mit la tête hors du lit, et, à la clarté de la lune, vit un petit nain, pas plus gros qu’un lièvre qui attachait un cheval au râtelier. La pauvre bête était couverte de sueur et d’écume ; mais son cavalier l’essuya, l’étrilla, la lava, s’en fut prendre dans un coffre un picotin d’avoine qu’il mit devant elle dans la mangeoire, puis le nain prit tout le foin des autres chevaux et le porta à son préféré.
« Quand celui-ci fut bien soigné, Petit Jean car c’était lui, se changea en grillon, et s’en alla par le trou de la serrure.
« Je te pincerai, dit notre valet, qui n’est point bête.
« En effet, le lendemain soir, il introduisit dans la serrure des graîtes, c’est-à-dire de la poussière de lin broyé, qui est comme vous savez d’une finesse extrême.
« Quand Petit Jean, toujours sous la forme d’un grillon, voulut pénétrer dans l’écurie pour aller faire sa promenade à cheval, il jeta par terre des milliers de graîtes qu’il fut obligé de ramasser, car c’est là la punition des lutins. Il y passa la nuit en trépignant de rage, et ne put pas en venir à bout avant le premier chant du coq. Depuis ce moment il a quitté la ferme. »
— Où est-il allé ?
— Au village du Bignon-Gémier.
— Et là que fait-il ?
— Des tours pendables. Écoutez plutôt :
« Désirée Hurel revenait d’en champ, avec ses vaches, lorsqu’elle trouva, en traversant une pâture, un peloton de laine. Elle le ramassa, ben contente, en disant : « J’ai là de quoi faire une bonne paire de bas pour cet hiver. »
« Tout le long du chemin elle regardait son peloton qui, chose étonnante, grossissait grossissait, et devenait plus lourd. En arrivant au Bignon-Gémier, le peloton pesait plus de cinq livres.
« Elle le déposa sur un bout de table, et un instant après, quand elle fut pour le reprendre, elle mit la main sur un gros chat qui riait de l’air effaré de la jeune fille.
« Désirée poussa un cri, les voisins accoururent, mais le chat avait disparu, et le peloton de laine aussi.»
FIN
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Conte : La sorcière de Narbonne
25/12/2007 10:18
La sorcière de Narbonne
Il y avait jadis, à Narbonne, une très jolie fille qui habitait seule au lieu-dit "Les Tuileries", non loin de la porte de Perpignan. Elle était si jolie que plus d'un prétendant avait essayé, en vain, de la demander en mariage. Cependant, elle avait toujours refusé, prétextant qu'à 20 ans, elle était trop jeune pour des épousailles.
Mais un jour, elle rencontra un beau jeune homme, riche de surcroît, qui venait juste de s'installer, avec sa famille, à Narbonne.
Les deux jouvenceaux se plurent immédiatement, s'aimèrent et se marièrent. Les premiers temps, leur bonheur semblait sans faille et nos deux tourtereaux rayonnaient d'amour.
Quelques temps plus tard, une nuit, le marié se réveilla et s'étonna de ne pas voir sa femme dans le lit conjugal. Lorsqu'elle réapparut, il lui demanda : - Où es-tu allée ? - Je suis somnambule : je me lève souvent sans le savoir et je me retrouve parfois en pleine campagne.
La nuit suivante, le marié se réveilla à nouveau et constata que sa femme avait encore disparu. Il devint alors méfiant et comme, dans les jours qui suivirent, il souffrit d'une forte migraine, il suspecta sa femme de lui faire boire quelques breuvages, dans le but de l'endormir profondément.
Il remarqua que son épouse, quoique bien portante, se contentait d'un simple verre d'eau au cours des repas. A chacunes de ses tentatives pour la faire manger, elle répondait : - Je n'ai pas faim. - Mais comment fais-tu pour ne pas maigrir tout en ne mangeant pas ? - C'est ma corpulence, disait-elle, le peu de nourriture que j'avale me profite !
Devenant de plus en plus méfiant, le mari décida, le soir suivant, de ne rien avaler ni boire. Au cours du repas, dès qu'elle eut le dos tourné, il vida son verre de vin par terre et jetta son repas dans la cheminée.
Puis, prétextant une grosse fatigue, il invita sa femme à aller se coucher. Il se mit à ronfler si fort que sa femme pensa qu'il s'était plongé dans un profond sommeil et qu'elle pouvait enfin partir. Elle se mit à califourchon sur le balai de la cuisine et prononça ces étranges parole : « Pied sur feuille, passe par la cheminée ! ».
Le balai commença à s'élever dans les airs, au grand effroi du mari qui surveillait la scène du coin de l'oeil. A peine avait-elle franchi la porte, qu'il enfila son caleçon et entreprit de la suivre. La direction qu'elle prit mena notre homme vers le cimetière tout proche.
