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Légende : Les crânes hurleurs
02/11/2007 23:13

La légende des crânes hurleurs
Ces fortes têtes qui, même une fois mort, refusent de se taire
Pour beaucoup de peuples primitifs le crâne était l'objet d'une terreur superstitieuse. Il y voyaient le siège de l'âme. Les chasseurs de tête conservaient le crâne de leurs ennemis comme de précieux trophées. Les guerriers scandinaves buvaient dans des crânes, car ils pensaient qu'ainsi ils héritaient des vertus martiales de leurs adversaires.
Les crânes ont toujours joué un rôle important dans les pratiques des sorcières et des magiciens. Il y a eu un procès célèbre au sujet des crânes, celui qui fut intenté en 1612 à Anne Chattox, qui commandait à toute une bande de sorcières du Lancashire. Elle fut accusée d'avoir déterré trois crânes dans un cimetière pour s'en servir dans des rites démoniques. Évidemment, elle fut pendue.
Au XVIIe siècle, une jeune fille nommée Anne Griffiths, qui vivait à Burton Agnes Hall ( ci-dessus le célèbre manoir où habitera plus tard Elizabeth I ), dans le Yorkshire, fut attaquée et sauvagement battue par des voleurs. Au moment où elle allait mourir, elle exprima le désir singulier que sa tête soit ensevelie dans le manoir qu'elle aimait tant. Mais son voeu ne fut pas respecté, et elle fut enterrée dans le cimetière du village. Peu de temps après les funérailles, la maison se mit à retentir des gémissements affreux, de bruits étranges et sinistres, et les portes claquèrent toutes seules. On déterra le crâne, on le scella dans un mur du manoir, et depuis lors Burton Agnes Hall connait la paix.
Le cas Bettiscombe Manor
De toutes les histoires de crânes qui courent en Angleterre, la plus singulière est probablement celle du crâne hurleur de Bettiscombe Manor, dans le Dorset. C'est dans un château habité par la famille "Pinney" que l'histoire du crâne dont je vais vous parlez est née. Au XVIIIe siècle, un Pinney parti pour les Indes occidentales et en revint avec un serveur noir. Ce serviteur mourut très rapidement, mais avant de mourir, il fit promettre à son maître qu'il serait enterrer dans sa patrie, une île des Caraïbes appelée Nevis. Le châtelin ne tint pas sa promesse et fit ensevelir son serviteur dans le simetière local. Assitôt, des cris effroyables s'élevèrent de la tombe et terrifièrent le voisinage. Il fallu exhumer et le rapporter dans la demeure pour obtenir un retour au calme.
Les occupants actuels du manoir, Mr et Mrs Pinney pensent maintenant que la dernière volonté du noir à été respectée et que toute cette histoire est sortie de l'imagination d'un anticaire du XIXe siècle, le juge J.S Udal.
En fait, ce crâne, examiné par un spécialiste, se révéla être celui d'une petite fille décédée environs 2000 ans auparavant. Mais la légende est tenace. Encore aujourd'hui, on dit que si on enlève le crâne il se met à hurler, et la personne qui oserait le déplacer mourrait dans la même année.

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Conte : Souchinet
02/11/2007 23:14
Souchinet
Un charbonnier et une charbonnière vivent ensemble. Ils sont si pauvres qu'ils ont de la peine à vivre. Et pourtant la femme désire si passionnément un fils qu'elle implore même le diable d'apaiser son envie. Son mari la met en garde : " Fais attention, tu pourrais attirer la colère du ciel ! "
Peine perdue, la femme n'en fait qu'à sa tête. Pour lui faire plaisir, l'homme lui rapporte, un jour, un morceau de souche. On dirait un petit enfant. Il suffit de retailler les pieds et de creuser les orbites. C'est presque à s'y méprendre. La charbonnière l'enveloppe dans des langes et lui chante d'une voix triste : " Dodo, dodo, mon petit Souchinet ! Dodo, mon petit chéri ! Mon petit bébé de bois ! "
Tout à coup, Souchinet gigote, ouvre les yeux et crie : " Maman, je veux manger ! "
La charbonnière et le charbonnier ne cherchent pas plus loin. La femme fait cuire toute une casserole de bouillie. " Tiens Souchinet et ne chipote pas ! " Souchinet ne songe pas à chipoter. Il ouvre une bouche comme un four et engloutit la bouillie avec la casserole, la cuiller et la mouvette ! Tout disparaît d'un coup.
Mais aussitôt, il se remet à crier : " Maman, je veux manger ! " Que faut-il lui donner ? Il n'y a plus une miette de nourriture dans la chaumière ! La femme s'en va chez les voisins. Après bien des prières, elle obtient un pot de lait et un pain de seigle.
Dès qu'elle dépose la précieuse nourriture sur la table, Souchinet l'avale d'un trait, sans demander la permission. " Grand Dieu, s'écrie la maman épouvantée, tu as tout mangé ? - Mais je vais te dévorer aussi ! " A peine a-t-il prononcé ces mots que la mère se retrouve dans son estomac. Le père arrive et n'en peut croire ses yeux. Son petit garçon de bois se tient dans un coin, le corps gros comme une maison et la bouche ouverte comme une porte cochère.
" Que Dieu nous garde des mauvais esprits ! " s'écrie le pauvre homme. " Peux-tu me dire où est maman ? - Je l'ai mangée et je vais te dévorer aussi. " Aussitôt le père se retrouve lui aussi dans l'estomac de l'enfant.
C'est alors que Souchinet s'en va dans le bois. Il voit une fillette qui pousse une brouette et s'esclaffe : " Regarde-moi ce petit bonhomme ! Il ne meurt pas de faim ! Où t'es-tu ainsi rempli le ventre ?
- J'ai mangé, répond Souchinet, j'ai tout mangé : La bouillie avec la casserole, le lait avec le pot, la miche de pain, maman et papa. Et toi aussi, je vais te dévorer ! " Avant que la malheureuse fillette ne puisse faire un geste, elle prend le chemin de l'estomac de Souchinet et la brouette aussi.
Souchinet poursuit sa route par les chemins et les sentiers. Et voilà que rentre des champs un paysan avec une charretée de foin. Tout étonné, il s'exclame : " Holà ! Qu'as-tu fait pour te remplir ainsi la panse ? - J'ai mangé, répond Souchinet, j'ai tout mangé : "La bouillie avec sa casserole, le pot de lait, la miche de pain, papa et maman, la fillette avec sa brouette et toi, grand sot, je vais te dévorer aussi. "
Le bon paysan n'a pas le temps de se retourner. Souchinet le gobe tout rond, avec sa charrette, son foin, le joug des chevaux. Là-dessus un berger arrive, revenant du pâturage, avec son troupeau de moutons.
Il s'arrête de jouer de sa flûte et s'écrie : " Tu as l'air de ne pas t'être privé de bonnes choses ! - J'ai mangé, j'ai tout mangé, raconte Souchinet : La bouillie avec la casserole, le pot de lait, la miche de pain, papa et maman, la fillette avec le trèfle, le paysan avec sa charretée de foin, et, toi, grand sot, je vais te dévorer aussi. "
En deux temps, trois mouvements, le berger dégringole avec son troupeau dans l'estomac de cet insatiable. Il y fait noir comme dans un four. Le berger et ses moutons ne savent plus où ils en sont.
A ce moment, la plus petite des brebis, une agnelette toute sotte, se met à bêler : " Bééé, nous avons laissé, sur le pré, ma petite sœur, l'agnelette dorée. Le loup va la manger.
En entendant cela, le vieux père bélier se met en colère et, de toutes ses forces, donne de grands coups de cornes, dans le ventre de Souchinet. Le ventre éclate comme un vieux tonneau. Souchinet s'étale tout à plat, sur le pré. Et vous imaginez le cortège !
D'abord vient le berger avec son troupeau. Le paysan sur le bélier claque du fouet, derrière eux. La fillette clopine avec sa brouette. Puis le père et la mère s'enfuient à toutes jambes. Enfin roulent la miche de pain, le pot à lait vide, la casserole avec la cuiller et la mouvette.
Maintenant, le charbonnier et la charbonnière ne s'avisent plus, même en rêve, de souhaiter que le diable leur envoie un enfant. Ils préfèrent attendre que le Bon Dieu leur en fasse don. Et croyez-moi, ils n'attendront pas longtemps.