Arrivé sur les lieux, il se dissimula derrière les buissons pour observer la scène effroyable qui se déroulait devant lui : une vingtaine de sorcières dansaient autour d'une tombe fraichement creusée. D'autres se disputaient les membres du défunt qu'elles venaient de faire bouillir dans leur chaudron.
Terrorisé mais aussi le cœur brisé, notre homme décida de retourner chez lui et d'attendre le retour de sa femme. Il se coucha et, trois heures plus tard, sa femme revint en se glissant discrètement dans le lit.
Il réussit à contenir sa rage tout le jour suivant mais, le soir venu, il ne put retenir sa colère quand elle refusa à nouveau de manger :
- Ah coquine ! hier soir je t'ai suivi jusqu'au cimetière et je sais à présent qui tu es vraiment ! La sorcière, imperturbable, le fixa d'un regard noir et répondit : - Ainsi tu m'as vu; tu as vu ce qu'aucun mortel n'a le droit de voir mais dès à présent, tu ne me verras plus jamais avec le regard d'un homme !
Elle prononça sur lui quelques paroles magiques et aussitôt notre pauvre homme fut transformé en chien ! Puis elle prit le balai et chassa notre malheureux hors de la maison. «Quel malheur d'avoir épousé une sorcière; me voilà dans le plus pitoyable des états !», pensa t-il. Il courrut vers la maison des voisins, vers les gens qu'il connaissait, mais à chaque fois, il se faisait repousser. - Va-t'en chien errant, va porter tes puces ailleurs, on n'a pas besoin de toi ! disaient-ils.
Pendant plusieurs jours il se mit donc à errer ici et là, tentant de trouver de quoi se remplir le ventre. Mais chaque fois qu'il trouvait un os à ronger, d'autres chiens, plus aguerris, lui tombaient dessus, lui dérobant le précieux repas. Affamé, épuisé et déprimé il déambulait dans les rues de la ville quand une boulangère le remarqua : - Quel joli petit chien ! tu me serais bien utile pour garder ma boulangerie ! veux-tu venir avec moi ? je vais te donner quelque chose à grignoter.
Evidemment il ne se fit pas prier et, la queue frétillante, se mit à suivre cette brave femme. Elle lui donna à manger, le lava et l'installa devant la cheminée où il put enfin dormir paisiblement.
Le lendemain, reconnaissant, il mit tout en œuvre pour aider la gentille boulangère : il faisait tout ce qu'on lui demandait, ouvrait et fermait la porte aux clients, surveillait les éventuels voleurs et leur grognait quand cela s'avérait nécessaire. Grâce à son ouie devenue très fine, il était capable de reconnaître les fausses pièces des vraies rien qu'en les entendant tinter. De nombreuses fois, il avait déjoué les plans de petits malins qui essayaient de couilloner sa maîtresse.
Cette particularité vint un jour aux oreilles d'une vieille femme qui avait la réputation d'être guérisseuse. Elle se présenta à la boulangerie et, voyant l'habileté du chien s'exclama :
« Mais ce chien est humain ! il ne peut en être autrement : on a du lui jeter un sort ! ».
Ceci dit, elle sortit de dessous ses jupons une fiole contenant un liquide étrange et en aspergea notre canidé de la tête à la queue. Aussitôt le chien redevint homme et embrassa longuement la vieille femme ainsi que sa bienfaitrice. Les effusions passées, il raconta en détail son histoire et comment il avait été transformé.
- A présent, tu dois faire très attention, dit la vieille femme, si ton épouse se rend compte que tu es redevenu humain, elle peut te transformer à nouveau. Imagines qu'elle te change en crapaud ou en vers luisant ! Prends cette fiole et gardes-la sur toi. Dès que tu verras ta femme, lances son contenu sur elle, sans perdre de temps, et ce coup-ci, se sera toi qui la changera en bête. Tu n'auras qu'à prononcer le nom de l'animal que tu souhaites.
Notre homme remercia encore longuement ses deux amies et, un peu avant minuit, retourna chez lui. Il se dissimula derrière la porte d'entrée pour surprendre sa femme à son retour du sabbat. Quand celle-ci arriva, elle eut à peine le temps de franchir le seuil que déjà elle était aspergée du liquide magique.
- Que tu sois cavale ! dit l'homme.
Aussitôt dit aussitôt fait : le femme se transforma en jument. Notre homme prit un fouet et lui donna une volée de coups si forts que la jument n'eut plus la force de partir. Le lendemain, il vendit la bête au "poubellaïre" de la ville et, depuis, c'est elle qui en ramasse les ordures.
FIN

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