FIN
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Conte : L'enterrement nocturne
02/11/2007 23:20
L'enterrement nocturne
On peut encore voir, à l’heure actuelle, dans le cimetière de Saint-Martin, de Vitré, attenant à l’ancienne église paroissiale, une très vieille maison qui servait autrefois d’habitation au fossoyeur et à sa famille.
Au moment où nous écrivons ces lignes (juillet 1897), on nous assure que ces bâtiments vont bientôt disparaître.
Le fossoyeur de Saint-Martin avait une fille, couturière de son état, qui habillait les mariées de la campagne, assistait à leurs fiançailles et à leurs noces, de sorte qu’il lui arrivait souvent de revenir chez elle la nuit.
Un soir qu’elle venait de rentrer dans la maison de son père, elle se mit à la fenêtre de sa chambre au moment où minuit sonnait à l’horloge du clocher de l’église. Soudain, un spectacle étrange s’offrit à sa vue : Elle vit sortir de l’église, passer sous sa fenêtre et traverser le cimetière, le cortège habituel et complet d’un enterrement.
Bien que les prêtres fussent nombreux, pas le moindre bruit ne parvenait à ses oreilles ; on eut dit que leurs pieds effleuraient à peine l’herbe des tombes et ne touchaient pas le sable des allées.
Derrière le cercueil marchait un homme, complètement nu, dont le visage, éclairé par la lune, exprimait la douleur la plus profonde.
Le cortège se dirigea vers un point éloigné du cimetière et disparut derrière les arbres
Cette vision impressionna vivement la jeune fille, qui ne cessa d’y penser jusqu’à la nuit suivante, où elle eut cependant le courage de revenir à sa fenêtre quand l’horloge sonna minuit.
La même procession défila sous ses yeux. Son effroi fut plus grand encore que la veille, et aussitôt que les portes de l’église s’ouvrirent, elle fut entendre la première messe, et se rendit au confessionnal raconter ce qu’elle avait vu.
Le prêtre, après avoir bien réfléchi, lui dit : « Le malheureux affligé que vous avez vu suivre le cercueil doit être un homme assassiné et enterré sans avoir eu de suaire pour lui couvrir le corps. C’est un linceul qu’il vient réclamer aux vivants, et c’est à vous qu’il s’adresse.
« Il faut donc que vous portiez un drap à l’endroit où se dirige chaque nuit la procession, et vous soulagerez ainsi une pauvre âme en peine.
« Mais retenez bien ceci : Vous ne devrez jamais révéler à âme qui vive ce que vous avez vu, car autrement votre drap vous serait rendu et le pauvre infortuné recommencerait à souffrir. Vous le verriez, chaque nuit, reparaître dans le cimetière. »
La couturière se conforma aux prescriptions de son confesseur et la vision cessa.
Deux années s’étaient écoulées, la jeune fille avait repris sa gaîté et oublié l’enterrement du cimetière de Saint-Martin.
Or, un soir, elle alla filer dans une étable où gars et filles étaient là à raconter des histoires et à chanter des chansons.
Quand ce fut son tour de causer, l’une des fileuses lui demanda : « Eh bien ! et toi, belle silencieuse, tu ne dis plus jamais rien. Ton sac est donc vide ? Il fut un temps cependant où tu n’étais pas de même : tu chantais aux noces toute la journée, et le soir tu racontais des contes à faire trembler jusque dans les moelles. »
Piquée au vif, et sans prendre le temps de la réflexion, elle répondit : « Je sais une histoire plus terrifiante que toutes les vôtres et qui m’est arrivée à moi-même. » Elle raconta ce qui précède.
De retour chez elle, les événements de la soirée lui revinrent à l’esprit, et seulement alors elle se rappela les recommandations de son confesseur. Elle regretta amèrement ce qu’elle avait fait et se mit à sa fenêtre pour s’assurer des conséquences de sa légèreté.
Hélas ! au coup de minuit, la lugubre procession, qu’elle n’avait plus revue depuis deux ans, sortit de l’église, et l’homme nu, plus triste, plus affaissé que jamais, suivait le cortège.
Le lendemain, l’infortunée couturière retrouva son drap à l’endroit où elle l’avait mis.
Elle en éprouva un si profond chagrin qu’elle tomba malade, s’alita et mourut un an après.
On assure à Vitré qu’elle fut ensevelie dans le drap qui avait servi, pendant deux ans, au revenant de Saint-Martin.
FIN
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